Bettié, le 3 février 2025 (lepointsur.com) – La ville de Bettié est en proie à de vives tensions après l’attaque et l’incendie du commissariat de gendarmerie locale par des jeunes en colère, le mardi 21 janvier 2025. Ces derniers protestaient contre la multiplication des barrages routiers et les taxes jugées abusives imposées par certains gendarmes.

Face à cette crise sécuritaire, la Reine des peuples d’Afrique et de la CEDEAO, Nana Abrafi Koto, est sortie de son silence pour dénoncer formellement l’implication des ressortissants de la CEDEAO et d’autres communautés africaines dans ces événements troublants.

Une colère nourrie par des taxes jugées abusives

Selon plusieurs témoignages recueillis à Bettié, la colère des jeunes trouve son origine dans les pratiques de certains agents de sécurité qui auraient installé des barrages anarchiques sur les routes et même dans les plantations d’hévéa. Ces barrages, tenus par des gendarmes, contraindraient les motocyclistes et agriculteurs à verser des sommes allant jusqu’à 20 000 FCFA par jour pour circuler librement.

« Les agriculteurs et transporteurs ne peuvent plus travailler sereinement. Chaque jour, ils doivent payer pour accéder à leurs propres fermes. Cette situation est insupportable », s’indigne un habitant.

Face à cette pression économique, les jeunes ont tenté d’engager un dialogue avec les autorités locales. L’échec de ces négociations a poussé certains à exprimer leur frustration en incendiant plusieurs barrages érigés dans la ville.

La Reine Mère de la CEDEAO et des peuples d’Afrique, Nana Abrafi Koto, monte au créneau

Devant l’ampleur de la crise, la Reine Mère des peuples d’Afrique a pris la parole pour condamner ces actes de violence et appeler à l’apaisement. Dans un message solennel, elle a insisté sur la nécessité de préserver l’image des ressortissants de la CEDEAO et d’éviter toute implication dans des actions pouvant alimenter les tensions intercommunautaires.

« Nos peuples ont toujours vécu ensemble dans l’harmonie et la solidarité. Je déplore ces événements et j’exhorte chacun, notamment les ressortissants de la CEDEAO, à ne pas se laisser entraîner dans des actes qui pourraient nuire à notre cohésion. La paix et la discipline doivent primer en toutes circonstances », a-t-elle exhorté.

Ce message vise à prévenir toute stigmatisation des communautés étrangères et à rappeler que la responsabilité première de ces troubles incombe aux autorités locales, qui doivent trouver des solutions aux revendications des jeunes. La Reine Abrafi Koto a également dénoncé la participation active de ressortissants étrangers dans cette crise.

« Il est inacceptable que des ressortissants de la CEDEAO viennent semer le chaos dans les localités du pays. Plusieurs noms ont été cités, et nous les exhortons à plus de retenue. Nous devons préserver la paix et l’harmonie entre les peuples vivant à Bettié et en Côte d’Ivoire en particulier », a-t-elle déclaré avec fermeté.

Un climat d’insécurité persistant

À la suite des affrontements, des renforts de gendarmerie en provenance d’Abengourou et d’Adzopé ont été déployés à Bettié. Malgré leur présence, la situation est restée tendue. Les commerces sont demeurés fermés, et une partie de la population vit dans la peur de nouvelles violences.

Le Général Apalo Touré prône l’apaisement

Le Commandant supérieur de la Gendarmerie, le Général Apalo Touré, a exhorté les populations au vivre-ensemble et à la discipline. Il a adressé un message aux habitants, les appelant à privilégier le dialogue et la cohésion sociale.

« La gendarmerie est là pour protéger les citoyens et garantir l’ordre. Nous comprenons les préoccupations des jeunes, mais la violence ne peut être une réponse. Il est important de préserver le vivre-ensemble et d’adopter une attitude de discipline pour éviter de nouvelles tensions », a-t-il souligné.

Le préfet de région met en garde contre toute instrumentalisation

Le préfet de la région de l’Indénié a fermement condamné l’implication présumée de ressortissants des peuples d’Afrique et de la CEDEAO dans ces affrontements.

« La Côte d’Ivoire est une terre de paix et de fraternité. Je mets en garde contre toute tentative d’instrumentalisation qui pourrait fragiliser la cohésion sociale et ternir l’image des communautés étrangères vivant parmi nous », a-t-il affirmé.

Il a également insisté sur la nécessité pour chacun de respecter l’ordre et les institutions en place, appelant les populations locales à privilégier le dialogue plutôt que la violence.

Quelle issue pour la ville de Bettié ?

Cette crise met en lumière un profond malaise entre les forces de sécurité et les populations locales. Si les revendications des jeunes semblent légitimes, la tournure violente des événements soulève des inquiétudes quant à la stabilité de la ville.

Le message d’interpellation de la Reine Mère des peuples de la CEDEAO et des peuples d’Afrique

Face à ces agissements, la Reine Mère de la CEDEAO et des peuples d’Afrique, Nana Abrafi Koto, a saisi l’occasion pour interpeller les communautés africaines vivant en Côte d’Ivoire.

« La Côte d’Ivoire est une terre d’hospitalité, un pays qui a toujours su accueillir et intégrer avec fraternité ses frères et sœurs venus d’autres horizons. Ici, nous partageons un idéal de paix, de solidarité et de vivre-ensemble. Cependant, à l’approche des élections présidentielles d’octobre 2025, il est impératif que chacun observe la retenue et respecte les lois de notre pays d’adoption », a-t-elle lancé.

Poursuivant, elle a ajouté : « La politique ivoirienne est l’affaire des Ivoiriens. Comme dans toute nation souveraine, les règles sont établies par les lois et doivent être scrupuleusement respectées par tous ceux qui vivent sur cette terre. L’ingérence dans la vie politique nationale ne saurait être tolérée. Il est de la responsabilité de chacun de veiller à préserver la stabilité et l’harmonie qui font la force de notre société. »

Nous avons récemment été témoins de troubles regrettables, impliquant certains ressortissants étrangers, notamment lors des événements liés à l’incendie du commissariat de gendarmerie de Bettié.

« De tels actes sont contraires aux valeurs du pays qui vous accueille. C’est pourquoi j’en appelle à votre sens du devoir, du respect et de la discipline. Que chacun demeure dans le cadre des lois, sans s’immiscer dans des affaires qui ne le concernent pas directement. Ensemble, protégeons notre pays d’accueil. Ensemble, consolidons la paix. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire et tous ceux qui y résident dans la paix et le respect des lois », a-t-elle conclu.

À l’heure actuelle, le calme est revenu à Bettié, tandis que les autorités locales multiplient les initiatives pour rétablir la confiance et répondre aux préoccupations des habitants.

Une correspondance particulière

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