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[Côte d’Ivoire] Les personnalités du PDCI arrêtées mardi conduites à une destination inconnue (Avocats)


Abidjan, 04-11-2020 (lepointsur.com) Les personnalités du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) arrêtées mardi 3 novembre 2020, à la résidence de Henri Konan Bédié, ont été conduites à une destination jusque-là inconnue, annoncent les avocats du président du plus vieux parti politique ivoirien, dans un communiqué dont copie nous est parvenue ce mercredi 4 novembre 2020.

Il s’agit notamment du Professeur Maurice Kakou Guikahué, député à l’Assemblée Nationale, ancien ministre et secrétaire exécutif en chef du PDCI-RDA ; Ezaley George Philippe, Vice-président du PDCI-RDA ; N’Dri Kouadio Pierre Narcisse, directeur de cabinet de Henri Konan Bédié ; Séri-Bi N’Guessan, secrétaire exécutif du PDCI-RDA ; Aminata N’Diaye, secrétaire exécutive du PDCI RDA ; Augustine Essoubo, membre du bureau politique du PDCI-RDA ; Marcelle Bédié, nièce de Henri Konan Bédié ; Alice Bombo, nièce du président du PDCI-RDA ; Antoine Bédié, neveu de Henri Konan Bédié ; Andy Daniel, neveu de Henri Konan BEDIE ; Et Désirée Damois.

A côté de ces personnalités, mentionne la note, deux Avocats inscrits au Barreau de Côte d’Ivoire ont été interpellés à la Résidence de SEM Henri KONAN BEDIE. Ces deux Avocats ont été remis en liberté ce jour, après l’intervention de Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats et d’autres personnalités.

Ces arrestations jugées “illégales’’ par les hommes de droit, sont intervenues en début d’après-midi du mardi 03 novembre 2020, après qu’un important détachement de la police nationale appuyé par un détachement du Groupe de Sécurité de la Présidence de la République (GSPR) a pris d’assaut la résidence de PDCI qu’ils ont tenté d’interpeller.

« Au cours de la même journée du mardi 03 novembre 2020, des détachements de la gendarmerie nationale ont simultanément pris d’assaut les résidences du Premier Ministre, Pascal Affi N’Guessan, des ministres Assoa Adou, Abdallah Toikeusse Mabri et Hubert Oulaye qui font l’objet d’un blocus depuis lors, empêchant toute entrée ou sortie desdites résidences. Toute chose qui fait également de leurs occupants respectifs des personnes séquestrées », rapporte également le communiqué du collectif des avocats de Henri Konan Bédié et des leaders de l’opposition politique ivoirienne.

Le collectif a aussi tenu à rappeler au pouvoir en place « qu’en sa qualité d’ancien président de la République, Henri Konan Bédié ne peut être privé de sa liberté que par une procédure spéciale prévue et règlementée par la loi 2005-201 du 16 juin 2005 portant statut d’ancien Président de la République, d’ancien Chef d’Institution et d’ancien membre du Gouvernement ; Qu’en sa double qualité d’ancien ministre et de député à l’Assemblée Nationale, le Professeur Maurice Kakou GUIKAHUE bénéfice aussi bien de l’immunité parlementaire que des procédures de la loi de 2005 suscitée en cas d’allégation d’infraction ; Que le blocus imposé aux résidences de SEM Henri Konan Bédié, du Premier Ministre Pascal Affi N’Guessan, des anciens ministres Assoa Adou, Abdallah Toikeusse Mabri et Hubert Oulaye ne rentrent dans aucun cadre législatif et règlementaire applicable en Côte d’Ivoire, de sorte qu’il doit être qualifié de séquestration ».

Dénonçant la séquestration des occupants des résidences des leaders de l’opposition politique ivoirienne dont Henri Konan Bédié, le Premier Ministre Pascal Affi N’Guessan, les anciens ministres Assoa Adou, Abdallah Toikeusse MABRI et Hubert Oulaye et l’arrestation illégale de ses Confrères Maître Blessy Chrysostome et Maître Suy Bi Gooré Emile, le collectif des avocats de Bédié et des leaders de l’opposition politique ivoirienne a attiré l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur les graves violations des droits de l’homme dont leurs clients font l’objet. Il a, en outre, engagé le procureur général près la Cour d’appel d’Abidjan, en sa qualité de surveillant de la police judiciaire et procureur de la République près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan, en sa qualité de directeur de la police judiciaire, à mettre un terme, sans délai, à ces actes illégaux d’officiers de police judiciaire placés sous leur autorité.

Le lundi 02 novembre 2020, précise par ailleurs notre communiqué, des personnes lourdement armées, circulant à bord de véhicules des forces de défense et de sécurité ont attaqué nuitamment les résidences de M. Bédéié, ancien président de la République, Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier Ministre et Messieurs Assoa Adou et Abdallah Toikeusse Mabri, tous deux, anciens ministres et anciens députés.

Ces évènements interviennent au lendemain de la création d’un Conseil national de transition par l’opposition ivoirienne le lundi 2 novembre 2020, soit deux jours après le scrutin du 31 octobre 2020.

Une initiative condamnée fermement par gouvernement, à travers le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Sansan Kambilé, qui a saisi « le Procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan afin que soient traduits devant les tribunaux, les auteurs et les complices de ces infractions ».

Georges Kouamé

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