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Côte d’Ivoire: l’usine de savon Adam Afrique jette 180 pères de famille à la rue


23-11-2018 (lepointsur.com) Contre toute attente, la société Adam Afrique spécialisée dans la fabrication de savon a décidé du licenciement de 180 de ses agents, depuis la fin du mois d’octobre 2018. Une décision qui tombe alors même que, selon Stéphane Yao, assistant parfumeur, agent de maîtrise et porte-parole des licenciés, l’usine connait une croissance depuis 2016.

« Depuis le mois de mai 2018, il était plutôt question d’augmentation de salaires« , fait remarquer le porte-parole qui se prononçait, le mercredi 21 novembre 2018, au cours d’une conférence de presse à Koumassi. Selon lui, en effet, cette augmentation était, selon les dirigeants de l’entreprise, la juste récompense des agents pour avoir permis à Adam Afrique d’atteindre ses objectifs en termes de production et de vente.

L’ensemble des licenciés rassemblés autour de leur porte-parole Stéphane Yao tombent alors des nues à l’idée de cette promesse non tenue qui débouche plutôt sur un licenciement collectif. La raison évoquée par la direction et qui tranche profondément avec l’idée d’augmentation de salaires est économique. Pour preuve, elle produit une déclaration que lit le leader des licenciés lors de la rencontre avec les journalistes.

« Depuis bientôt trois années, nous connaissons des difficultés financières qui se sont accentuées avec la diminution drastique des ventes et la concurrence des autres entreprises de notre secteur. Cette situation hypothèque sérieusement la poursuite de notre activité si rien n’est fait. Ainsi, avons-nous décidé de la réduction de l’effectif de l’entreprise. Toute chose qui induit la rupture des relations contractuelles qui nous liaient dans le cadre d’un licenciement collectif pour motif économique« , se justifie la direction de cette entreprise.

Malheureusement, deux semaines après le licenciement des 180 agents pour motif économique, Adam Afrique procédait, le 07 novembre 2018, à l’inauguration d’une raffinerie construite à coup de milliards Fcfa à Sikensi. Dans la foulée, Stéphane Yao dénonce la complicité passive des délégués du personnel et de l’inspection du travail qui, selon lui, auraient choisi le camp des dirigeants d’Adam Afrique, les abandonnant à leur sort. A la clef, le mauvais calcul de leurs droits qu’ils jugent mal payés.

« Les droits n’ont pas été calculés dans les règles de l’art. Imaginez-vous que certains agents après 6 années de travail, se sont retrouvés avec 200.000 Fcfa, pendant que d’autres après plus de 12 années de loyaux services, se retrouvent avec 400.000 Fcfa de droits« , regrette le porte-parole des 180 licencié qui lance un cri de cœur à l’endroit du Président Alassane Ouattara, afin que justice soit rendue.

Opportune Bath   

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