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Côte d’Ivoire/ Rentrée bouleversée par la nouvelle semaine de 4 jours et demi #ecoleivoirienne


Une classe de primaire en Côte d'Ivoire (photo d'illustration)

Une classe de primaire en Côte d’Ivoire (photo d’illustration)

Abidjan, 14-09-16 (lepointsur.com) Les trois millions d’élèves de maternelle et primaire de Côte d’Ivoire ont fait leur rentrée mardi 13 septembre. Une nouvelle année qui connaît un petit bouleversement : la semaine de classe passe de quatre à quatre jours et demi, les élèves devront venir le mercredi matin. Une réforme indispensable selon les autorités pour rattraper le retard que connaît la Côte d’Ivoire. Mais à laquelle les principaux syndicats de professeurs restent opposés.

Au lendemain de la fête de Tabaski, les classes étaient loin d’être pleines en cette rentrée. Et pour les élèves présents, la journée n’était pas encore trop difficile. Ils jouaient pendant que les parents terminaient les inscriptions. Dans la queue qui mène au bureau de l’administration la nouvelle semaine de cinq jours occupe les discussions.

Le sujet divise Josyane et Maimouna, toutes les deux mères de trois enfants. « Pour moi, c’est une bonne chose. Les enfants, le mercredi, préfèrent s’amuser plutôt qu’étudier. Ce qui fait qu’il y a une baisse d’attention », défend la première. « Le mercredi, c’est fait pour se reposer, le mercredi c’est trop, c’est trop », s’insurge la seconde.

Le mercredi, c’est repos, voilà le nouveau slogan de nombreux professeurs. La plupart des syndicats du secteur s’opposent à la réforme, inutile selon eux. Indispensable, pour Kandia Camara, la ministre de l’Education nationale. « Nous voulons avoir un quantum horaire qui permette à nos enfants d’avoir un temps suffisant d’apprentissage, à nos enseignants de pouvoir dispenser les cours en ayant suffisamment de temps. La mission c’est d’améliorer la performance de l’école ivoirienne et le niveau de nos élèves », justifie-t-elle.

Le nombre d’heures de cours en Côte d’Ivoire reste inférieur à la moyenne en Afrique de l’Ouest. Selon un rapport commandé par le gouvernement, en fin de primaire, 73% des élèves ont un niveau insuffisant en mathématique, 82% en lecture et écriture.

Près de 43% de la jeunesse ivoirienne ne reçoit pas une scolarité normale

Un instituteur enseigne à des élèves de primaire dans une école à Bouaké, en Côte d’Ivoire. Ph.Dr

Un instituteur enseigne à des élèves de primaire dans une école à Bouaké, en Côte d’Ivoire. Ph.Dr

Une étude de L’Unicef et le ministère ivoirien de l’Education publique rendue officielle sur le taux de scolarisation des enfants donne du grain à moudre. Il ressort du document que la Côte d’Ivoire a encore de sérieux efforts à faire pour sa jeunesse.

Il paraît encore bien éloigné le chemin qui mène de la maison vers l’école pour 1 265 310 enfants de 6 à 11 ans. Un chiffre qui s’additionne aux 801 710 enfants de 12 à 15 ans qui sont eux aussi exclus du système scolaire ivoirien.

En 2014, plus de deux millions d’enfants n’ont pas été scolarisés ou ont quitté prématurément l’école, avec une cause principale selon cette étude : le manque de moyens financiers des familles.

Sur l’ensemble du pays, près de 43% de la jeunesse ivoirienne ne suit donc pas une scolarité normale avec de nettes disparités géographiques.

Ainsi, dans les régions nord et nord-ouest, sur un arc qui va de Bondoukou à Odienne, ils sont entre 43 et 55% à ne pas être scolarisés. Un taux qui chute à 28% dans la zone centre-est Abengourou Dimbokro.

Ces inégalités se retrouvent dans le genre également : dès le plus jeune âge, les filles sont plus exclues à 52,6 % du système scolaire contre 47,4% des garçons.

Conclusion : des enfants ivoiriens n’accèdent jamais au primaire et un autre quart n’arrive pas au bout de ses études au collège. Un défi de taille à relever pour les autorités du pays qui veulent voir tous les enfants scolarisés de manière obligatoire de 6 à 16 ans.

Source RFI

Photo de la UNE: Capture écran (France24)

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