Politique

[Côte d’Ivoire Présidentielle 2020] Ce que Gbagbo, Bédié et Alassane avaient dit


Abidjan, le 22-07-2020 (lepointsur.com) Les présidents des partis politiques ivoiriens significatifs ne sont pas en phase avec eux-mêmes. La majorité silencieuse, qui ne fait pas de bruit dans la presse et les médias quant à l’âge des candidats à la présidentielle d’octobre 2020 les observent et retiennent leur souffle.

Combien sont ceux qui élèvent la voix dans la presse et les médias à encourager Alassane, Bédié et Gbagbo à se présenter en scandant : “Vive le président’’. Combien seront-ils à prendre la rue pour scander : “À bas le président’’. L’histoire récente de la crise post-électorale de 2010 doit nous interpeller.

Si le verrou de l’âge a sauté dans la Constitution de la IIIe République, l’élasticité de la révision de la loi fondamentale porte à croire que cela est possible. En tout état de cause les trois doyens de la politique ivoirienne enfilent leurs baskets, jeans et casquettes pour affronter les 31 régions.

Même, si Gbagbo sera forclos au regard des décisions judiciaires, ses partisans depuis Gagnoa restent convaincus et ont déjà fait l’annonce du soutien à sa candidature.

“Dans un contexte déjà tendu et délétère, tous les clignotants sont au vert pour que les trois hommes se retrouvent à nouveau dans l’arène politique ivoirienne, pour la bataille présidentielle d’octobre 2020.’’

Quant à Bédié, à 86 ans, rien ne semble l’arrêter pour une éventuelle candidature à la prochaine présidentielle ivoirienne. Lui, qui confirmait qu’après 80 ans, on n’a plus la capacité de gouverner un pays. « Je confirme qu’à mon âge, 75 ans si je suis élu, je serais 5 ans, ça ferait 80 ans. Et au-delà, je n’aurais pas fait comme d’autres qui se présentent au-delà de 80 à la magistrature suprême après toutes ces lourdes charges qui demandent beaucoup d’efforts physiques et intellectuelles », avait déclaré le Sphinx de Daoukro, lors d’une interview.

Pour couper court à tout, un organigramme se présente à l’alliance des houphouetistes. Si tout au long de sa carrière, le président Alassane Ouattara (78 ans) a toujours accordé une importance particulière au respect de ses engagements. Tiendra-t-il sa parole après la mort de son dauphin Amadou Gon Coulibaly, candidat choisi pour l’élection présidentielle d’octobre 2020. Surtout qu’il avait donné sa parole quant à sa candidature à sa propre succession.

« On me disait, les ivoiriens ont peur que 2020 soit un remake que 2010 parce que les trois grands protagonistes pourraient encore être candidats et entraîner le pays dans des difficultés. Je me suis dit, mais le pouvoir, c’est d’abord le peuple qui décide et deuxièmement, c’est pour aider nos concitoyens. Si cette hypothèse peut effrayer mes concitoyens, mais je veux qu’on sache que je veux un pays paix et que moi je ne serais pas candidat. Voilà, certains savent qu’en réalité, ma décision est prise depuis au moins deux ans. En rédigeant la nouvelle constitution, je me souviens que mon frère et ami Ouraga Obou m’a dit mais, président si on laisse la constitution comme ça, cela veut dire que vous pouvez faire deux autres mandats. Je dis Ouraga, moi je ne ferais pas quatre mandats parce que je ne veux pas me retrouver président à 90 ans. Si les uns et les autres savent ce que c’est que la charge du président de la République, à partir d’un certain âge, eux-mêmes ne chercheraient plus à être présidents. Oui, mais le capitaine Kader est là. Avant lui, c’était  le colonel major Diarrassouba, mais tous les soirs, on m’amenait deux valises de documents. Oui, des notes, des signatures. Quand je finis de dîner, je travaille jusqu’à 23 heures. Je me réveille à 4 heures et demie du matin, je travaille jusqu’à 7h et à 10h, je suis au bureau. Mais, ayez pitié de moi…laissez-moi partir…laissez-moi partir pour consacrer du temps à moi-même, à ma famille, à mes enfants, à mes petits-enfants. Je suis sûr que vous me comprenez », s’est adressé Alassane Ouattara à ses “Adorateurs’’ qui le pousse à briguer un 3e mandat. C’était lors du Conseil politique du parti unifié tenu le 12 mars 2020, à Abidjan-Cocody.

Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, respectivement présidents du Rhdp, du Front populaire ivoirien (Fpi) et du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), vont-ils ôter le costume de la parole d’honneur ?

Dans un contexte déjà tendu et délétère, tous les clignotants sont au vert pour que les trois hommes se retrouvent à nouveau dans l’arène politique ivoirienne, pour la bataille présidentielle d’octobre 2020.

Médard KOFFI

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