Point Sur

[Côte d’Ivoire/Gestion du Conseil café-cacao] Ça grogne, le Premier ministre Patrick Achi interpellé !


Abidjan, 12-07-2021 (lepointsur.com) Le samedi 10 juillet 2021, le Syndicat national autonome des travailleurs de la filière café-cacao (Synat-Fcc) a, au cours d’une rencontre avec la presse, dénoncé la mauvaise gestion du Conseil café-cacao par ses premiers responsables.

Nous sommes tentés de dire que rien ne va au Conseil café-cacao. Et pour cause, la gestion très contestée du Directeur général, Koné Brahima Yves et son directeur des ressources humaines, Coulibaly Appécadier a été mise à nu par le secrétaire général du Synat-fcc, lors d’un échange avec des journalistes le weekend-dernier. Avec preuve à l’appui, M. Tro Koui Jean Claude a en effet révélé devant les journalistes des dysfonctionnements dans la gestion du Conseil.

Selon le premier responsable du Synat-Fcc, les points saillants de ces dysfonctionnements sont l’élection des délégués du personnel, la construction des logements sans condition au profit des travailleurs du Conseil, l’audit et la répartition équitable des ressources additionnelles des agents (ressources non budgétisées), et la vente des motos de certains agents après amortissement.

« Il n’y a pas de délégués du personnel au Conseil café-cacao depuis 2019, parce que les élections devaient avoir lieu le 6 septembre 2019 mais, rien n’a été fait jusqu’aujourd’hui. Cela est une entrave grave au droit du travail », a relevé M. Tro Koui Jean Claude.

Ainsi, face à cette situation qui pourra à l’avenir déstabiliser cette importante structure pour l’Etat et les producteurs de café et de cacao de Côte d’Ivoire, le Syndicat est alors monté au créneau pour tirer la sonnette d’alarme. « Actuellement, le Premier ministre Patrick Achi est en train d’abattre un grand travail en auditant les grandes institutions du pays. Nous souhaitons qu’il fasse de même chez nous, on veut qu’il jette un regard au Conseil café-cacao. Beaucoup de choses se passent ici et les travailleurs en ont marre. Les responsables rament à contre-courant », a martelé M. Tro Koui Jean Claude, secrétaire général du Synat-fcc.

Justifiant le choix de sa sortie, Tro Koui Jean Claude a indiqué qu’au moment où la Côte d’Ivoire est train de tourner une grande page de son histoire, il serait intéressant que les personnes choisies à la tête des grandes structures puissent assurer leur bonne gestion. Aussi, s’exprimant sur la création de la Mutuelle Sociale des Agents du Conseil du Café-Cacao (MUSAC), M. Tro estime qu’elle a été constituée illégalement. Pour preuve, il s’en remet aux textes du Conseil.

« Cette mutuelle a été créée par le directeur général du Conseil lui-même, avec l’aide d’un cabinet avant de l’imposer aux travailleurs. Or selon la loi, c’est nous qui devons créer la mutuelle pour aller vers lui. Dans ce cas précis, c’est le DG qui créé la mutuelle, il l’impose aux employés en nommant même l’équipe dirigeante », a-t-il déploré.

A en croire M. Tro, la création de façon “précipitée’’ et “illégale’’ de la MUSCAC cache des choses très graves. « Ils veulent en effet justifier la sortie des fortes sommes d’argent qu’ils devaient verser aux travailleurs, mais qu’ils n’ont pas fait », a-t-il accusé.

En outre, le secrétaire général du Syndicat national autonome des travailleurs de la filière café-cacao a invité les autorités ivoiriennes à prendre à bras le corps cette affaire qui risque de faire tâche d’huile dans le pays les semaines, voir les mois à venir. Et ce, dans l’optique de préserver la pérennité et l’image du Conseil café-cacao.

Georges Kouamé

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