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[Côte d’Ivoire/Décrispation de la vie politique] Le Pape saisi par l’opposition


Abidjan, le 15-07-2025 (lepointsur.com) Les partis politiques de l’opposition ont déposé, le vendredi 11 juillet 2025, au Saint Siège, en Italie, une motion de contestation du processus électoral sous le régime d’Alassane Ouattara. Motion réceptionnée par Son Excellence Monseigneur Gallangher Paul Richard, secrétaire pour les rapports avec les Etats et les organisations internationales au sein du Vatican. Ci-dessous, un large extrait de cette saisine qui dénonce au passage « les tares du régime RHDP ».

Motion des représentations du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) et des partis politiques de l’opposition au Saint Siège, relative à l’inscription du nom de Laurent Gbagbo et des leaders de l’opposition ivoirienne sur la liste électorale et la tenir d’un scrutin transparent, apaisé et surtout inclusif.

Votre sainteté,

À l’issue du traité international des Droits de l’Homme (ONU), la Côte d’Ivoire, Etat membre de cette Organisation, s’engage à œuvrer pour le respect des principes démocratiques, de l’État de Droit, des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales. À cet effet, nous, Représentations du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire à l’extérieur (PPACI) ainsi que les Partis de l’opposition, dans un souci de paix et de cohésion sociale, dénonçons avec fermeté, par la présente motion, le caractère délétère et alarmant de la situation socio-politique et juridique dans notre pays, la Côte d’Ivoire.

À l’approche de l’élection présidentielle de 2025 qui présage d’une atmosphère de crise qui risque gravement de plonger notre pays dans des jours sombres, nous vous alertons et vous signifions les points cardinaux qui indéniablement devront être traités pour que l’élection soit incluse, transparente et démocratique. Nous portons donc à votre connaissance les exigences suivantes avant les élections d’octobre 2025 :

  1. L’inscription du nom du Président Laurent GBAGBO et des autres leaders de l’opposition sur la liste électorale.
  2. Le refus catégorique d’un 4ème mandat anti constitutionnel de l’actuel président Alassane Dramane Ouattara.
  3. La réforme totale de la Commission électorale indépendante assujettie au pouvoir en place.

4. La révision et l’audit de la liste électorale

  1. Sur l’exigence de l’inscription du nom de Laurent Gbagbo sur la liste électorale

Le 28 janvier 2016, un procès pour crimes contre l’humanité s’ouvre devant la Cour Pénale Internationale (CPI), contre la personne du Président Laurent GBAGBO. Le 15 janvier 2019, par décision de la chambre de 1ère instance de la CPI, le Président Laurent GBAGBO est acquitté de toutes les charges qui pesaient contre lui. Le 31 mars 2021, la chambre d’appel confirme à la majorité cette décision d’acquittement. En prélude à cet acquittement irréversible, le 29 octobre 2019, par jugement d’itératif défaut, le tribunal correctionnel d’Abidjan condamne, à son insu, le Président Laurent GBAGBO à 20 ans d’emprisonnement ferme dans une affaire dite « du braquage » de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), le privant ainsi de ses droits civiques et politiques. Le 7 septembre 2020, le Président Gbagbo, dont le nom est radié de la liste électorale par la commission électorale indépendante (CEI), saisit la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), d’une requête introductive d’instance dirigée contre la République de Côte d’Ivoire. Le 25 septembre 2020, la CADHP, à l’unanimité, ordonne à l’État de Côte d’Ivoire de « prendre toutes les mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles empêchant le Président Gbagbo de s’enregistrer sur la liste électorale. » et de « suspendre la mention de la condamnation pénale du casier judiciaire » (voir annexe 1). Nous, Représentations du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire, exigeons le strict respect de cette décision de justice et la réintégration immédiate du nom du Président Gbagbo sur la liste électorale.

Nous ajouterons que le cas du président Laurent GBAGBO est aussi valable pour les autres leaders de l’opposition ivoirienne qui ont été eux aussi exclus du jeu électoral.

  1. Sur le refus catégorique d’un 4e mandat présidentiel anticonstitutionnel de l’actuel Président Alassane Ouattara

La Constitution de la République de Côte d’Ivoire en son article 55 dispose que « le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une fois. » L’article 183 relative à la continuité législative énonce que « la législation actuellement en vigueur en Côte d’Ivoire reste applicable, sauf l’intervention de textes nouveaux, en ce qu’elle n’a rien de contraire à la présente Constitution. » Par conséquent, nous, Représentations extérieures du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire, exigeons de l’actuel président Alassane Dramane Ouattara le strict respect de la loi fondamentale ivoirienne en renonçant à un 4ème mandat présidentiel.

  1. SUR LA REFORME TOTALE DE LA COMMISSION ELECTORALE INDEPENDANTE ASSUJETTI AU POUVOIR EN PLACE.

Dans le but d’obtenir un audit de la liste électorale, un découpage électoral démocratique reflétant la réalité géographique et démographique du terrain et mettre un terme à l’absence de mécanisme garantissant la désignation en toute transparence des membres de la CEI et au déséquilibre manifeste de l’institution. Nous demandons une réforme totale de la Commission électorale dite indépendante qui est inféodée au RHDP et favorise la fraude électorale. À cet effet, nous exigeons qu’une personnalité de la société civile reconnue pour sa probité dirige cette commission qui sera totalement indépendante des partis politiques (voir annexe 2).

  1. Sur LA révision et l’audit de la liste électorale

Afin d’avoir une liste électorale consensuelle épurée des irrégularités, nous exigeons l’audit de la présente liste électorale et l’ouverture d’une nouvelle révision de ladite liste et un découpage électoral démocratique reflétant la réalité géographique et démographique du pays avant l’élection présidentielle d’octobre 2025 car l’examen de la liste issue du dernier enrôlement révèle 6 millions de cas d’irrégularités sur un total de 8 millions d’électeurs, soit 75 % du corps électoral. Ces irrégularités, pourtant sources de contentieux, sont ignorées par la commission électorale actuelle, entièrement inféodée au pouvoir en place.

Appel à l’église Catholique

À titre de rappel, l’ONU et la Communauté Internationale ont été impliquées dans la crise postélectorale de 2010, en soutenant monsieur Alassane Dramane Ouattara à travers des sanctions inhumaines contre le régime politique du Président Laurent GBAGBO ; l’embargo sur les médicaments au plus fort de la crise ivoirienne en est une triste illustration pour ne citer que celle-ci. Afin de prévenir une autre crise postélectorale, nous, Représentations extérieures du PPA-CI, interpellons l’église catholique avec à sa tête sa sainteté le pape Léon XIV en vue d’exiger du régime du Président Alassane Dramane Ouattara l’ouverture d’un dialogue politique maintes fois sollicité par l’opposition.

Fait à ROME, le 11 juillet 2025 Pour les Représentations PPA-CI extérieures

 Et P/O Monsieur GBOLA NOKA THEODORE, Porte-parole et représentant PPA-CI ITALIE

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