[Côte d’Ivoire] Les pêcheurs ghanéens en colère contre les abus des forces de l’ordre
Des abus répétés de la police maritime ivoirienne
Abidjan, le 20 février 2025 (lepointsur.com) La communauté ghanéenne résidant en Côte d’Ivoire s’est réunie au domicile de Nana Abrafi Koto, Reine des communautés de la CEDEAO et d’Afrique, à la cité Jacques Prévert, à Abidjan-Cocody. Cette rencontre visait à discuter des problématiques liées à l’organisation de la communauté. Pour l’occasion, les pêcheurs ghanéens ont dénoncé les abus des forces de l’ordre, en particulier ceux de la police maritime.
Des contrôles excessifs et des sanctions jugées abusives
Les pêcheurs ghanéens exerçant sur le territoire ivoirien ont dénoncé des contrôles excessifs et des amendes jugées injustifiées, parfois accompagnées de confiscations de moteurs de pirogue.
Selon Nanan Ngozambia Georges, Chef des N’zima de Côte d’Ivoire :
« Les ressortissants du Ghana qui résident en Côte d’Ivoire et qui ont pour activité principale la pêche subissent trop l’effet de la corruption de la police maritime. Souvent, les frais de taxes sont trop élevés, ce qui constitue un frein au bon déroulement de nos activités », a-t-il déploré.
De son côté, Kouamé Domphé, pêcheur artisanal, renchérit :
« La police maritime vient confisquer nos moteurs, qui servent au bon fonctionnement de nos bateaux, et nous intime de payer entre 150 000 et 250 000 FCFA avant de les récupérer. Vraiment, trop c’est trop, nous sommes fatigués ! »
Un appel au président Ouattara
Face à cette situation, un appel a été lancé au président ivoirien, S. E. M Alassane Ouattara, afin qu’il intervienne pour encadrer ces pratiques et garantir un environnement de travail équitable pour les pêcheurs ghanéens.
Une volonté d’apaisement et d’intégration
À l’issue de cette rencontre, les participants ont exprimé leur volonté de collaborer avec les autorités locales et l’Ambassade du Ghana en Côte d’Ivoire pour trouver des solutions durables aux problèmes évoqués.
Nana Abrafi Koto a appelé à l’apaisement et à la solidarité entre les communautés, rappelant que des milliers d’Ivoiriens vivent également au Ghana et qu’une coexistence harmonieuse est essentielle.
Un rôle clé des pêcheurs ghanéens en Côte d’Ivoire
Pour rappel, les pêcheurs ghanéens ont occupé la pêche traditionnelle en Côte d’Ivoire depuis les années 1960. Leur contribution a joué un rôle essentiel dans le développement économique du pays.
« Il faut laisser les pêcheurs ghanéens travailler sereinement. Ils rencontrent trop de problèmes avec certaines autorités, bien qu’ils disposent de tous les papiers nécessaires. Nous demandons aux autorités ivoiriennes de faire un effort pour protéger ces personnes », a-t-elle recommandé.
Aujourd’hui, la pêche artisanale en Côte d’Ivoire est majoritairement pratiquée par des migrants ghanéens, représentant environ 95 % des captures dans la zone économique exclusive (ZEE) du pays.
LPS/CP/JK
