[Côte d’Ivoire] La PEC-CI dénonce la validation « illégale » d’un 4ᵉ mandat et réclame le report de la présidentielle
La PEC-CI dénonce la validation « illégale » d’un 4ᵉ mandat pour Alassane Ouattara et appelle au report technique de la présidentielle 2025, avertissant d’un risque pour la cohésion nationale.
Abidjan, le 18 septembre 2025 (lepointsur.com) — La Plate-forme pour l’Engagement Citoyen de Côte d’Ivoire (PEC-CI), présidée par Rémi Ebrin Yao, est montée au créneau après la publication par le Conseil constitutionnel, le 8 septembre dernier, de la liste définitive des candidats à la présidentielle. Réunie en session extraordinaire à son siège de Cocody Faya, l’organisation a dénoncé ce qu’elle qualifie de « validation illégale » d’un quatrième mandat pour le président sortant, Alassane Ouattara, et plaidé pour un report technique de trois mois du scrutin.

La Plate-forme pour l’Engagement Citoyen de Côte d’Ivoire (PEC-CI), présidée par Rémi Ebrin Yao, est montée au créneau
Dans sa déclaration, la PEC-CI estime que cette décision constitue « une violation de la Constitution » et qu’elle menace la cohésion nationale. Selon la Plate-forme, l’article 183 de la Loi fondamentale impose l’application de la législation antérieure à 2016, ce qui rendrait, à ses yeux, la candidature du chef de l’État anticonstitutionnelle.
Une critique du Conseil constitutionnel
La PEC-CI accuse le Conseil constitutionnel de ne pas avoir tranché sur le fond la saisine relative à la double nationalité présumée du président Ouattara, déposée par Ousmane Camara, président du mouvement ANG. Elle exige que des preuves irréfutables soient rendues publiques afin de clarifier cette question.
La Plate-forme dénonce également les « zones d’ombre » entourant le processus de parrainage, notamment le rejet de la candidature de Laurent Gbagbo (PPA-CI) pour absence de parrainages suffisants. Elle estime que le délai légal de 48 heures pour corriger les irrégularités n’a pas été respecté, ce qui compromet, selon elle, l’équité du processus électoral.
Des inquiétudes sur la crédibilité du scrutin
L’organisation critique par ailleurs la Commission Électorale Indépendante (CEI) dirigée par Ibrahime Coulibaly-Kuibiert. Elle l’accuse d’avoir refusé la révision de la liste électorale avant le scrutin, éliminant ainsi des « candidats de poids ». Elle rappelle aussi que les dysfonctionnements des tablettes lors des élections de 2022 et 2023 jettent une nouvelle ombre sur la crédibilité du processus.
Un appel à un report et au dialogue
Pour éviter une escalade de tensions, la PEC-CI préconise un report technique de trois mois du scrutin présidentiel prévu en octobre 2025, afin de garantir un processus « crédible, transparent et inclusif ». Elle appelle également à l’ouverture d’un dialogue entre pouvoir, opposition et société civile pour redéfinir les conditions d’un scrutin accepté par tous.
La déclaration s’achève sur un appel solennel à la paix et au discernement. La PEC-CI se dit prête à « empêcher toute forfaiture » et réaffirme son engagement à défendre la stabilité du pays face aux risques de crise électorale.
Médard KOFFI avec IF