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[Côte d’Ivoire-Perturbation des cours dans les écoles] Agboville entre t-elle dans la danse de contestation du quatrième mandat d’Alassane Ouattara ?


Agboville, 18-10-2025 (lepointsur.com) Longtemps restée en marge des perturbations et interruptions volontaires des cours, tôt ce jeudi 16 octobre 2025, les démons des perturbations des cours ont secoué la ville d’Agboville, dans le sud de la Côte d’Ivoire.

C’est un groupe de jeunes filles, habillées en bleu et blanc, ce jeudi 16 octobre, à 9 h 30 mn, qui courent sur la grande voie passant devant les deux lycées moderne Ernest Boka et moderne 2. Nous décidons de les rejoindre pour de plus amples informations. Des élèves apeurés en fuite qui alertent toute la ville sur ce qui se passe dans leurs lycées. « Des gens sont en train de lancer des cailloux sur les toits des salles de classe. Et à la vue de certains élèves qui fuyaient, nous avons décidé de fuir aussi avant que les choses ne s’empirent », nous relate ce groupe de jeunes filles, élèves au lycée moderne 2 et Ernest Boka, ex-lycée moderne 1, visiblement essoufflées. Chacune cherchant un taxi pour rejoindre ses parents.

Curieux de savoir ce qui se passe dans ces établissements, nous nous y rendons immédiatement. Sur les lieux, nous y trouvons un jeune gendarme en faction pour les activités de la Couverture maladie universelle (CMU) qui se déroulent dans ces lycées. « Je suis en poste ici, pour surveiller l’opération de la CMU. Et tout d’un coup, on entend des bruits comme des jets de cailloux sur les salles de classe. Cela a, évidemment perturbé les élèves qui ont pris peur et ont commencé à déambulé dans l’école créant ainsi un cafouillage et un arrêt momentané des cours. J’ai déjà lancé l’alerte à mon supérieur », se confie, à la presse, cet élément de la compagnie de gendarmerie d’Agboville. Quant à Daniel Kouakou, censeur au lycée moderne 2, il dit que son administration a fait appel aux Forces de l’ordre pour la sécurisation des cours. « Cela s’est passé pendant la récréation. Des individus non identifiés ont commencé à lancer des projectiles sur les salles de classe après avoir escaladé la clôture du lycée moderne 2, notre établissement. Nous avons donc informé les autorités policières qui vont sécuriser les établissements afin que les cours reprennent aussitôt après la fin de la récréation », a fait savoir le censeur qui accompagnait son proviseur pour s’enquérir des faits qui venaient de se dérouler.

Autre lieu, même décor. À 10 h 15 mn, le lycée moderne 3 d’Agboville grouille de monde. Les élèves sont hors des salles de classe. Des attroupements par-ci, des gropuscules par-là. Tout est à l’arrêt. Les salles de classe restent désespérément vides. Le lycée moderne 3 est touché par cette force contagieuse. Les élèves, en longue file, décident de repartir à la maison. Tout cela ressemble aux anciennes pratiques où les élèves anticipaient sur les congés scolaires. Mais cette fois, le congé de Toussaint est fixé au mardi 28 octobre prochain. Alors, l’on est en droit de s’interroger sur le mobile de cette énième perturbation des cours à Agboville. Rien ne pourrait expliquer ce débrayage. Toutefois, dans ce contexte tendu de manifestations contre un autre mandat d’Alassane Ouattara, le mode opératoire de ces individus rapelle fort bien les méthodes de l’ex-Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) que le pouvoir d’Abidjan-Plateau dit avoir dissout. Ce saut d’humeur serait-il l’entrée d’Agboville qui, jusque-là, est restée loin des manifestations de contestation du quatrième mandat d’Alassane Ouattara que l’opposition récuse depuis toujours ? Les jours à-venir nous situeront.

Au moment où nous mettions sous presse, le calme est revenu dans lesdits lycées. Mais, les cours n’ont pas totalement repris. 

Georges Kalégnon, à Agboville

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