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[Côte d’Ivoire/Protection sociale] Seulement 3000 employés domestiques déclarés à la CNPS sur 704 060 travailleurs


Abidjan, 12-11-2019 (lepointsur.com)  Réfléchir et mobiliser les acteurs stratégiques autour de la question de la protection sociale des travailleurs domestiques en Côte d’Ivoire, et contribuer ainsi à réduire les vulnérabilités dans cet important secteur d’emploi, se trouve être l’objectif que s’est assigné depuis un moment, la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES).

A cet effet, cette Fondation allemande a organisé le lundi 11 novembre 2019, un débat sur le thème : «Quelle protection pour le secteur du travail domestique en Côte d’Ivoire ?».

«Contribuons ensemble à la valorisation des droits des travailleurs et travailleuses domestiques», est le message que véhicule d’emblée la Friedrich-Ebert-Stiftung, car il a été donné de constater que, non seulement ces employés sont bafoués dans leurs droits, mais ils sont méprisés et considérés à tort comme une sous-catégorie de travailleurs.

Pour preuve, selon la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), sur 704 060 travailleurs déclarés, on ne trouve que 3000 employés domestiques, soit un taux de 0,34 %. Abondant dans le même sens, le Réseau ivoirien pour la défense des droits de l’enfant et de la femme (RIDDEF) révèle qu’à l’issue d’une enquête menée en 2014 par l’organisation, en plus des violences subies par ces employées, 95% des travailleurs domestiques ne disposent pas de contrat de travail, d’enregistrement à la CNPS, encore moins d’assurance. Lequel constat soulève diverses interrogations à savoir : L’état des lieux relativement à la protection du secteur du travail domestique en Côte d’Ivoire, l’importance et les problèmes liés à la protection du secteur du travail domestique en Côte d’Ivoire et les plans d’action en vue d’une protection accrue du secteur du travail domestique en Côte d’Ivoire.

Pour M. Séraphin Kouamé, conseiller politique FES, «le fait de constater l’engagement du gouvernement ivoirien à promouvoir les droits de tous est vraiment encourageant et augure des lendemains meilleurs. La Côte d’Ivoire a une forte croissance et cette croissance doit prendre en compte les besoins fondamentaux de tous les hommes et les femmes afin de réduire la pauvreté et les inégalités sociales», a-t-il souhaité.

Quant à madame Chantal Ayemou, présidente du RIDDEF, elle dira que le choix de ce métier, dans ce secteur pourvoyeur d’emplois, doit s’accompagner de valeurs d’égalité, de fierté et de justice à tous égards. Notamment, une loi qui promeut une protection sociale, qui permettra à ces travailleurs de bénéficier de leurs cotisations à la fin de leurs activités, une autonomisation de ces travailleurs et travailleuses domestiques par ce travail qui se veut décent, professionnaliser le travail domestique, leur donner les mêmes privilèges et droits que les autres travailleurs, la validation des acquis des expériences, et encourager les agences de placement légalisées. Et ce, afin d’éviter la traite du personnel domestique, de les organiser en syndicat, de procéder à la catégorisation des travailleurs selon leur ancienneté, et de les rapprocher des structures telles que le RIDDEF, qui se veulent  porte-voix pour ces travailleurs.

Yannick KOBO

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