Côte d’Ivoire-Recrudescence de la fronde sociale, ponction sur le salaire des enseignants/ Ce que Laurent Gbagbo a dit
Abidjan, le 30-4-15 (lepointsur.com)-Depuis quelque temps, le front social est en ébullition. Du secteur de l’enseignement à celui de la santé, en passant par le mécontentement généralisé des différentes couches sociales, le régime actuel est à l’épreuve des revendications intempestives d’avant-élections. Devoir de mémoire oblige, retour sur l’un des discours tonitruants de l’ex-président, Laurent Gbagbo au plus fort des multiples grèves.
« Je n’augmenterai aucun salaire » dixit, Laurent Gbagbo, ex-Président de la République de Côte d’Ivoire de 2000 à 2010. Au moment, où le front social est en ébullition, que les travailleurs ivoiriens s’apprêtent à célébrer le 1er mai, que les élections approchent à grands pas, la rédaction a jugé opportun de faire un feed-back sur l’un de ses discours qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. « La démocratie autorise les grèves, mais la démocratie autorise aussi à couper le salaire de ceux qui vont en grève… » Ces propos, le leader du Front populaire ivoirien (Fpi) les a tenus face aux fonctionnaires ivoiriens qui sont entrés en grève, qui pour réclamer une augmentation de salaire, qui pour dénoncer une ponction, qualifiée d’inappropriée sur leurs salaires pour cause de grèves. Loin de nous, l’idée de vouloir minimiser les revendications actuelles des fonctionnaires ivoiriens, nous voulons tout simplement attirer l’attention des uns et des autres sur le fait que le mécontentement généralisé des différentes couches sociales, n’est pas l’apanage du pouvoir actuel. Bien au contraire.
Les différents Présidents qui se sont succédé en Côte d’Ivoire ont été confrontés à des grèves, qui dans bien des cas, ont paralysé l’activité économique. D’ailleurs, au cours de ce même discours, l’ex-chef d’Etat ivoirien a été on ne peut plus clair. « J’ai rencontré un ami Européen qui me disait qu’il n’y a qu’en Afrique que les gens vont en grève, ne travaillent pas et puis, on les paye ». Non sans ajouter que « le salaire est la contrepartie du travail qu’on fait. Si on ne travaille pas, on n’est pas payé(…) Moi qui vous parle, j’ai participé à au moins 10 grèves quand je travaillais. Mais à chaque fois, on a coupé mon salaire… ».
En clair, Laurent Gbagbo voulait simplement dire que le droit à la grève est assorti du droit de ne pas avoir de salaire. Et que tout cela fait partie des décisions qu’une institution dite forte doit prendre. En tout état de cause, s’il est vrai que les revendications actuelles participent de la recherche d’une démocratie vraie et d’un partage équitable des ressources, il n’en demeure pas moins que tous, pouvoirs étatiques et le front social ont le devoir de mettre en avant, l’intérêt national. D’où, la nécessité de s’asseoir à la table de discussion pour trouver un terrain d’entente. C’est seulement à ce prix que la Côte d’Ivoire sortira grandie.
EKB
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