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[Côte d’Ivoire Santé] Les établissements sanitaires communautaires menacent de tout paralyser, si…


Les Etablissements sanitaires communautaires (Escom) menacent de tout paralyser, les jours à venir si l’Etat de Côte d’Ivoire ne fait pas face à l’apurement du stock des arriérés de redevances au titre de la gratuité ciblée et le paiement régulier de leurs agents et personnel.

L’apurement du stock des arriérés de redevances au titre de la gratuité ciblée estimé à 3 milliards FCFA,  que l’Etat de Côte doit aux Etablissements sanitaires communautaires (Escom) et le problème de paiement irrégulier du personnel soignant et agents de ces établissements sont des revendications qui risquent de mettre le feu aux poudres.

En effet, après la guerre qu’a connue la Côte d’Ivoire, l’Etat ivoirien a lancé la gratuité totale, afin de permettre aux populations d’avoir accès à des soins de bonne qualité sans participation financière.  Mais, l’acte sociale a été finalement perçu comme un calvaire pour les malades et un gâchis, aussi bien sur le plan humain que financier, à cause du manque de volonté technique observé sur le terrain. Ce sont 4 milliards FCFA mensuel dégagés par le chef de l’Etat au cours de la période post-crise. Et ce, depuis le mois d’Août 2011, jusqu’en janvier 2012, pour soutenir cette politique de gratuité.

Plus tard, cette gratuité totale s’est muée en gratuité ciblée avec, le non paiement des redevances par l’Etat. Une marge financière qui permettait aux employeurs (PCA élus par la communauté) de reverser les cotisations de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), de payer les primes du personnel, d’entretenir leurs locaux, de renouveler  les plateaux techniques, de payer au comptant des médicaments, ainsi que les factures des fournisseurs. En outre, l’Etat s’est engagé à la prise en charge du paiement des salaires des agents et personnel des Escom. Et depuis, le problème perdure.

Face à cet état de fait, les 37 Escom préparent une opération de paralysie des différents services. L’information a été révélée par une source syndicale, sans donner de grands détails. « Nos employeurs ont introduit un courrier auprès du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, il y a de cela quelques jours afin que tous ces problèmes trouvent une solution, mais pas de retour », explique notre source sous le sceau de l’anonymat.

De sources ministérielles, la menace semble ne pas inquiéter nos interlocuteurs. «Nous sortons d’une longue grève des syndicats de la santé publique. Le ministre est en train de voir il va régler ce problème», peut-on résumer les interventions de nos différents interlocuteurs qui ont requit l’anonymat.

Par ailleurs, selon les statistiques du ministère de la Santé, ces structures de santé communautaire à gestion privée font 80% des prestations de premier niveau en Côte d’Ivoire.

La Coordination des centrales syndicales du secteur de la santé de Côte d’Ivoire (Coordisanté) regroupant les syndicats de personnel de la santé du pays, a suspendu le samedi 10 novembre 2018, à Abidjan, son mot d’ordre de grève pour deux semaines, après une semaine de paralysie des établissements sanitaires publiques. Le 24 novembre, au cours d’une assemblée générale, elle a donné deux semaines à l’Etat, pour un dialogue franc avec le gouvernement à propos de la satisfaction de sa plateforme revendicative.

Georges Kouamé

 

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