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[Côte d’Ivoire L’insécurité transfrontalière à nos portes] Environ 6 à 8 millions d’ALPC circulent en Afrique de l’Ouest, selon le Rasalao-ci


-Le danger de l’insécurité est réel

Dans le cadre d’un atelier de renforcement de capacités des journalistes, des professionnels de la communication, et des membres de la société civile ivoirienne, débuté le jeudi 22 et pris fin le vendredi 23 août 2018, à Jacqueville, la vice-présidente du Réseau d’action sur les armes légères en Afrique de l’ouest, section Côte d’Ivoire (Rasalao-ci), Pauline Yao a révélé qu’environ 6 à 8 millions d’Armes légères et de petits calibres (Alpc) circulent en Afrique de l’Ouest.

L’expert Faman Touré explique au séminariste les dispositions pertinentes du TCA et de la convention de la Cedeao sur les ALPC au regard du contexte international et national

À l’en croire,  l’Afrique de l’Ouest est le théâtre de nombreux conflits armés passés et actuels. Entre autres, la Sierra Leone, le Libéria, la Côte d’Ivoire, le Mali, le  Niger, le Nigéria. « La grande disponibilité d’armes telles des mitraillettes, des fusils, des revolvers, des lance-grenades et lance-missiles portatifs, leur faible coût, le peu d’habiletés requises pour les manier et un contrôle insuffisant, ont, et continuent, d’alimenter ces conflits et font augmenter le nombre des victimes. Il n’est donc pas étonnant que ces armes, que l’on désigne sous l’expression armes légères et de petit calibre (ALPC), et leur contrôle soient devenus des enjeux majeurs pour les Etats de la région et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest

Le spécialiste en gouvernance sécuritaire, Adrien Kouassi entretient les séminaristes sur l’harmonisation de la législation nationale avec le TCA et la convention de la Cedeao sur les ALPC

(CEDEAO) », a regretté Pauline Yao.

Les révélations des experts. Dans sa présentation sur les ‘’dispositions pertinentes du TCA et de la convention de la Cedeao sur les ALPC au regard du contexte international et national’’, le juriste, expert en droits de l’Homme et Genre, spécialiste de gouvernance institutionnelle, Faman Touré a rappelé que les 15 États membres de la Cedeao ont signé et ratifié la Convention de ladite communauté portant sur les armes. Mieux, il a indiqué que la Côte d’Ivoire a achevé ce processus en 2014, avec le dépôt des instruments liés à cette ratification auprès de la commission de la Cedeao à Abuja, au Nigéria.

L’expert a également  révélé que ce sont les pays qui tiennent les discours de paix qui sont les principaux exportateurs et importateurs entre 2010-2015, selon Stockholm International Peace Research Institute (Sipri) ou en français, l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. Sur cette période, selon les données de Sipri, les États-Unis ont exporté  29% d’armes à travers le monde  et la Russie 27% pour plus de 25 milliards de Dollars.

S’appuyant sur les données de Sipri, il révèle environ 60 États exportateurs d’armements conventionnels majeurs avec le  top 5 équivalents à 74% des exportations mondiales.

Voici le classement. Etats-Unis : Asie et Océanie (45%), Moyen- Orient (28) et Europe (16) + Avions de chasse

États exportateurs

Russie : Asie et Océanie (65%) + Inde et

Chine (50% à elles seules)

Chine : Assise régionale et percée mondiale

France : Afrique, Chine et Moyen-Orient.

« Il faut renforcer les contrôles des frontières (article 22), engager les Etats membres dans la mise en place de programmes d’éducation publique et de sensibilisation des populations  sur les  dangers liés à la circulation et à la prolifération des ALPC, avec les acteurs de la société civile (article 23) et réitérer la nécessité de créer des Commissions nationales (article 24) », conseille-t-il.

Dans sa présentation sur le volet ‘’harmonisation de la législation nationale avec le TCA et la convention de la Cedeao sur les ALPC’’, le spécialiste en gouvernance sécuritaire, Adrien Kouassi a rappelé l’importance de la convention de la Cedeao sur les armes légères et de petit calibre, leurs munitions et autres matériels connexes adoptée le 14 juin 2006 par les 15 Etats membres de la Cedeao et le TCA et par l’Assemblée générale des Nations-Unies, le 2 avril 2013.

Face au danger de la prolifération des armes, M. Kouassi plaide afin que l’application de cette Convention nécessite des Etats parties une révision et une harmonisation de leurs législations nationales en matière d’armes légères et de petit calibre telles que prévues à l’article 21, alinéa 1 et réponse aux prescriptions éditées par la Convention: article 21, alinéa 3, qui demandent à la Commission de la Cedeao de «proposer aux Etats Membres un guide pour l’harmonisation des législations.»

De l’avis des experts, des organisations de la société civile et des journalistes, il urge que la Côte d’Ivoire adopte et ratifie la loi portant régime juridique des armes en vue de ‘’domestiquer’’ la mise en œuvre de la Convention de la Cedeao sur les ALPC (d’Armes légères et de petits calibres) et du TCA (Traité sur le commerce des armes)

Cet atelier qui s’inscrit dans une campagne nationale de plaidoyer auprès des décideurs ivoiriens a été organisé par le Rasalao-ci, en collaboration avec la Fondation Serenti et la Fondation Friedrich Ebert Stiftung.

Le Montagnard, envoyé spécial à Jacqueville

 

 

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