Abidjan, 08-08-2019 (lepointsur.com) Le président ivoirien Alassane Ouattara a maintenu le suspense sur son éventuelle candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2020, lors d’une interview à la télévision d’État mardi, à la veille de la fête de l’Indépendance. Le chef de l’Etat a également évoqué une éventuelle modification de certains points de la Constitution.

« Je ferai savoir (ma décision) en 2020. (…) Je vais prendre ma décision au moment opportun et sur la base de ce que mon parti me dira de faire », a déclaré Alassane Ouattara, qui achève son deuxième mandat, après avoir été élu en 2010 puis réélu en 2015. « La Constitution me permet de faire deux autres mandats », a-t-il également affirmé. La loi fondamentale adoptée en 2016 limite à deux les mandats présidentiels, mais a remis les compteurs à zéro, selon la majorité présidentielle. Une interprétation contestée par l’opposition.

Modification de la Constitution

Le chef de l’État a, par ailleurs, évoqué une éventuelle modification de la Constitution de 2016. « La modification de la Constitution doit être un processus qui dépend de l’opinion. Nous avons une Constitution depuis 2016. On l’a pratiquée. Il est clair qu’il y a des choses qu’il faut modifier dans la Constitution, mais ce n’est pas pour recaler des candidats. Non », a-t-il déclaré.

Sans donner de détail sur les ‘’petites choses’’ qu’il estime nécessaire de modifier, il a cependant estimé qu’il fallait « épouser l’air du temps ». « Nous sommes un certain nombre à avoir un certain âge, peut-être devrions nous réfléchir à ce que nous pouvons donner à notre pays au-delà d’un certain âge », a détaillé Alassane Ouattara. Qui bien avant, évoquait cette question de l’âge, citant en particulier Henri Konan Bédié. « J’aurai 78 ans l’année prochaine, mes médecins me disent que je suis en parfaite santé », a-t-il déclaré, notant que l’ex-président Henri Konan Bédié, a « 10 ans de plus » que lui.

La réforme de la CEI

Interrogé sur la réforme de la Cei adoptée le 30 juillet dernier par le Parlement. Et dont l’indépendance est contestée par l’opposition et des organisations de la société civile, le président Ouattara a jugé que « le dossier est bouclé » et annoncé qu’il allait « promulguer la loi ».

Il a par ailleurs, indiqué que la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples n’a pas demandé une réforme de la Cei car cela a été fait en 2015 mais plutôt une recomposition pour permettre à la société civile d’être mieux représenter.  « C’est ce que nous avons fait en diminuant la part de l’Etat.Et nous pensons avoir remplis nos obligations. »

Des députés d’opposition ont déposé un premier recours contre cette loi devant le Conseil constitutionnel, qui l’a rejeté.

Plateforme de l’opposition contre Ouattara et le candidat du Rhdp

Sur cette question, le président Alassane Ouattara a répondu ceci : « Ils n’ont pas dit qu’il y’a une plateforme contre le candidat du Rhdp ou contre ma personne. Pour le moment, il n’y pas de plateforme en ma connaissance.  Ils se sont rencontrés.  Et nous avons vu ce qui a été dit dans la presse. C’est très bien qu’ils préparent une plateforme et c’est aussi très bien qu’ils se rencontrent. Je n’ai jamais empêché leur rencontre comme veulent le faire croire certains médias ».

Départ de Bédié son ancien allié

Le président Alassane Ouattara affirme ne pas avoir de commentaire particulier sur ce sujet. « Le Rdr avant moi a été allié au Fpi de Laurent Gbagbo. Le Pdci avec d’autres partis ont été en alliance avec le Rdr depuis 2005 pendant 14 ans. Si le président Bédié a décidé de ne pas faire partie de cette alliance, c’est son droit », a-t-il répondu.

Réconciliation Bédié Gbagbo

L’un des objectifs de cette plateforme anti-Ouattara, c’est la réconciliation entre ces deux ex-chefs d’Etats ivoiriens. Voici ce que pense Ouattara.« Moi je me suis réconcilié avec le président Bédié.Tout le monde sait ce qu’il m’a fait. Avec Laurent Gbagbo, je n’ai jamais eu de problème personnel en réalité. Il y’a eu des élections. Et nous savons ce qui s’est passé.Mais, si maintenant Bédié et Gbagbo veulent se réconcilier, je sais ce qu’il pense l’un de l’autre, c’est une très bonne chose ».

Boubakar Barry

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