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[Côte d’Ivoire/Terrorisme, présidentielle 2020] Le danger plane dans le nord 


Abidjan, 12-06-2020 (lepointsur.com) En moins de 48h, les postes frontières de l’armée ivoiriennes, dans le nord de la Côte d’Ivoire, sont sous la menace d’attaques des individus armés, qualifiés de “terroristes’’ par le ministre de la Défense.

L’attaque du poste mixte armées-gendarmerie, à Kafolo (frontière Côte d’Ivoire-Burkina) par des terroristes le jeudi 11 juin 2020, n’a pas fini d’alimenter les causeries qu’une autre vient d’être perpétrée à la frontière ivoiro-malienne.

À peine, le ministre de la Défense, Hamed Bakayako, a-t-il rassuré la population qu’il s’agissait d’une “attaque terroriste’’ et que l’État ivoirien va « renforcer la présence militaire autour de la frontière, il y’aura du renfort aérien et le ratissage permettra de neutraliser les assaillants», qu’un autre poste est la cible des terroristes.

Quelques heures après l’assaut qui a coûté la vie à une dizaine de soldats ivoiriens, un autre poste à la frontière ivoiro-malienne, dans le village de Gbéya (toujours dans le nord de la Côte d’Ivoire), a été pris pour cible par plusieurs individus armés. Occasionnant, selon des sources non-officielles, 2 blessés côté militaires ivoiriens.

L’actualité sécuritaire du pays faisait cas  d’une opération conjointe entre l’armée ivoirienne et celle du Burkina, dénommée “Opération Comoé’’. Cette opération avait permis de détruire une base Djihadiste de “la Katiba Macina’’ dans la localité́ d’Alidougou (Sud-Ouest du Burkina-Faso). 8 terroristes avaient été́ tués et 38 autres avaient été́ interpellés (24 au BF et 14 en RCI), selon des sources militaires.

C’est dans ce contexte que les attaques contre des postes stratégiques ivoiriennes ont lieu actuellement. Toute chose qui, il faut le souligner, n’est autre que la réplique des terroristes à cette opération conjointe, qui voient désormais la Côte d’Ivoire comme un ennemi.

Aussi, intervenant à la veille de la présidentielle ivoirienne, ces attaques nous amène à nous interroger. Pourquoi le pays est-il attaqué, dès l’annonce du processus électoral, qui commence par la révision de la liste électorale ? Que cachent ces attaques répétées dans le nord de la Côte d’Ivoire ? Avec le crépitement des armes la Côte d’Ivoire peut-elle organiser réellement la présidentielle d’octobre 2020 ?

Les réponses à ces interrogations ouvrent un cadre pertinent : ceux de la guerre sanitaire que mène la Covid-19 dans laquelle le nombre de contaminés grimpent dans la capitale économique, Abidjan et la menace des armes des terroristes aux frontières nord de la Côte d’Ivoire.

Autant affirmer que le danger plane sur la présidentielle à venir. Pourtant, depuis 2015, les forces de Côte d’Ivoire (FACI) ont établi un véritable rideau de fer, justement à la frontière nord. Des réseaux infiltrés y ont été régulièrement démantelés. Des exercices militaires régulièrement organisés pour tester les capacités de réaction des hommes du ministre Hamed Bakayoko.

Des corrompus à nos frontières

Vu le lourd bilan de ces premières attaques terroristes depuis celle de Grand-Bassam en mars 2016, les populations ont de quoi s’inquiéter, même si de leur côté, les autorités rassurent.

En effet, les forces de défense et de sécurité et les agents des douanes sensés protéger les personnes et les biens sur le sol ivoirien, tant à l’intérieur qu’aux différentes frontières, s’adonnent souvent à des pratiques peu recommandables. En complicité avec les agents des Douanes, ces forces jouissent d’un laxisme caractérisé. Aucun contrôle sérieux n’est fait aux frontières ivoiriennes déjà poreuses.

Pour preuve, le mardi 9 juin dernier, un camion de bétail avec 14 individus infiltrés à son bord, apparemment des clandestins, soigneusement camouflés entre les animaux, avaient traversé tout le pays avant d’être intercepté à Bouaké, la deuxième grande ville de Côte d’Ivoire.

Un manque de vigilance qui peut favoriser l’entrée de toute sorte de personnes de mauvais acabit sur le territoire ivoirien. Avec à la clé, des conséquences graves et irréparables pour toute la nation entière.

Les autorités sécuritaires doivent redoubler d’effort et de vigilance afin d’empêcher que les Ivoiriens ne payent cache, les fautes de quelques brebis galeuses corrompues ayant failli à leur mission régalienne.

En septembre 2002, les assaillants qui ont attaqué et divisé la Côte d’Ivoire en deux à partir de Bouaké, sont venus du nord du pays.

Georges Kouamé

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