Culture

[Côte d’Ivoire/Condamnation des journalistes] L’intersyndicale du secteur des médias interpelle le procureur de la République


Abidjan, 31-03-2020 (lepointsur.com) L’intersyndicale du secteur des médias en Côte d’Ivoire (ISMCI), en a marre des convocations et condamnations des journalistes ivoiriens par les autorités judiciaires du pays. Pour mettre donc un terme à cette pratique contraire à la liberté de la presse, l’Ismci a interpellé, ce mardi 31 mars 2020, le procureur de la République, Adou Richard, à travers une lettre dont lepointsur.com a reçu copie.

Rappelant en effet le rôle des hommes de médias dans la société et surtout en cette période sensible marquée par la pandémie à coronavirus qui sévit actuellement sur la planète terre, l’Ismci a regretté le fait que le procureur de la République a choisi ces temps de doute, pour détourner les Ivoiriens du centre d’intérêt qu’est cette pandémie pour convoquer ce mardi 31 mars 2020, les journalistes Paul Koffi de le Nouveau Réveil et Coulibaly Vamara de Soir Info.

 «Actrice bien avisée de la défense de l’exercice du métier de journalisme en Côte d’Ivoire qu’est l’Intersyndicale du Secteur des Médias (ISMCI) regroupant les 11 syndicats du milieu, nous nous étonnons du fait que le Procureur de la République ivoirienne n’est point aussi alerte que quand il s’agit de s’opposer aux Journalistes», a écrit Sam Wakouboué, porte-parole adjoint de l’Intersyndicale du secteur des médias de Côte d’Ivoire.

Estimant que “trop c’est trop’’, Sam Wakouboué a dénoncé “l’acharnement’’ du procureur de la République envers les hommes de médias, tout en rappelant quelques cas de graves menaces sur l’autorité de l’Etat sans que M. Adou Richard ne daigne lever le petit doigt.

C’est pourquoi, «arrêtant à ces cas non exhaustifs, l’Intersyndicale du secteur des médias en Côte d’Ivoire (ISMCI) voudrait ici prendre l’opinion nationale et internationale ainsi que la Fédération internationale des Journalistes (FIJ), avec à sa tête son secrétaire général, le camarade Anthony Bellanger qu’en Côte d’Ivoire la liberté d’expression et avec elle, les acteurs des médias sont en train d’être bâillonnés. C’est un recul que nous saurons admettre sans réagir», précise notre source.

Aussi, les syndicats ivoiriens engagés dans la défense des acteurs des médias en Côte d’Ivoire et du métier de journalisme, entendent saisir les institutions diplomatiques, les organisations mondiales de défense de la liberté de la presse pour que cesse cet “harcèlement’’ du procureur de la République contre les journalistes ivoiriens.

En Côte d’Ivoire, le délit de presse a été dépenalisé. Toutefois, les sanctions financières des journalistes ivoiriens sont récurrentes dans le pays.

Ainsi, en moins d’un mois, 3 journalistes ont été condamnés par la justice ivoirienne à payer de lourdes amendes après des “auto-saines’’ du procureur de la République.

Georges Kouamé

Commentaires

commentaires