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[Côte d’Ivoire/ situation sociopolitique] Les organisations de la société civile montent au créneau et  interpellent le gouvernement


Regroupées en coalition, plusieurs organisations de la société civile ivoirienne ont interpellé le gouvernement, pour la paix et la stabilité relative à la situation sociopolitique actuelle de la Côte d’Ivoire.

Au nombre de 15 organisations, dont la Coalition ça suffit, l’OIDH, la Fondation Séréniti, et bien d’autres, ces acteurs de la société civile, aux regards des inquiétudes des populations liées à la situation sociopolitique actuelle, ont décidé de se regrouper autour d’une initiative pour une Côte d’Ivoire sans violence et réconciliée. 

Cette initiative, souligne-t-on, a pour objectif de créer une synergie au sein de la société civile ivoirienne afin qu’elle soit à même de jouer pleinement son rôle d’éveil et de veille pour le maintien de la stabilité et de la paix dans le pays. Mais également, de rappeler à l’Etat de Côte d’Ivoire, aux acteurs politiques et aux populations, la nécessité du non-retour à l’instabilité sociale en Côte d’Ivoire.

En outre, «cette initiative vise à favoriser un climat de stabilité, de dialogue sociopolitique et de la paix en Côte d’Ivoire», a indiqué Nathalie Kouakou, présidente l’organisation Vivre sans violence, qui présentait cette initiative, au cours d’une conférence de presse tenue ce mercredi 23 janvier 2019, au siège de l’ONG Lead africaines, à Abidjan-Riviera Allabra.

Pour Nathalie Kouakou, c’est face au constat de tensions et devant le risque d’implosion sociale à la veille d’une année électorale charnière, que les acteurs de la société civile, se sont regroupés autour de cette initiative.

Les acteurs de la société civile ont décidé de faire tout ce qui est en leur pouvoir, afin qu’il n’y ait plus de violence pendant les élections en Côte d’Ivoire.

Aussi, selon les initiateurs, cette initiative est née après plusieurs observations, émanant d’une crise de gouvernance matérialisée par l’injustice sociale, la violence verbale l’absence des débats contradictoires et la caporalisation des médias; mais aussi une mise en mal de la cohésion sociale avec les problématiques de la réconciliation nationale, du retour de l’instrumentalisation de la religion et du retour et de l’exacerbation du discours nationaliste et du repli identitaire.

Ces observations ont été également faites sur les tensions liées à la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) du cadre des élections avec la violence de l’exploitation démocratique à travers le non-respect du vote des électeurs, la transhumance politique, le convoyage des électeurs et la réforme de la CEI et du Conseil constitutionnel.

Au vue de ces observations, «nous acteurs de la société civile, recommandons au gouvernement, de garantir l’état de droit et la liberté d’expression, d’association et de manifestation», a déclaré la conférencière principale, Nathalie Kouakou, qui était accompagnée des présidents des organisations de la société civile de cette coalition.

Poursuivant dans la même lancée, Nathalie Kouakou, a demandé aux partis et groupements politiques d’apaiser les propos et les discours afin d’assainir le cadre des échanges, de respecter le vote des populations et d’arrêter d’instrumentaliser les populations, les femmes et les jeunes notamment.

La conférencière principale Nathalie Kouakou, présidente de l’organisation « Vivre sans violence », en plein exposée

Toujours au niveau des recommandations pour des élections sans violences et pour la paix en Côte d’Ivoire, les acteurs de la société civile demandent aux populations de veiller à ne pas mettre à mal la cohésion sociale, de cultiver le dialogue politique et la résolution pacifique des différends.

«En conclusion, pour les acteurs de la société civile signataire de la présente déclaration, il est plus que temps de mettre fin aux dysfonctionnements, injustices et tensions sociopolitiques observés en Côte d’Ivoire depuis un peu plus de  deux décennies. Les ivoiriens ont suffisamment souffert et dans leur grande majorité aspirent à vivre dans la quiétude et la fraternité. Il est de la responsabilité de l’Etat et du gouvernement de garantir et promouvoir l’unité nationale et le vivre ensemble», a conclu la conférencière du jour.

Par ailleurs se prononçant, sur la question des cartes d’identités nationales dont certaines expireront en cette année 2019, à la veille des élections présidentielles de 2020, ces acteurs de la société civile demandent au gouvernement de trouver des solutions pour l’établissement rapide des cartes nationales d’identités, afin que des millions d’ivoiriens ne soient pas exclus de ce scrutin à venir.

«Tous les acteurs de la société civile demandent à l’Etat de prendre les mesures et les décisions idoines pour l’établissement des pièces d’identités des ivoiriens», pour ne pas qu’on ait la crise de confiance et pour ne pas que une large partie des ivoiriens se sentent écartés des élections futures», a indiqué le président de la Ligue panafricaine pour l’éveille des consciences, Gnamien Attoubré.

«Il faut que l’Etat comprenne que l’obtention d’une carte d’identité n’est pas d’ordre politique. C’est d’ordre social», précise Gnamien Attoubré.

Georges Kouamé

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