Politique

[Côte d’Ivoire] L’infiltration des manifestations de l’opposition, une menace pour la démocratie ?


L’infiltration des meetings de l’opposition par le régime en place en Côte d’Ivoire suscite de nombreuses interrogations. Après le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), quel sera le prochain parti ciblé ?

Abidjan, le 19 février 2025 (lepointsur.com) – La scène politique ivoirienne s’anime à l’approche de l’élection présidentielle de 2025. Chaque parti affine ses stratégies pour conquérir l’électorat et s’assurer la victoire. Mais alors que certains observateurs saluent la richesse des débats entre les leaders de l’opposition, une nouvelle pratique, jugée inquiétante, fait polémique et suscite des inquiétudes tant au niveau national qu’international.

Depuis quelque temps, une stratégie controversée gagne du terrain : l’infiltration des manifestations publiques et des rassemblements démocratiques des partis d’opposition. Une première action de cette méthode, contraire à toute éthique politique, s’est déroulée lors de la 34ᵉ édition de la Tribune du PPA-CI au siège du parti, à la Riviera-Bonoumin. Qui a ordonné cette opération potentiellement dangereuse ? La question reste en suspens. Toujours est-il que l’incident s’est produit sous les yeux de tous.

Ce jour-là, alors que Justin Koné Katinan prenait la parole, quatre gendarmes et deux policiers en civil ont été repérés et identifiés. L’un des agents, probablement en mission secrète, s’est même fait passer pour un journaliste avant d’être reconnu par un membre du parti, provoquant une vive réaction dans la salle.

Le lendemain, dans un communiqué officiel, le professeur Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, a dénoncé cette manœuvre suspecte en déclarant : « Il est étonnant, pour ne pas dire préoccupant, que des membres des forces de l’ordre aient ressenti le besoin de dissimuler leur identité et de se faire passer pour des acteurs de la presse, alors que nos échanges sont accessibles à tous. Dans une démocratie, la transparence et la libre expression doivent primer sur toute forme de surveillance déguisée. »

S’interrogeant sur l’objectif réel de cette opération, Dano Djédjé a ajouté : « Si la présence d’observateurs extérieurs est légitime dans une société ouverte, le choix de la dissimulation pose question. Quelle nécessité justifie une telle démarche ? Pourquoi ne pas assumer une présence officielle et transparente, conforme aux règles républicaines ? »

Un incident similaire a été signalé à Gagnoa lors de l’investiture des Messagères de Gbagbo, le 15 février dernier. Face à ces récents événements, les Ivoiriens s’interrogent : qui orchestre ces opérations ? Quel est leur véritable objectif ? Des interrogations qui restent pour l’instant sans réponse, mais qui alimentent le débat sur l’état de la démocratie et de la liberté d’expression en Côte d’Ivoire.

Lainé Gonkanou, avec Eventsnewstv.tv

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