SUR LE POINT..

[Côte d’Ivoire/Vincent Toh Bi crache ses vérités aux politiciens] « Il y a des gens qui pensent ethnies au lieu de penser Nation »


Touba, 03-11-2021 (lepointsur.com) AUBE NOUVELLE est dans les méandres du Nord ces jours-ci.

Nous parcourons des hameaux, des villages et des villes, à pieds, à moto et en voiture pour parler de cohésion nationale, de réconciliation nationale et d’une vie nationale sans conflits.

Sur ces longues pistes et longues routes du Nord, l’équipe de AUBE NOUVELLE a été accueillie avec une ferveur particulière.

De toutes les visites que nous avons effectuées dans toute la Côte d’Ivoire ces derniers mois, cette tournée dans tout le Nord de la Côte d’Ivoire est celle qui a connu la plus grande ferveur à ce jour.

À notre surprise, ce sont les grands Chefs traditionnels eux-mêmes et leurs notabilités au complet qui nous ont accueillis. Les populations, femmes et jeunes, sont venues nombreuses.

À Touba, Koro, Borotou, Odienne, Tieme, Madinani, Seguelon, Boundiali, Korhogo, Sinematiali, Ferkessedougou, Katiola, Dabakala et dans environ 27 localités du Nord, nous avons eu des interactions enthousiastes avec les populations de base, celles des villes et celles des villages, qui nous ont offert gîtes et couverts.

Les problèmes des jeunes et des communautés sont les mêmes au Nord, au Sud, au Centre, à l’Est et à l’Ouest : conflits fonciers, accusations d’occupations de terres par des allogènes et des non Nationaux, problèmes sociaux, problèmes de développement, chômage d’une partie de la jeunesse, etc.

La Côte-d’Ivoire est une et indivisible, les peuples sont les mêmes, ont les mêmes aspirations à la paix, au bonheur et au développement.

Les problèmes des jeunes d’Abobo sont les mêmes que ceux de Sianbasoro, d’Ebikro, du Plateau, de Toupah, d’Olodio, de Lomo, de N’Guessankro, de M’borladioulasso, de Sempurgo de Tipadipa, de Yakasse-Me, de Tieme, de Yabayo, de Dienguele, de Bangofla, de Diabo, d’Eloka, de Faraforoh, d’Ably et de Dienguele.

Nous avons retrouvé cette pureté des traditions ancestrales et le langage sincère et direct des populations.

Nous avons retenu une leçon majeure, qui est en même temps un message aux politiciens : POLITICIENS, parlez au nom de vos partis politiques, parlez des projets que vous avez pour la Côte d’Ivoire, parlez des rêves que vous voulez nous vendre.

Mais ne parlez plus au nom du Nord. Ne parlez plus au nom du Sud. Ne parlez plus au nom de l’Ouest. Ne parlez plus au nom du Centre. Ne parlez plus au nom de l’Est. Parlez plutôt au nom du peuple uni de Côte d’Ivoire, si vous prétendez nous aimer.

Cette stratégie d’opposer et de monter les régions les unes contre les autres, de montrer que telle région est plus défavorisée ou plus développée que les autres est ce qui enflamme les conflits dans nos villages.

Il y a des gens qui cherchent une légitimité personnelle en se prétendant les porte-voix de régions qui ne les reconnaissent pas toujours et qui ne veulent aucun conflit par rapport aux autres régions.

Il y a des gens qui pensent ethnies au lieu de penser Nation.

Il y a des gens qui ne peuvent exister que par des postes institutionnels au lieu de rayonner par leur charisme personnel.

Ces gens-là opposent la Côte d’Ivoire à la Côte d’Ivoire.

Il faudra bien un jour que nous tous nous leur assurions défaite cinglante, en leur montrant que notre peuple est soudé par des liens d’acier et d’alliances séculaires.

Les 87 morts de la crise de 2020 viennent de toutes les régions de la Côte d’Ivoire, en raison de l’immixtion de la politique dans les relations entre groupes ethniques et communautés.

Il est temps que les garants de nos traditions dénoncent cette tentative de déstabilisation de nos relations ancestrales de fraternité dans ce pays.

La tournée dans les méandres du Nord, une énième leçon de l’unité ivoirienne….

Vincent Toh Bi Irié

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