Côte d’Ivoire-Arrestation de « Tracteur », radiation des soldats/ Voulait-on éliminer Cdt Tracteur comme IB ?
-Attention à la situation de sécurité précaire
Abidjan, le 21-12-14 (lepointsur.com)-L’arrestation et le garde-à-vue de Salif Traoré dit Cdt Tracteur et 25 de ses éléments au bataillon blindé du nouveau camp d’Akouédo continue d’alimenter les causeries dans les foyers, bureaux voire même dans les hameaux les plus reculés de la Côte d’Ivoire.
Dans un communiqué, le ministre auprès du président de la République chargé de la défense, Paul Koffi Koffi a déclaré que : « très tôt le jeudi 18 décembre 2014 aux environs de 6 heures du matin, un groupe de soldats de 1ère et de 2ème Classe, s’estimant éligibles au paiement d’arriérés de solde, ont érigé des barrages autour du 1er Bataillon d’Infanterie d’Akouédo. Or, ceux-ci ayant été régulièrement engagés et payés depuis juin 2011, n’y ont pas droit« . Ajoutant par ailleurs : « Les militaires auteurs de ces actes ont été immédiatement mis aux arrêts. Les soldats concernés seront traduits devant le Tribunal militaire et radiés« , poursuit le communiqué, rappelant que « la discipline étant la force principale des armées, les militaires de toutes catégories et de tous grades sont tenus de s’y conformer scrupuleusement« .
Devant ces « fautes graves et manquements à la discipline militaire« , Paul Koffi Koffi a demandé au Chef d’Etat-Major général des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), le Général de corps d’armée Soumaïla Bakayoko de « rétablir l’ordre et la discipline« . Ainsi, les soldats de 1ère et de 2ème classe, à l’origine des événements de jeudi 18 décembre 2014, au nouveau camp militaire d’Akouédo (Est d’Abidjan) seront traduits devant le Tribunal militaire et radiés, annonce le gouvernement dans un communiqué. Pourtant…
Un réveil tardif de l’armée– 43 000 personnes toujours armées
Il aurait fallu que des soldats issus de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles ayant intégré les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, armée régulière) grognent en novembre 2014, pour réclamer le paiement d’arriérés de salaire et leur avancement en grade. Suite aux négociations, les 8000 soldats concernés sont parvenus à un accord avec le gouvernement. Au regard du montant important (près de 20 milliards de FCFA) pour satisfaire les revendications de ces militaires, il a été notamment convenu que le paiement des arriérés qui remontent à 2009 ‘‘s’échelonne sur six mois ». Ce qui semble curieux dans tout se qui se trame c’est que l’armée est officiellement attendue sur la grande réforme dont les médias ont fait large écho. Tantôt, on a entendu dire que l’armée ivoirienne allait reprendre l’appellation Force Armée Nationale de Côte d’Ivoire (FANCI) ou gardé l’appellation Force Républicaine de Côte d’Ivoire (FRCI). En lieu et place ce sont des ordres militaires qui sont servis à travers des communiqués.
Pourtant, la situation sécuritaire n’est pas reluisante, après 4 années de sortie crise comme l’indique le dernier rapport de Human Rights Watch (HWR) du 15 décembre 2014, qui déclare ce qui suit : « des criminels lourdement armés enchaînent à un rythme effréné les attaques souvent violentes contre des autobus et des véhicules privés et contre des villages dans le nord de la Côte d’Ivoire, aujourd’hui. Les forces de sécurité ont en grande partie échoué à protéger la population ou à enquêter sur ces crimes« . Non sans préciser en ces termes : « le gouvernement a réalisé certains progrès dans le désarmement des anciens combattants. En date d’octobre dernier, le gouvernement avait désarmé et démobilisé plus de 21 000 anciens combattants, avait apporté un soutien à 30 000 d’entre eux pour retourner à la vie civile et avait collecté 7 429 armes. Mais un grand nombre d’anciens combattants – 43 000 personnes selon les Nations Unies – sont toujours armés et au chômage. Le processus a été largement contrôlé par les anciens commandants des zones rebelles, désormais intégrés dans l’armée, qui conservent des liens étroits avec les combattants armés non officiellement enregistrés dans les forces armées, mais loyaux envers leurs anciens commandants« .
Tenir un langage de vérité à Alassane sur des zones d’ombre qui suscitent des interrogations
Certains observateurs n’écartent pas la dernière interrogation. « Il faut dire qu’il est gênant pour l’actuel pouvoir. C’est un os dans la gorge des responsables de l’armée et du ministère de l’Intérieur qui le connaissent très bien. La preuve Cdt Tracteur occupait la résidence de Gossio et cela était su de ces personnalités. Heureusement, qu’il l’a libérée sans tambour battant, » s’est confié à nous un responsable de l’armée sous le sceau de l’anonymat. « La Côte d’Ivoire va-t-elle « évoluée » dans le mensonge, les montages etc., » s’est-il interrogé ? En attendant que la lumière soit faite sur cette autre affaire, les Ivoiriens retiennent leur soufflent quant à la sécurité en ce dernier virage des deux dernières semaines vers la nouvelle année 2015.
Pourquoi a-t-on attaqué la résidence du Commandant Tracteur au petit matin ? A-t-il refusé de se rendre à une convocation de la police ou de l’Etat-Major de l’armée de Côte d’Ivoire ? Comment celui qui est bien connu des fichiers tant du ministère de la Défense que du ministère de l’Intérieur pour avoir dirigé certaines opérations depuis l’hôtel du Golf, peut-il subir un tel sort au point de le présenter comme un « indiscipliné »? Le chef suprême de l’armée, Alassane Ouattara avait-il l’identité de celui qui aurait été présenté comme un civil détenant des armes par devers lui? Les éléments qui ont menés l’offensive qui a fait un mort voulait-il éliminer Salif Traoré dit Cdt Tracteur, comme Ibrahim Coulibaly (IB) qui, il faut le dire tout net est un sachant ? Voulait-on profiter de cette attaque nocture pour mettre fin à la vie de Cdt Tracteur et justifier sa mort par les échanges de tirs? Fais t-on du bien au chef suprême de l’armée? La muette est encore plus muette sur ces interrogations, pourtant les Ivoiriens veulent savoir.
Certains observateurs n’écartent pas la dernière interrogation. « Il faut dire qu’il est gênant pour l’actuel pouvoir. C’est un os dans la gorge des responsables de l’armée et du ministère de l’Intérieur qui le connaissent très bien. La preuve Cdt Tracteur occupait la résidence de Gossio et cela était su de ces personnalités. Heureusement, qu’il l’a libérée sans tambour battant, » s’est confié à nous un responsable de l’armée sous le sceau de l’anonymat. « La Côte d’Ivoire va-t-elle « évoluée » dans le mensonge, les montages etc., » s’est-il interrogé ? En attendant que la lumière soit faite sur cette autre affaire lugubre, les Ivoiriens retiennent leur soufflent quant à la sécurité en ce dernier virage des deux dernières semaines, allant vers la nouvelle année 2015. Et il faut tenir un langage de vérité au chef suprême de l’armée, Alassane Ouattara et non des montages honteux.
Sériba Koné
Kone.seriba67@gmail.com
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.