Point Sur

Côte d’Ivoire : après la suspension de l’annexe fiscale 2018, quelle décision contre la limitation d’âge d’importation de véhicules d’occasion ?


Selon les transporteurs, le décret interdisant l’importation des véhicules de cinq ans d’âge entraînerait la perte d’un million d’emplois.

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 29-1-2018) Face aux représentants des médias à qui il présentait ses vœux pour la nouvelle année, le jeudi 25 janvier 2018, au Palais de la présidence de la République, le chef de l’Etat annonçait officiellement la suspension et la révision de l’annexe fiscale 2018, dont l’adoption avait fait l’objet de grogne, tant chez les opérateurs économiques que chez  l’ensemble des contribuables ivoiriens.

Si l’annonce du Président Ouattara a été accueillie avec beaucoup de joie, certains opérateurs économiques, notamment ceux du secteur des transports routiers n‘arrivent toujours pas à retrouver le sourire. Ils restent  très perplexes quant au décret sur la limitation d’âge d’importation de véhicules d’occasion dont l’application entrera en vigueur au mois de mars 2018.

A l’origine de cette décision présidentielle, la lutte contre la pollution et la limitation des risques d’accident sur les routes. Malheureusement, celle-ci est perçue comme une volonté délibérée du gouvernement d’installer un autre monopole dans le secteur du transport, d’autant qu’incapables de s’offrir des véhicules d’au plus cinq ans d’âge, les transporteurs assisteraient impuissants, à la prolifération d’un nouveau type de transporteurs.

A juste titre, ils dénoncent une mafia tapie derrière cette décision et qui, selon eux, tirerait les ficelles. Le cri de cœur des transporteurs mérite d’être entendu, car ils avancent que l’application effective du décret interdisant l’importation des véhicules de cinq ans d’âge entraînerait la perte d’un million d’emplois.

Si jusque-là le gouvernement peine à faire appliquer la décision qui interdit la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques sur toute l’étendue du territoire, pourquoi s’engage-t-il alors dans une autre aventure dont l’issue risque de provoquer des grognes dans le milieu des transports routiers qui connaît une relative accalmie ?

En tout état de cause, les acteurs du transport en Côte d’Ivoire rassurent qu’il est possible de renouveler le parc automobile, lutter contre la pollution et limiter les risques d’accidents de la route sans pour autant interdire l’importation des véhicules d’occasion âgés de plus de cinq ans. Car, selon eux, ces véhicules sont plus accessibles,  plus rentables et leur font courir moins de risques.

Edwin Anoma

 

Commentaires

commentaires