Trafic d’espèces protégées : 4 trafiquants spécialisés dans le commerce illégal d’ivoires sculptés mis aux arrêts
Abidjan, 24-02-2021 (lepointsur.com) Le 16 Février 2021, l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale (l’UCT) et le Ministère des Eaux et Forêt (MINEF) avec l’appui technique de Eagle Côte d’Ivoire, ont mis le grappin sur quatre présumés trafiquants spécialisés dans le commerce illégal d’objets en ivoire sculptés dans la commune de Koumassi (Abidjan), avec en leur possession des pièces d’ivoires sculptées.
Quatre trafiquants d’espèces protégées ont été arrêtés le mardi 16 février 2021 à Abidjan dans la commune de Koumassi, avec une importante quantité d’ivoire sous formes de pièces sculptées et bijoux. Il s’agit notamment d’une lampe, des bracelets, des petites statuettes de tête de bouddha et des chapelets. Les quidams ont choisi comme lieu de stockage, un atelier de sculpture situé non loin du marché Djê Konan à Abidjan Koumassi. Une offensive sur ledit atelier a permis aux agents de l’UCT et du MINEF avec l’assistance technique d’EAGLE-CI de constater effectivement la présence de pièces d’ivoires sculptées et de mettre le grappin sur les trafiquants.
Le premier magasin (celui du principal suspect) fouillé a permis de mettre la main sur 56 bijoux en ivoire. Il utilise, en effet, son atelier et son métier de sculpteur comme une sorte de couverture à son activité illégale de trafiquant. Une quatrième personne a été arrêtée suite à une fouille dans le deuxième atelier (un magasin commun comme le premier d’ailleurs) qui est voisin au premier magasin qui servait de lieu de stockage. A l’intérieur de son atelier, les agents ont découvert après une fouille minutieuse, une malle contenant des pièces en ivoire sculptées. Il y avait des peignes et des bracelets en ivoire ainsi que des dents de phacochère. Ce sont au total 166 pièces d’ivoires sculptées (bijoux y compris) qui ont étés saisies dans les deux magasins perquisitionnés. Après les auditions à l’UCT, la quatrième personne arrêtée a finalement été relâchée car la propriété des pièces d’ivoires trouvées dans la malle à l’intérieur du magasin n’a pu être établie.
Ces malfrats exercent à la base, la sculpture non sans mener d’autres activités de trafic de produits issus de la faune qui appartiennent à un vaste réseau de trafic d’ivoire au-delà des frontières de la Côte d’Ivoire. Conduits à l’UCT pour une garde à vue, ils ont été déférés le lundi 22 février 2021 au parquet pour flagrant délit de trafic d’espèces protégées où ils sont placés sous mandat de dépôt. Ces présumés trafiquants risquent une peine de réclusion comprise entre deux et douze mois assortis d’une amende allant de 3000 FCFA à 300.000 F CFA. Une peine peu dissuasive pour les trafiquants et par rapport à la situation chaotique dans laquelle se trouvent les éléphants. Le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989.
Cependant, les populations de ces pachydermes sont en baisse en Afrique. Et pour cause, ce sont environ 20 à 30 000 éléphants tués pour leurs ivoires, selon le Fonds Mondial pour la Nature (WWF). Soit, 50 à 80 éléphants tués par jour. A ce jour, l’espèce est en baisse, et sa population est estimée à 415 000 éléphants en Afrique, contre 3 à 5 millions il y a de cela des décennies. Plus de 1139 qui ont été dénombrés dans 26 habitats selon les rapports réalisés par les experts de EAGLE-Côte d’ Ivoire, entre 1987 et 2000. A ce jour, le nombre d’espèces ne dépasse pas les 300 selon de récentes estimations.
Opportune Bath et sercom EAGLE-Côte d’Ivoire