Côte d’Ivoire : La Banque mondiale conditionne la croissance durable à un secteur financier plus performant #Finances
CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 14-7-2016) Dans son troisième rapport datant du mois de juin 2016, intitulé ‘’La course vers l’émergence : pourquoi la Côte d’Ivoire doit ajuster son système financier’’, la Banque mondiale note une embellie économique pour la Côte d’Ivoire caractérisée par un taux de croissance moyen de 9% par an depuis 2012.
Cependant, dans ce rapport qui s’intéresse au développement du marché financier, l’institution bancaire mondiale note que cette embellie serait encore plus intéressante si elle tenait compte de l’amélioration des conditions de vie de la population ivoirienne. A juste titre, elle recommande au pays un système financier plus performant et inclusif qui facilitera le développement des entreprises.
Selon Jacques Morisset, économiste en chef à la Banque mondiale et auteur du rapport, « les Ivoiriens hésitent encore à placer leurs économies dans les établissements financiers. Les pauvres préfèrent garder leur argent sous leurs matelas ou dans des épargnes communautaires (tontines). Les personnes les plus aisées investissent directement dans l’immobilier ou possèdent des comptes à l’étranger ».
Pour inciter les Ivoiriens à faire confiance aux banques, le rapport encourage les institutions financières, y compris les établissements de micro-crédits, à se rapprocher de leur clientèle à travers des innovations et des partenariats.
Le succès rencontré par des pays comme le Kenya, la Tanzanie ou le Brésil a montré que les banques pouvaient réduire leurs coûts de transaction en diversifiant leur réseau de distribution, en exploitant mieux les outils de communication, et en introduisant des instruments financiers mieux adaptés aux besoins de leurs clients potentiels tels que le crédit-bail et l’affacturage.
Mieux, le rapport estampillé Jacques Morisset note que concomitamment à ces actions qui s’adressent aux banques commerciales de Côte d’Ivoire, les compagnies de téléphonie mobile pourraient octroyer des crédits et les établissements de micro finance pourraient être autorisés à émettre des cartes bancaires de débit et de crédit.
Soulignant enfin l’importance d’un cadre régulateur du marché financier pouvant s’adapter aux innovations futures. Toutes choses qui contribueraient efficacement à accroître le chiffre d’un seul épargnant ivoirien sur 8 faisant confiance à une banque ou un établissement financier.
« L’économie ivoirienne devrait conserver un rythme de croissance autour de 8 % dans les prochaines années. L’un des défis majeurs sera de mieux répartir les fruits de la croissance. Ceci requiert un système financier performant et inclusif », explique Pierre Laporte, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire.
Idrissa Konaté