Politique

[Côte d’Ivoire] Le non catégorique du Ministre Éric KAHE au Ministre Sérey DOH après son attaque contre THIAM


Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, le Ministre Éric KAHE, cadre de Duékoué, invite le Ministre délégué Sérey DOH, son jeune frère, à « savoir se contenir ».

Duékoué, le 22 février 2025 (lepointsur.com) – Le président de l’Alliance Ivoirienne pour la République et la Démocratie (AIRD) s’est insurgé avec virulence contre toute tentative de diffamation visant le président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA). Il a ainsi condamné avec la plus grande fermeté la récente sortie publique du Ministre délégué en charge des Affaires maritimes, qui, le 8 février dernier, a remis en cause la nationalité ivoirienne de M. Tidjane THIAM.

« Non ! Cher Frère, car même quand on s’auto-envoie, il faut savoir s’envoyer dans la mesure où de notre modeste expérience nous croyons savoir que ce n’est pas tout ce qui se dit dans les chapelles politiques qui s’assume publiquement et pire, les meilleurs ennemis en politique sont ceux de notre propre bord ».

Non ! Monsieur le ministre et cher Cadet, ce registre ne devrait jamais être le vôtre !

Non ! Cher frère, ce discours et ses propos identitaires et ivoiritaires ne devraient guère et ne doivent en aucune circonstance être tenus par vous.

Non ! Monsieur le président de la Région du Guemon, région qui a bu le calice jusqu’à la lie, à travers les effets horribles de crises dont elle n’était pas responsable et qui n’étaient donc pas les siennes, et qui tirent leur origine dans ce que vous êtes exactement entrain de faire.

Non, car vous êtes l’un des visages officiels de cette région de brassage et d’hospitalité qui vous a mis en mission de développement et non pour un combat qui n’est pas le sien car aux antipodes de ses valeurs. C’est donc par souci de ne pas amplifier cette sortie malheureuse que nous nous abstenons d’en publier la vidéo illustrative. À défaut de pouvoir la supprimer des réseaux sociaux, il serait hypocrite de notre part d’en favoriser la diffusion.

Non, car, de par sa spécificité dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, notre région a désormais pour unique vocation de coudre et de ressouder le ferment, naguère perforé, de la Nation. Non ! Ami et frère, votre sortie ramène à la surface de nos peines quotidiennes, le souvenir de nos douleurs mal pansées par la Nation dont la solidarité nous a fait défaut. Non et non car la fraternité vraie et l’amitié vivante se nourrissent de vérité, et la nôtre c’est de prévenir votre éventuelle « Ukrainisation » à l’ivoirienne dans le jeu politique ivoirien.

En effet, poussé à la guerre par les autres, ce beau pays se trouve aujourd’hui à la périphérie des pourparlers qui doivent décider de son avenir ; jusqu’à l’écartement de ceux qui l’ont soutenue dans cette difficile épreuve. Comme quoi, la vérité n’est jamais aux extrêmes. Il se trouvera peut-être des hommes et des femmes remplis de zèle pour vous encourager aujourd’hui dans l’ombre, mais dotés de peu de courage pour être avec vous quand vous aurez vraiment besoin de leur soutien.

Non ! Monsieur le ministre, parce que nous sommes en République et que vous êtes issu d’un rassemblement de républicains. Or, la République ne saurait s’accommoder de telles postures rétrogrades vis-à-vis de ses lois et de leur esprit. Cette République sans laquelle, aucun de nous n’aurait pu se prévaloir de tant de privilèges sur la majorité écrasante dont les impôts servent à alimenter nos maigres vanités.

Non ! Docteur, ce registre n’est pas celui de votre profil d’intellectuel qui doit ouvrir la voie aux jeunes générations dans l’exemplarité en leur montrant le chemin de l’avenir dans un monde d’une âpre compétition que l’on ne peut gagner à reculons. Or les débats identitaires sont un gros recul.

Non ! Monsieur le ministre, car cela vous ramène aux débats idéologiques qui, par leur facilité allant jusqu’à la vacuité de certitudes non prouvées, ne permettent pas, à l’opposé des débats scientifiques débouchant sur des projets de société, aux sociétés d’avancer.

Non ! Cher Frère, car même quand on s’auto-envoie, il faut savoir s’envoyer dans la mesure où de notre modeste expérience nous croyons savoir que ce n’est pas tout ce qui se dit dans les chapelles politiques qui s’assume publiquement et pire, les meilleurs ennemis en politique sont ceux de notre propre bord.

Si par extraordinaire, cette démarche n’était pas de votre goût, nous vous prierions alors de nous accorder votre pardon. »

Fraternellement, Eric Kahe, natif d’un certain village du Guémon

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