Abidjan, 18-04-2025 (lepointsur.com) L’on apprend via certains médias que l’ONU se serait saisie du cas de l’ancien président Laurent Gbagbo dont elle demanderait la réintégration dans le corps électoral suite à sa radiation de la liste des votants. Une information qui fait la joie du PPA-CI dont le président du Conseil stratégique et politique (CSP), Justin Katinan Koné, a effectué une mission au siège de l’organisation à cet effet. Et pourtant.

Remember. Pendant la crise postélectorale 2010-2011, les partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo, alors, cornaqués par celui qu’on appelait ‘’le général de la rue’’, Charles Blé Goudé, ont combattu les forces onusiennes alors regroupées au sein de l’Onuci (Organisation des Nations Unies en Côte d’Ivoire). Il avait appelé les ‘’jeunes patriotes’’ à ‘’s’organiser en comités pour empêcher’’ par tous les moyens la force de l’ONU dans le pays de circuler, lors d’un rassemblement à Abidjan. ‘’Je demande à la jeunesse de Côte d’Ivoire de s’organiser en comités pour empêcher l’Onuci de circuler par tous les moyens’’, a-t-il lancé devant quelque 3 000 personnes réunies dans le quartier de Yopougon, alors fief de l’ancien président. ‘’Aujourd’hui, ce ne sont pas les rebelles qui nous font la guerre, c’est l’Onuci qui nous la fait’’, a-t-il accusé, appelant à créer des ‘’comités d’autodéfense dans les quartiers’’.

Dans la même dynamique, à l’issue d’un Conseil des ministres, le gouvernement a dénoncé ‘’l’attitude complice des forces onusiennes’’ dans ‘’l’infiltration’’ de ‘’rebelles’’ dans plusieurs quartiers d’Abidjan. Aussi, le camp Gbagbo a réclamé le départ de l’Onuci, qu’il accusait d’avoir pris parti pour son adversaire. Voilà.

Au regard de ce qui précède, chacun pourra apprécier et se faire sa religion par rapport à ce qui se passe présentement. Notamment, le recours à l’ONU pour amener Abidjan à réinscrire Gbagbo sur la liste électorale. A cet effet, Justin Katinan Koné a été missionné au siège de l’organisation, à New York, où il se trouve depuis le mardi 8 avril 2025 afin de solliciter l’intervention de l’organisation dans le processus électoral en Côte d’Ivoire. Mais, il le sait bien, l’avis de cette organisation n’est que consultatif, mais pas contraignant.

Il est donc évident que l’intervention de l’ONU reste soumise à différents aléas qui devraient incliner le PPA-CI à ne pas déjà crier victoire. Le dernier mot revenant au pouvoir RHDP. Aussi, le PPA-CI et ses responsables devraient-ils adopter une position d’humilité en évitant la provocation ou la défiance comme ils en ont pris la détestable habitude. On l’a encore vu, les 11 et 12 avril derniers, à Dabou où ils ont tenu des propos provocateurs qui ont amené les autorités compétentes à convoquer Damana Adia Pickass aux fins de l’entendre. Autant dire qu’en dépit de la probable intervention du gros ‘’machin’’ qu’est l’ONU, selon le mot du général français Charles de Gaulle, le cas Gbagbo risque de rester en l’état. Surtout que l’ONU respecte la souveraineté des États. Une occurrence qui devrait amener les GOR à comprendre que les mises en garde, les menaces et les rodomontades sont improductives dans la résolution du cas Gbagbo.

Par Ambroise TIETIE

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