Côte d’Ivoire : Ces mesures qui vont plomber l’émergence #Développement
CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 18-4-2016) Lorsqu’il prenait le pouvoir pour la première fois, à son investiture le 21 mai 2011 à Yamoussoukro, Alassane Ouattara a pris à témoin l’opinion nationale et internationale quant à sa volonté de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Le mardi 3 novembre 2015, à l’occasion de son investiture pour un second mandat, le Président de la République a encore réitéré cette volonté.
Les actions posées en faveur de cet élan démontrent bien la détermination d’Alassane Ouattara, celui que ses admirateurs qualifient de deuxième bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne après Félix Houphouët-Boigny. Malheureusement, des voix s’élèvent aujourd’hui, contre certaines mesures de son gouvernement. Mesures jugées impopulaires et susceptibles de plomber l’idée d’émergence du pays.
Loin de nous, la prétention de vouloir faire le procès du gouvernement mis en place par le Président de la République, nous ne voulons, eu égard au bruit silencieux des populations, nous taire, au risque d’être complice de ce que ressentent effectivement les Ivoiriens dans leur grande majorité. D’autant plus que la gouvernance d’Alassane Ouattara est émaillée de certaines habitudes auxquelles, ses concitoyens n’étaient pas du tout habitués. Il s’agit notamment de cas flagrants d’injustice.
En effet, sous l’ère Ouattara, les cas d’injustice faits aux personnes modestes ont atteint un niveau jamais égalé. Avec à la clef, des expropriations en série. L’exemple de la famille Boundy en zone 4C dans la commune de Marcory en dit long sur la justice à deux vitesses en Côte d’Ivoire. Sinon, comment comprendre que des ayants-droits soient jetés dans la rue, sous le fallacieux prétexte que le père, feu Boundy Souleymane, ne serait pas propriétaire de l’appartement qu’il a laissé en héritage à ses enfants. Et pourtant, tous les papiers administratifs prouvent bien le contraire.
Le Président de la République s’est engagé à faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent. Toute chose qui implique une urbanisation qui respecte les normes du ministère de la Construction. Malheureusement, dans la réalisation d’infrastructures routières, plusieurs habitations sont détruites sans ménagement. La question qui revient est de savoir, pourquoi avoir laissé de braves citoyens dilapider de fortes sommes dans la construction d’immeubles pour les voir détruites après par les autorités ?
A cela, s’ajoute les déguerpissements mal contrôlés à Boribana, dans la commune d’Attécoubé et à Port-Bouët, laissant des familles entières sans dortoirs avec des enfants sans aucun repère scolaire. D’autant que les déguerpissements se font pendant l’année scolaire.
La cohésion sociale dans l’impasse
Plutôt que de renforcer la cohésion sociale et la réconciliation nationale, plusieurs décisions du gouvernement élèvent davantage le mur de la confiance entre lui et les populations. A la clef, la division systématique de l’opposition avec la décision de choisir un chef de file avec rang de ministre d’Etat. Décision déjà contestée par plusieurs partis politiques.
En outre, la volonté du pouvoir d’empêcher la Fesci (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) d’exprimer son droit syndical a fini par déboucher sur le retour de la violence à l’Université. Et comme il fallait s’y attendre, plusieurs étudiants dont Assi Fulgence Assi, le secrétaire général de la Fesci ont été arrêtés et conduits à la Maca.
En plus de l’arrestation des étudiants qui suscite l’indignation et la colère chez plusieurs Ivoiriens, deux mesures impopulaires sont sous les feux de la rampe. Il s’agit du renouvellement du permis de conduire et des nouvelles mesures douanières. Si la mesure de renouvellement du permis de conduire est qualifiée d’opération d’escroquerie par les usagers qui refusent d’y adhérer, les nouvelles mesures douanières font déjà grincer les dents de nombreux Ivoiriens de la diaspora, candidat au retour au pays.
Pour cette catégorie d’Ivoiriens, les nouvelles mesures douanières qui empêchent les voyageurs de ne pas transporter des bagages dont la valeur excède 100 000 Fcfa pour les personnes âgées de plus de 15 ans et 50 000 Fcfa pour les moins de 15 ans risquent de se dresser désormais sur le chemin d’un probable retour au pays.
Au demeurant, sous la houlette d’Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire a amorcé des pas de géant sur la voie de l’émergence. Malheureusement, le Président de la République risque d’être comptable des décisions hâtives, controversées et impopulaires de son gouvernement. Décisions qui, semble-t-il, se dressent sur la volonté de celui-ci de faire émerger son pays.
Idrissa Konaté
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