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[Côte d’Ivoire] Le conseil de gouvernement et le conseil des ministres annulés à cause de l’état de santé d’Hamed Bakayoko


Abidjan, 09-03-2021 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo

: Je vais beaucoup mieux. Je ris… Kô « Ce que tu as fait à la République-là » ! Donc, je ne peux plus dire à mon propre grand-frère que je suis fatigué quoi… Je suis à mon poste.

Signes palpables d’une fébrilité certaine au sommet de l’Etat : les réunions se succèdent. Ton camarade essaie de tenir les troupes et le système en ordre. Rencontre vendredi, avec les grands commandements, conseil présidentiel, ce lundi 8 mars 2021, nomination d’un Premier ministre par intérim et d’un ministre de la Défense par intérim.

Le conseil de gouvernement ce mardi 9 mars et le conseil des ministres le mercredi 10 mars, régulièrement convoqués, ont été annulés.

L’état de santé du Premier ministre, inquiète au plus haut point. L’Etoile d’Etat a célébré son 56e anniversaire dans un silence inhabituel. Son entourage immédiat exhorte à la prière.

Qui a bien analysé les images de ton camarade, fixées par les photographes le samedi 6 mars après le vote au lycée Ste Marie de Cocody comprend très vite, la détresse qui l’envahit. Les traits du visage, l’aspect extérieur, parlent pour la déchirure et la souffrance intérieures. Tout chef d’Etat que ton camarade est, il reste un homme. Marqué par les limites de l’humaine condition. S’il pouvait faire autrement… S’il pouvait d’une signature au stylo, changer la nature des choses…

Le Premier ministre par intérim est un technocrate rompu aux arcanes de l’administration publique. Il a traversé les temps et les systèmes. Il a porté le projet de gouvernement de ton camarade lors de la présidentielle 2020. Le poste était taillé sur mesure pour lui. Mais pas dans les circonstances actuelles. Après les législatives 2021 et la recomposition de la scène politique, l’actuel Premier ministre allait glisser, selon des informations crédibles, à la vice-présidence et le Blanc de la Mé, installé tranquillement à la primature.

Le ministre de la Défense par intérim a toujours été dans l’action. La main invisible qui pilote tout. En plus de tenir les caisses du Palais, il « chapeautait les renseignements. ». Il est au cœur du dispositif. « Seule la quiétude des Ivoiriens me préoccupe », dit souvent celui que les Ivoiriens appellent Photocopie. Certains disent, Amara.

Très austère, distant et méfiant, ce n’est pas celui que l’on trouve régulièrement au bord de la mer, à Assinie. Il faut le chercher plutôt, à ses heures libres, du côté de son Nord natal, dans le Tchologo. Il est le « villageois du Palais ». Son intérim est le minimum syndical pour verrouiller l’appareil, maîtriser les troupes. Les vagues sont en effets, impétueuses… Qui mieux que lui, pour veiller sur les intérêts du clan !

Seulement voilà : s’il avait toujours géré en sous-marin, le temps de l’intérim, il est désormais en phase directe. Exposé à la lumière et aux critiques. Au pied du mur…

Au pied du mur aussi, la Commission électorale indépendante. Elle avait réussi un sans-faute ou presque. Les législatives du 6 mars 2021 se sont déroulées dans le calme. Les résultats publiés sont validés sans contestation dans la majorité des circonscriptions. Le grain de sable vient de trois zones : Port-Bouët, Marcory et Yopougon. Les résultats sont contestés. Chaque camp se déclare vainqueur. La commission centrale joue de transparence. « Recomptage en cours des bureaux de vote de Port-Bouët, Marcory et Yopougon, bureau de vote par bureau de vote ».

Le processus de compilation des résultats à la fin des votes, dans les différents bureaux, permettait pourtant d’éviter les longs discours… Tout paraissait si beau pour ces législatives. Au point de nous faire oublier que l’Afrique et la Côte d’Ivoire en particulier, ont un incroyable talent en matière électorale…

Fernand Dédeh

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