Economie

Côte d’Ivoire-Entretien avec Yao Franck, chargé de projets à Jetro-Abidjan : « Pourquoi participer à la Foodex ?»


FRANCKAbidjan, le 23-3-15 (lepôintsur.com)-M. Yao Franck est chargé de projets à l’organisation japonaise du commerce extérieur (Jetro). Dans cet entretien, il aborde la participation de la Côte d’Ivoire à la Foire agro alimentaire du japon (Foodex) et les opportunités d’affaires.

Que retenez-vous de la participation ivoirienne à la Foodex 2015?

F.Y : Du point de vue de Jetro (organisation japonaise du commerce extérieur), c’est toujours bien d’avoir au moins un pays de notre zone de couverture représenté à chaque Foodex (Foire agro alimentaire du japon). Cette année, nous avons eu la participation du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal pour l’Afrique de l’Ouest et seulement le Cameroun pour l’Afrique Centrale. Dans l’ensemble sur le pavillon de la Jetro, , il y a eu environ 1500 négociations d’affaires. C’est dire des opportunités qui peuvent se créer pour les Pmes qui participent à la Foodex. La participation ivoirienne a été appréciée et des produits comme le beurre de karité ont eu un énorme succès auprès d’acheteurs asiatiques.

L’objectif en participant à la Foodex est d’obtenir des contrats fermes, mais il faut considérer le fait d’être confronté aux meilleures pratiques en matière de transformation de produits agro-alimentaires. Cela est très important pour la compétitivité de ces Pmes sur le marché international. Les consommateurs ont leur exigence en matière de qualité et de présentation des produits qu’ils achètent. Aussi quelque soit le marché sur lequel un produit est vendu, il faut prendre en compte ces aspects. Ce que je retiens des deux dernières participations ivoiriennes, c’est l’expérience acquise par nos Pmes, notamment sur la qualité de leurs produits et leurs emballages. Des efforts ont été faits et cela est appréciable. Mais, il faut aller plus loin.

Qu’est ce qui explique le nombre restreint de participants ouest-africains à la Foodex 2015 contrairement à l’année précédente? Est-ce un manque d’engouement ?

F.Y : C’est vrai qu’à l’édition précédente, nous avons enregistré dix participants ouest-africains contre cinq cette année. Mais, je ne présenterais pas la chose sous cet angle. L’engouement ici se mesure avec les capacités financières pour participer à la Foodex. Et ceci n’est pas une exclusivité ivoirienne. Forcément, pour y aller, il faut se préparer. Déjà, dans le marketing des produits, ensuite sur les frais de participation toujours de l’ordre de 1025 us dollars pour la Côte d’Ivoire, puis des frais de voyage et de séjour. Mais, cela constitue une entrave pour la plupart des Pmes africaines.

Elles espèrent une prise en charge totale de la Jetro ou de leurs autorités. Mais, elles doivent elles aussi faire leur part. Par exemple, Jetro supporte déjà 95% des frais de participation. Toutefois, ce serait bien si les institutions chargées de promouvoir les Pmes locales pouvaient s’approprier cette réalité à travers un accompagnement plus élaboré. Nous réfléchissons actuellement avec nos partenaires de l’Apexci (Ndlr : Association pour la Promotion des Exportations de Côte d’Ivoire) et de la Cgeci (Ndlr : Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire) pour faire des propositions en ce sens.

Selon vous, comment les entreprises ivoiriennes pourraient-elles tirer profit de leur participation à la Foodex ?

 F.Y : Participer à la Foodex n’est pas la finalité. Une Pme locale doit d’abord penser à la compétitivité de son produit pour espérer être présent sur le marché international. C’est cette approche que nous privilégions. Le marché japonais est assez spécifique. Traditionnellement, les approvisionnements se faisaient à partir de l’Europe, de l’Amérique et de l’Asie.

Aujourd’hui, ce marché s’ouvre vers d’autres sources d’approvisionnements en Afrique et il y a naturellement beaucoup de restrictions et de contrôles sur les produits. Il faut alors gagner la bataille de la qualité, puis de la production à échelle industrielle. Nos Pmes ne sont pas trop souvent équipées et cela constitue un véritable challenge. Il faut arriver à industrialiser le système de production dans l’agroalimentaire en général.

Par H.K.

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