[Côte d’Ivoire/Emprisonnement de Kando Soumahoro] Un paradoxe intellectuel
Abidjan, 10-02-2025 (lepointsur.com) Depuis quelques mois, l’ex député de Biankouma (mandature 2016-2021) est en prison. La justice ivoirienne l’accuse entre autre de « trouble à l’ordre public » pour avoir, dit-elle, fait vivre une organisation qui serait dissoute. Cette organisation à laquelle l’honorable appartient est le GPS.
“ Puisque le faiseur de roi qu’il est risque d’être un caillou dans le soulier de la renaissance s’il demeure en prison jusqu’à la présidentielle d’octobre 2025. Parceque Biankouma, c’est lui. Et qui dit Biankouma dit le Tonkpi et on sait que les guerriers Dan ont toujours réussi l’union du peuple. ’’
Les avocats de l’ex soldat du GATL, ont défendu à la barre, lors de son procès, que le GPS, organisation fondée par l’ancien premier ministre de Côte d’Ivoire, Monsieur Soro Guillaume, actuellement en exil dans l’un des pays de l’AES, n’était pas un parti politique, mais une association de citoyens ivoiriens, heureux de se retrouver autour de leur président, le premier président de l’Assemblée Nationale, sous l’empire de la « renaissance » de notre pays avec S.E.M le président Alassane Ouattara cela, après 10 ans de barbarie sous la « refondation » du président Laurent Gbagbo.
Malgré cet argument massue des brillants avocats du fils prodige de Biankouma, la justice ivoirienne l’a condamné à 2 ans de prison ferme. Peine de prison qu’il purge au Pol Pénitencier d’Abidjan (PPA).
Depuis cet emprisonnement de notre frère de la tribu Tê, dans le Canton Gan de notre paisible cité du mont Bian, hélas aujourd’hui horrifié mais surtout mortifié par cette injustice qui nous trouble tous, mon âme est en peine. Mais c’est surtout mon esprit qui ne sommeil plus. Je suis dans un trouble intellectuel, un paradoxe cognitif que toute la psychanalyse Freudienne ni la doxa Cartésienne et l’éthique Wébérienne ne peuvent élucider.
Ma pensée positive ne comprend pas que l’on emprisonne quelqu’un pour une faute qu’on lui dit avoir commise alors que la même action supposée illégale continue d’être posée sans que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
En effet, les avocats du fils de Droh Secrétaire (le père de l’honorable fut l’indéboulonnable secrétaire de la section PDCI-RDA de Biankouma, d’où ce surnom) affirment que le GPS n’est pas un parti politique. De ce fait, il n’a pas été dissout. Les juges disent qu’il en est un et qu’il a été dissout. Si donc le groupement de « l’invincible (Kigbafori : en Senoufo) » Soro est dissout, comment se fait-il qu’il continue de fonctionner aux vues et aux sus de tous !
“ Mais, on est en Côte d’Ivoire. Et ici, chez nous, tout a une explication. Alors, je me permets d’émettre qu’une seule hypothèse pour tenter d’élucider ce paradoxe intellectuel qui laboure mon cœur. ”
Le GPS tient des réunions, fait les comptes rendus de ces rencontres et les rend public. Parfois, on peut voir sur les réseaux sociaux, les rencontres en télétravail des membres de l’association GPS. Si cette organisation fonctionne dans l’illégalité, pourquoi les juges ne mettent-ils pas tous ses membres qui se réunissent dans cet espace social que l’on appelle le web en prison ? Est-ce que l’espace social construit par le net n’est-il pas un champ susceptible d’investissement par la justice ? Je réfléchis, je pense, mais je n’y suis pas ! Il y a là un paradoxe intellectuel que je n’arrive pas à m’expliquer.
Mais, on est en Côte d’Ivoire. Et ici, chez nous, tout a une explication. Alors, je me permets d’émettre qu’une seule hypothèse pour tenter d’élucider ce paradoxe intellectuel qui laboure mon cœur. Parce que l’idéologie du « viol de la loi » nous paraît masquer les causes profondes qui se cachent derrière l’incarcération du cousin du Gl Robert Guéi.
Cette hypothèse se vérifie par la vacuité des accusations portées contre lui et qui le conduisent toujours en prison. Souvenons-nous que c’est la seconde fois qu’il est emprisonné. D’abord en 2019, puis en 2024. Toujours pour des motifs frappés du sceau de la bizarrerie.
L’hypothèse est celle-ci : Kando Soumahoro est encore en prison sous la troisième République, parce qu’il refuse d’appartenir à la communauté charismatique que représente le parti au pouvoir, le RHDP. Cette hypothèse est empiriquement vérifiable. Puisque depuis son passage à l’Hémicycle, le prisonnier politique de la renaissance est toujours resté dévoué à l’ex PAN, Soro Guillaume.
On comprend donc aisément que l’honorable Kando Soumahoro est victime de son engagement politique. Fidèle à Soro comme son père Droh Soumahoro l’était hier au PDCI-RDA ou son grand père Don Gbato à Houphouët Boigny. Kando Soumahoro, peut-on le dire est pour nous la réincarnation des grands guerriers Dan qui, ont résistés aux Sofas de l’empereur du Wassoulou en 19e siècle. Il nous rappelle les Lou Sêmin de Kabakoumaloh de Sipilou, Nizô de Danané ou Goueusseu Gami de Biankouma, ces lutteurs intrépides dont les sages de la case sacré content encore leurs aventures.
Pour nous les “ADO-mouton’’ qui, depuis 2004 sommes restés fidèles au Brave Tchê, l’angoisse est devenue permanente. Car, sa lutte, sans nul doute, ne sera pas veine. Puisque le faiseur de roi qu’il est risque d’être un caillou dans le soulier de la renaissance s’il demeure en prison jusqu’à la présidentielle d’octobre 2025. Parceque Biankouma, c’est lui. Et qui dit Biankouma dit le Tonkpi et on sait que les guerriers Dan ont toujours réussi l’union du peuple.
Par Gouéssé De Gouessesso