[Côte d’Ivoire-Yamoussoukro] Les enseignants du supérieur et des chercheurs menacent de déposer leurs stylos
Abidjan, 18-5-2019 (lepointsur.com) Les enseignants du supérieur et des chercheurs ivoiriens réunis au sein de la Coordination nationale des enseignants du supérieur et des chercheurs (Cnec), menacent d’observer 5 jours d’arrêt de travail dans les Universités publiques et grandes écoles publiques de Côte d’Ivoire, les 20, 21, 22, 23 et 24 mai 2019.
Le motif : la revalorisation substantielle de leur indemnité de logement. L’annonce a été faite le jeudi 16 mai par N’guessan Kouamé, secrétaire national du CNEC lors d’un point de presse à Yamoussoukro. A l’en croire, ce débrayage fait suite à plusieurs tentatives infructueuses de sa structure syndicale. « La revendication relative à la valorisation substantielle de notre indemnité de logement a déjà occasionné un arrêt de travail de 45 jours. Avec la Ministre Ly Ramata on n’a pas eu d’issue. A l’arrivée du Ministre Mabri également on n’a pas eu d’issue. Avec lui on a fait que du dilatoire. Donc nous devions rentrer en grève les 29, 30, 2 et 3 mai. Mais on nous a fait savoir que le dossier a été transmis au Premier Ministre qui allait se prononcer là-dessus » a expliqué le secrétaire national.
Selon lui, le premier ministre Gon Coulibaly n’a fait aucune mention des revendications des enseignants du supérieur relativement à la revalorisation substantielle de leur indemnité de logement pour lesquelles, un cadre de concertation devrait être mis en place avant la fête du 1 er mai.
Poursuivant, il a indiqué que « le Bureau Exécutif National (BEN) appelle les enseignants du supérieur au calme et à la sérénité et leur promet de lever la suspension de l’arrêt de travail des 29, 30 avril 2019 pour leur reconduction les 20, 21, 22, 23 et 24 mai prochain si rien n’est fait par le gouvernement. Et à ces dates il y aura un arrêt total des activités dans les universités publiques et grandes écoles publiques de Côte d’Ivoire ». Évoquant les raisons de cet arrêt de travail, le secrétaire national du Cnec explique : « L’indemnité de logement qui est de 70 000 FCFA ne nous permet pas de vivre correctement avec ce niveau de vie très élevé en Côte d’Ivoire , quand on sait que les enseignants du Burkina Faso perçoivent plus de 130 000 FCFA d’ indemnité de logement alors que, là-bas, avec 100 000 FCFA on a une bonne maison. Quand on prend les camarades du Sénégal qui ont 350 000 FCFA. Donc nous ne pouvons pas admettre que la Côte d’Ivoire étant la locomotive de la sous-région au niveau économique on nous maintient aujourd’hui dans cette position de 70 000 FCFA. Vu le niveau de vie en Côte d’Ivoire ».
De son avis, « le gouvernement ruse avec le CNEC parce qu’il n’a jamais voulu payer, parce qu’il se dit que si nous nous asseyons pour discuter nous aller demander qu’il y ait effets financiers au 1 er janvier 2020 ». Estimant « qu’il ruse avec nous parce qu’il n’est pas disposé à le faire. » Et d’ajouter : « Il veut nous entrainer en 2020 pour se pencher sur cette question en 2021. Nous, nous voyons leur ruse, leur manière de fonctionner et nous ne sommes pas d’accord. Et cet arrêt de travail a été décidé comme nous voyons que les choses n’évoluent pas. »
Le secrétaire général du CNEC a toutefois, dit être ouvert au dialogue et invite le gouvernement à la table de négociations. Il a par ailleurs, félicité ses pairs pour leur mobilisation.
Noël Angan (Une correspondance particulière)