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Côte d’Ivoire : Carence étatique et bientôt violences de trop


CIV-lepointsur.com (3-3-2018) Intentionnellement ou accidentellement, un pauvre chauffeur de moto-taxi perd la vie à Bloléquin lors d’un contrôle routier… Un soulèvement s’en suit. Révolte, ras-le-bol, peu importe, des habitants frappent à mort un gendarme. C’est regrettable que Bouna, Kossou, Méagui et Bondoukou se voient citées dans ce triste registre. Escalade de la violence et encore un autre corps de trop sans vie.

Axe Bouaké-Katiola, des barricades sont érigées en signe de protestation. Des agences de la Compagnie ivoirienne d’électricité  de Bouaké sont saccagées, pillées voire incendiées. La désolation gagne Yamoussoukro, Daloa et Korhogo. Ici est décrié le monopole abusif d’une société dans la commercialisation et la distribution de l’électricité.  Des manifestants jugent ses factures élevées.

Vendetta du moyen-âge aurait dit l’autre. Furia qui nous ramène étrangement à une paire de gifles en pleine rue, dans la commune de Cocody : le député Yah Touré est arrêté. C’est toute la symbolique illustrant la culture de l’impunité totale, nouvelle devise ivoirienne.

« Ça va pas arriver quelque part !» Cette boutade  est devenue par la force des choses, le dicton aussi bien dans la rue que dans les bureaux. Seule une carence de la puissance de l’Etat saurait expliquer une telle dualité aussi odieuse qu’incivique. Le vide, l’absence de l’autorité affaiblie au lendemain d’une crise postélectorale ne saurait qu’entraîner ce désordre.

Sinon, comment expliquer que dans un Etat de droit en voie d’émergence, une population décide de se rendre justice ? Ne serons-nous pas forcés de contempler l’hypothèse de l’incompétence de bons nombres de la classe politique ?

Kakou N’Da

 

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