[Côte d’Ivoire/Présidentielle 2025] Le riz couché entre ADO et Gbagbo, un obstacle à la paix ?
Duékoué, le 24-01-2025 (lepointsur.com) Condamné pourtant à 20 ans de prison par la justice ivoirienne puis retiré de la liste électorale car ne jouissant plus de son droit civique, le leader du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) est libre de tous mouvements. Du Nord au Sud et, de l’Est à l’Ouest, en passant par le Centre de sa mère Patrie. Un fait qui intrigue nombre d’observateurs de la scène politique ivoirienne, parce que se demandant si celui que l’on surnomme le Woody mérite-t-il le qualificatif de « hors-la-loi » ou sa situation est-elle le fruit d’un riz couché entre ADO et lui ?
Incapable de faire arrêter Laurent Gbagbo malgré sa condamnation à 20 ans par la justice, le chef de l’exécutif ivoirien semble craindre le « Gboho », fruit du mécontentement populis dans cette bataille politico-politique et juridico-politique très suivie de près, par tous les panaficains et même ses propres partisans. Idem pour les parrains occidentaux du Brave-Tchè qui semblent de plus en plus, dit-on, « ulcérer par le jeu de la paille et de la chicote juridique, au prorata, en Côte d’Ivoire ».
La question de l’épée de Damoclès juridique constamment brandie contre Woody, semble cacher mal donc un riz couché politique.
Un vrai riz qui semble rester couché longtemps entre le Woody et le “Brave-Tchè” depuis les années républicaines. Toute chose qui mérite des réponses politiques, comme l’avait si bien fait Séplou, face à Tabo M’Béki, afin de permettre à ADO d’être candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2010, au nom de la paix, en utilisant l’article 48 de la loi fondamentale de Côte d’Ivoire.
Si, comme l’a dit l’autre, « pour le retirer de la liste électorale ça été possible, c’est que pour le rétablir dans ses droits est possible aussi. Juste une question de volonté politique, empreint du vivre ensemble, loin des regards des partisans guerriers du RHDP ».
Ainsi, au nom de la paix et du vivre ensemble tant “vuvuzélés” sur tous les toits, à la tribune de l’ONU et dans toutes les Institutions Républicaines en Côte d’Ivoire, le politique se doit de prendre le pas sur la rigueur de la soutane pour éviter de faire du petit des feux Maman Marguerite Gado et de Koudou Zépé Paul Gbagbo, le grand vainqueur de la Justice Internationale, un hors-la-loi préfabriqué comme une vieille veste écossaise sur un Babinga, taillée gauchement sur mesure, dans des laboratoires politiques de la démocratie à l’ivoirienne. Car, de l’exclusion paradoxale d’un Woody, dit toujours diminué par le camp d’en face de la course au fauteuil présidentiel, naîtra inéluctablement et malheureusement à coup sûr un arrière-goût très amer d’une compétition politique de 2025 pipée d’avance, selon certains opposants, tout comme l’avaient dit certains en l’an 2000, après l’annulation de la candidature d’ADO, avec des refrains de type « Président mal élu ». Or du refrain de type « le pouvoir est dans la rue », avec ces drames qui en ont découlé, l’Ivoirien n’en a plus jamais besoin. Le souvenir douloureux de Monokozohi étant encore négativement gravé dans la conscience collective des Ivoiriens.
Pour notre part, nous estimons que pour parvenir à des élections apaisées en Côte d’Ivoire en 2025, les présidents ADO et Gbagbo se doivent d’enterrer leur hache de guerre.
Lainé Gonkanou, correspondant régional