[Côte d’Ivoire/Dégradation des voiries de Man] Les commerçants menacent
Man, 19-08-2019 (lepointsur.com) La saison des pluies a débuté dans la capitale du Tonkpi. Entre la boue et les eaux de ruissellement, les populations de Man sont confrontées à d’énormes difficultés. Les seules routes existantes sont complètement envahies par les eaux de ruissellement. Les voies sont dégradées et empêchent la circulation. Les commerçants en souffrent. Notre enquête :
Les commerçants entre le marteau et l’enclume
Si la saison des pluies fait l’affaire des agriculteurs, ce n’est pas le cas pour les commerçants du grand yacoubadougou Paris. Il est 9h quand nous arrivons sur la voie menant vers la pharmacie Lymanya jusqu’au quartier Koko. Cette route s’assimile aujourd’hui, à cause de son état de délabrement, à une piste rurale, d’autant qu’elle est complément envahie par une masse de boue. Les vendeuses, se sont mises ensemble pour trouver une solution. « Pour avoir la route, nous avons payé des jeunes qui chargent les brouettes de sable et de graviers pour fermer les trous remplis d’eau. Cela, chaque fois qu’il pleut», a laissé entendre dame Traoré Mahoua, vendeuse de couches. Non loin, Dame Bintou, vendeuse de savon ne sait plus à quel saint se vouer.
« Tu viens matin au marché, tu vas débourser de l’argent pour remplir les trous et éloigner la boue. Ensuite, tu vas faire en sorte de créer un passage pour permettre à des clients de venir acheter ta marchandise. Pensez- vous que tous les clients sont assez patients pour attendre tout ça », s’interroge-t-elle. Aussi, dira-t-elle « Nous vendons aux abords de la route depuis que le marché est parti en fumée. Cette route (la voie menant au quartier koko) est la seule que nous avons eue. Mais quand il pleut, nous vivons un calvaire.A cause du mauvais état, nous sommes non seulement exposés aux flaques d’eau déversés sur nos marchandises quand les voitures passent, mais aussi les clients préfèrent aller acheter ailleurs où ils se sentent à l’aise.» Au regard de cette situation, les femmes attendent la réaction des autorités municipales.
La mairie interpellée
Exaspérées, les femmes confient leur sort à la mairie. Car, disent-elles, « Quand on nous encaisse, on s’en fou de nos conditions de travail. On vit un calvaire aux yeux de tous et personne ne réagit. Nous payons des taxes à la mairie et c’est elle qui doit réagir face à cette situation », pestent-elles. Pour ces femmes, la mairie doit reprofiler ladite voie pour permettre le passage et donner une chance aux commerçantes d’exercer leur activité en toute quiétude pendant la saison pluvieuse. Mme Konaté vendeuse de vêtements, digère mal cette situation et interpelle le Conseil municipal de Man.
« Les commerçants sont ceux qui font la mairie. Nous payons toutes les taxes. La seule voie qui existe est complément dégradée. Nous sommes sous les eaux et la boue. Rien ne bouge. Nous sommes-là pour vendre pas pour réparer la route. Il faut que le maire et son Conseil pense à cette voie. Cette situation dure depuis longtemps. Nous commerçants sommes à bout. Il faut que le maire planche sur notre cas », a-t-elle souhaité. Précisons que cette voie compte environ une centaine de commerçants. En attendant la réaction de la mairie, les commerçants menacent d’investir les locaux de la mairie.
Doumbia Balla Moïse (Correspondant régional)
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.