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Côte d’Ivoire /Après plusieurs jours de mutinerie : La vie reprend progressivement son cours normal à Bouaké


Bouaké, 16-05-2017(lepointsur.com) La ville de Bouaké reprend progressivement son cours normal. Après plusieurs jours de turbulence liés à au mouvement d’humeur des mutins, les activités tournent au ralenti ce mardi, comme nous avons pu le constater sur le terrain. Dès 5 h et 6 h du matin, des tirs sporadiques se sont fait entendre du côté des différents corridors. Une situation qui a fait penser que les mutins contrôlaient encore les corridors.

Banques, commerces, administrations et services toujours fermés

Les activités socio-économiques n’ont véritablement pas repris ce mardi matin à Bouaké. Entre 7 heures et 9 heures les différentes artères du quartier commerce paraissaient presque désertes de leur monde habituel.Banques, grands commerces, services et administrations publiques restaient encore fermés à notre passage. Un agent de sécurité posté devant la Nsia Banque, nous informe de la non reprise des activités pour cette journée. » Il n’y a pas de service aujourd’hui, veuillez repasser plus tard… » fait-t-il savoir.

Une reprise effective du transport urbain et interurbain

Le transport routier, qu’il soit urbain ou interurbain, a repris de plus belle ce mardi matin, à la grande satisfaction des passagers qui se bousculent sur certaines gares.Comme s’ils attendaient une occasion d’un retour au calme, les passagers de la compagnie UTB ne désemplissaient pas sur la gare. Cette compagnie enregistrait  à 9 H 15, son 6 è départ, avec plus d’une dizaine de véhicules dans sa flotte.

A la question de savoir, les conditions de sécurités offertes pour la reprise du trafic, le chef de gare nous soutient  que sa compagnie devrait se soumettre au  désidérata des mutins qui leur exige le paiement de 5000 F par autocar  pour accéder  le corridor sud. Du côté de AVS transport, l’heure était encore à la vigilance et la prudence.

Doumbia, le chef de gare de ladite compagnie dit avoir reçu des consignes de sa hiérarchie qui selon elle, n’admettrait pas se soumettre à ce paiement de trop. « Pour l’heure, il n’y a pas de départ chez nous.J’attends d’abord les instructions de mes supérieurs avant de laisser les véhicules sortir. On ne peut pas payer 5000 F CFA pour passer un corridor et aller encore payer les deux postes à péage sur l’autoroute. Cela est vraiment difficile à supporter pour nous… », s’est-t-il indigné.

9 H 50:Rétrocession du corridor sud  aux forces régulières

Un léger dispositif de mutins, armés aux poings s’attelaient encore à cette heure à assurer la fluidité du trafic routier. Les mutins qui n’entendaient pas quitter  leurs postes de sitôt : « Nous ne sommes pas d’accord avec la proposition faite par le gouvernement. Nous voulons nos 7 millions FCFA en intégralité avant de quitter les corridors », peste Y.D, un mutin que nous avons approché.

Après plusieurs négociations, c’est finalement aux environs de 10 heures que les mutins acceptent de quitter le corridor sud. Lequel sera officiellement rétrocédé aux forces régulières en présence de la presse. Au moment où nous quittions les lieux, trois éléments de la police assuraient le contrôle ainsi que la fluidité du trafic. Un retour au centre ville en fin de matinée, la plupart des petits commerces avaient rouvert leurs portes.

La circulation routière avait déjà atteint sa vitesse de croisière. Taxis communaux et motos taxis, circulaient progressivement dans les rues de la capitale du centre. On pouvait noter aussi quelques patrouilles des mutins à bord de véhicules réquisitionnés.

Une manière de montrer à l’opinion nationale et internationale qu’ils demeurent encore les  seuls « maitres »  de Bouaké même si les pour l’heure les cliquetis d’armes ont cessé de se faire entendre suite au retour de certains soldats en casernes.

Vivement qu’une solution rapide soit trouvée à cette horde de revendications pour mettre un terme aux souffrances des innocentes populations qui restent pour la plupart terrées à la maison jusqu’au moment où nous mettions sous presse.

SDB (Correspondant)

 

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