[Côte d’Ivoire/Départ du DG du Burida] Les artistes menacent de descendre dans les rues
Abidjan, 16-7-2019 (lepointsur.com) Les artistes de Côte d’Ivoire, par la voix de leur porte-parole Fadal Dey, ont décidé de descendre, très prochainement, dans les rues d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, si la directrice générale du Bureau ivoirien des droits auteurs (Burida), n’est pas révoquée de ses fonctions par le ministre de la Culture Maurice Bandama, dans un délai d’une semaine.
«Si madame Viera ne part pas d’ici une semaine, nous allons reprendre nos sit-in éclatés et illimités», a déclaré Fadal Dey au cours d’une conférence de presse, ce mardi 16 juillet 2019.
A en croire Fadal Dey, qui était entouré lors de cette conférence de presse par des artistes de renoms, tels que Djimy Danger, Dent de Man, Stezo, etc, cette décision est due au fait que les résultats de l’audit demandés par le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Kouakou Bandama sont là ça fait au moins 2 mois et ont été déposés à l’inspection d’Etat de Côte d’Ivoire, sans toutefois être parvenus au Président de la République Alassane Ouattara et son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, comme cela était convenu.
«Monsieur Daouda Berté qui était chargé du dossier Burida à l’inspection général d’Etat, nous a dit quand l’audit va finir et que le cabinet MAZARS déposera les conclusions de son travail, nous prenons les résultats et nous le donnons directement à son Excellence M. le président de la République et à son Premier ministre», a indiqué le porte-parole du Collectif des artistes pour le changement au Burida (CACB), Fadal Day.
«L’audit est fini depuis 2 mois et l’audit se trouve chez l’inspecteur général, M Ahoua N’doli. Et on ne comprend pas pourquoi l’audite n’est pas encore arrivé chez le président de République et le Premier ministre. Nous ne comprenons pas pourquoi le ministre Maurice Bandama nous appelle la dernière fois, pour nous dire qu’il nous convie à une réunion ce mardi 16 juillet 2019, où il va nous lire des résumés de l’audit», s’est-il offusqué, tout en soulignant que le ministre n’est pas habileté à résumer les résultats d’un travail d’un cabinet d’experts.
Pourtant, d’après Fadal Dey, le CACB a émis un préalable à la présentation ce jour, des conclusions du rapport de l’audit de gestion du Burida, par le ministre de la culture, afin que cela soit reporté vu les manquements dans la procédure de M. Maurice Bandama.
«En effet, vos services nous ont annoncé que contrairement à nos souhaits de voir la gouvernance de l’audit sur la gestion du Burida entièrement restituée aux artistes et aux producteurs par le cabinet MAZARS, qui a pratiqué ledit audite sous la direction de l’inspection générale d’Etat, c’est plutôt vous qui allez précéder à la lecture d’un simple résumé dudit rapport», a déclaré Fadal Dey en ajoutant que : «cette façon de faire, et sans atteindre l’intégrité du ministre est inacceptable. Car cet audit est aussi un audit sur la gestion du ministre étant donné que la DG du Burida, exerce ses fonctions sous le pouvoir du ministère de la Culture et que des questions soulevées par ledit audit se rapprochent du ministre Maurice Bandama».
«Est-ce logique que ce soit la personne auditée qui fasse elle-même et de façon unilatérale et dans le secret de son unique présence le résumé d’un rapport d’audit qui l’a mettrait directement ou indirectement en cause ?», s’est interrogé Fadal Dey qui estime qu’il y a pas de logique dans toute cette démarche du ministre.
C’est au vu de tout cela que, «nous demandons le report de la rencontre de ce mardi 16 juillet 2019, et la convocation dans les brefs délais d’une autre rencontre au cours de laquelle, le rapport de l’audit sur la gouvernance du Burida doit être entièrement et exclusivement présenté par le cabinet MAZARS comme cela a été le cas lors de la présentation de l’avant dernier audit sur le Burida», a clamé le porte-parole des artistes.
En outre, il a demandé au ministre que ce soit le cabinet MAZARS, qui, pour des raisons de transparence ou d’équité leur restitue le rapport de l’audit sur la gouvernance du Burida. «Surtout que le lundi 15 juillet lors d’une de nos rencontre vous avez reconnu que Mme Viera était à votre bureau pour une séance de travail sur le rapport qui devait être présenté ce mardi 16 juillet». Fadal Dey s’est en outre poser la question de savoir comment est-ce que le principal mis en cause puisse participer à la rédaction de ce résumé sans que les artistes et producteurs ne puissent y participer à travers leurs représentants.
Par ailleurs et à toute fin utile pour ceux qui penseraient que les artistes de Côte d’Ivoire sont guidés dans ce “noble’’ combat par des mains obscures et politiques, le porte-parole du CACB, a tenu à souligner que : «Les artistes ivoiriens ne sont pas contre les institutions de Côte d’Ivoire. Les artistes de Côte d’Ivoire ne sont pas contre le pouvoir de M. Alassane Ouattara. Les artistes de Côte d’Ivoire ne sont pas contre le gouvernement de M. Gon Coulibaly. Et les artistes de Côte d’Ivoire ne font pas de politique», a déclaré Fadal Dey. Avant de demander au président de la République de leur venir en aide, afin que ce problème soit résolu une bonne fois pour toute et que les artistes de Côte d’Ivoire, puissent désormais vivre de leur art.
Georges Kouamé