[Côte d’Ivoire ‘’J’assume’’] Qui rit aux éclats aura les dents de rat palmiste demain
Les pillages des ressources de la mairie du Plateau par le directeur général l’entreprise, NEG-COM, Jacques Ehouo, élu maire de cette commune fait couler beaucoup d’encre et de salive.
Les raisons sont connues. Il a été élu sous bannière Pdci-Rda, parti qui n’est plus en odeur de sainteté avec la coalition politique au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et paix (Rhdp).
Les coups qu’il prend en 2018, datent de 2004. Il y a donc 14 ans qu’il a eu le bonheur de signer un protocole d’accord signé entre la mairie du Plateau représenté par le maire Akossi Bendjo et NEG-COM représenté par sa personne physique. Ce protocole stipule que NEG-COM fasse le recouvrement des taxes et des ODP et que Jacques Ehouo reverse 70% à la mairie du Plateau et dispose de 30% pour lui-même.
14 ans après, la période de bonheur entre le Rhdp du président, Alassane Ouattara et le Pdci de son ‘’aîné’’, Henri Konan Bédié, s’est transformée en véritable malheur.
Le début d’un grand scandale. Le bon vin et le champagne sont devenus acides, même le crachat s’avale difficilement quand on évoque cette séparation. L’heure du bilan des casseroles sales de ceux qui ont refusé d’appartenir au Rhdp a sonné. Les sons peuvent retenir hors quatre murs de la mairie du Plateau.
Désormais, les journalistes peuvent assister à cette danse macabre des initiés. Mieux, ils peuvent partir avec les documents qui, hier étaient strictement confidentiels. C’est leur mouchoir de poche pour servir de preuve à la ‘’délinquance économique et financière’’ qui a fait perdre à la maire 6 milliards FCFA. Le rouleau compresseur peut se dérouler pour mettre le grappin sur l’accusé, comme si les preuves n’étaient pas sues.
Ministres, cadres, élus etc. qui ont vite fait de faire allégeance au Rhdp sont sauvés ( ?). Ils peuvent rire aux éclats, parce qu’ils traînent aux pieds ces mêmes boulets. Ils ont vite fait de se ranger sous le bon parapluie pour préserver les acquis dans les conditions similaires, afin de ne pas être la honte d’une nation.
Au-delà de toutes les interprétations, il faut saluer la naissance de cette bonne gouvernance qui commence par la commune chic, quartier des affaires, le Plateau.
Ce premier scandale politique sous le Rhdp en appellera d’autres, certainement.
En attendant que l’accusé réponde de ses actes, le train de vie des grilleurs d’arachide du Rhdp, appauvrit les moins nantis.
On enterre l’héritage d’Houphouët-Boigny sur ces traces. En revanche, le parti politique que Félix Houphouët-Boigny a laissé, s’appelle le Pdci-Rda. Il doit se tourner et se retourner mille et une fois là où il est. Se poser mille et une questions sur ce qui arrive à la Côte d’Ivoire et à ses enfants (héritiers) qu’il a laissé ? Son héritage a-t-il été bien géré au point de faire la guerre dans ce pays qui était cité en exemple ? À l’analyse, la majorité ou les leaders des partis politiques de la coalition Rhdp sortent des tripes du Pdci-Rda. Certains étaient appelés pompeusement, ‘’Judas’’, quand d’autres arboraient la casquette de ‘’serveurs de thé’’.
Ce n’est pour des réponses qui ne tiendront jamais la route qu’il faut enterrer son héritage sur ses traces en créant une coalition politique qu’il n’a même pas connu et se proclamer d’être ses ‘’dignes fils’’.
Un digne fils ne rejette pas l’héritage de son père, même s’il n’a laissé pour tout et tout, un seul haillon. Entre les pleurs, la douleur et l’émotion qui étreignent la pauvre famille, l’un d’entre eux trouvera la solution.
Il demandera de cesser les pleurs, d’effacer les douleurs pour une union forte et donner une vie meilleure à ce haillon qui demeurera le socle d’une génération.
Rejeter ce qu’il a laissé, prouve que veut l’enterrer définitivement avec le parti qu’il a créé. D’autres partis politiques dont les leaders appartiennent des figures emblématiques qui ne sont plus de ce monde sont dans cette dynamique.
Pourquoi enterrer à jamais un parti qui vous a fait ? C’est cela la politique sous nos tropiques, particulièrement en Côte d’Ivoire ? C’est une vision de l’art du mensonge qui caractérise cette politique sale au visage hideux.
À la fin c’est le peuple qui en souffre, parce qu’il n’y a pas de société civile unie et forte capable de mettre le doigt dans la plaie. On attend que pire adapter les mêmes communiqués : ‘’Nous condamnons avec la dernière énergie’’.
Ce qui arrive à Jacques Ehouo doit ouvrir d’autres révélations ailleurs, car la roue tourne. Que ceux rient aux éclats aujourd’hui ne soient pas étonnés de voir leurs dents rougis comme celui du rat palmiste demain.
Sériba Koné