Politique

Côte d’Ivoire/ Le parti de Gbagbo se « retire »


Laurent GbagboLe parti de l’ex-président Laurent Gbagbo a décidé samedi de « se retirer » de la nouvelle commission électorale chargée d’organiser la présidentielle de 2015 en Côte d’Ivoire, dénonçant la « grande responsabilité » du président de cet organisme dans la crise postélectorale de 2010.

« Dès lundi, le Front populaire ivoirien (FPI) sort de la CEI », la Commission électorale indépendante, a affirmé à l’AFP Alphonse Douati, un des responsables de ce parti, principale formation de l’opposition au chef de l’Etat Alassane Ouattara. Cette mesure a été « votée » à la troisième réunion du FPI sur le sujet.

L’ex-ministre Youssouf Bakayoko, personnalité du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, coalition au pouvoir), a été réélu la semaine dernière sur « une base consensuelle » à la tête de la CEI, qu’il préside depuis 2010 et qui est chargée des élections en Côte d’Ivoire.

« Youssouf Bakayoko n’est pas crédible et il a une grande responsabilité » dans la crise postélectorale de 2010, a accusé M. Douti.

Depuis le vote de la loi ayant institué la Commission électorale indépendante, le FPI estime que « cette CEI n’est pas de nature à garantir des élections transparentes ni la paix » dans le pays, a-t-il expliqué.

La Côte d’Ivoire sort d’une décennie de crise politico-militaire, dont les violences postélectorales de 2010-2011, qui ont fait plus de 3.000 morts en à peine cinq mois, constituent l’épilogue sanglant.

Dans ce contexte, la présidentielle de 2015 est cruciale : elle est censée parachever la stabilisation de la Côte d’Ivoire.

Seul le président Ouattara est pour l’instant candidat déclaré mais, pour les partenaires de ce pays, la participation du FPI est essentielle à la réussite du scrutin.

La CEI a joué un rôle fondamental dans le scrutin d’octobre-novembre 2010, annonçant la victoire de l’actuel chef de l’Etat contre son adversaire et prédécesseur Laurent Gbagbo, qui refusa ce résultat, précipitant la Côte d’Ivoire dans le chaos.

Elle est composée de 17 membres : un représentant du président de la République, quatre de l’administration, quatre de la société civile, quatre des partis politiques au pouvoir et quatre de l’opposition.

Le FPI avait longtemps refusé d’y participer, avant de finalement annoncer début août qu’il y entrait. Mais cette décision avait suscité dans ses rangs de très vives divisions.

(Source Afp)

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