Point Sur

[Côte d’Ivoire /Affaire ‘’Une femme enceinte de jumeaux décédée à l’hôpital général de Bingerville’’] Les vérités qui confondent l’auteur de la publication sur les réseaux sociaux


Fac-similé du commissariat de police de la ville de Bingerville (PH/DR)

Abidjan, 31-07-2019 (lepointsur.com) Les réseaux sociaux ont créé beaucoup d’émotion et de consternation, le dimanche 28 juillet 2019, suite à une information fortement commentée et partagée quelques heures après. A l’origine, la publication du décès d’une femme enceinte de jumeaux, le mercredi 24 juillet dernier, dans la commune de Bingerville due, selon cette information, à la négligence des agents de l’hôpital général de l’ancienne capitale de la Côte d’Ivoire.

Approchée pour situer la responsabilité de l’établissement sanitaire, dans la soirée du mardi 30 juillet 2019, la directrice de l’hôpital général de Bingerville, dame Tan Nathalie, épouse Fondio, a donné sa version des faits entièrement contraire à ce qui a été diffusé sur les réseaux sociaux. « Tout est parti  du sieur Marc Groguhé qui a publié l’information sur sa page Facebook le dimanche 28 juillet dernier », indique-t-elle d’emblée.

Poursuivant, elle ajoute que, selon cette information, en effet, « il y a une femme enceinte de jumeaux (ndlr : illustrée par une dame couchée dans un cercueil, avec à ses pieds ses jumeaux extraits par les services des pompes funèbres) qui est décédée à l’hôpital général  de Bingerville par négligence des agents. Agents du corps médical, s’il vous plaît, prenez notre vie au sérieux. Je vous comprends, vous n’êtes pas là-bas par conviction, mais par manque de boulot. Et la question qui me vient en tête est de savoir à quoi sert la Direction des ressources humaines à la fonction publique ? » S’était-il interrogé.

Et pourtant, dame Tan Nathalie, épouse Fondio, indique que la dame en question était effectivement domiciliée à Bingerville. « Selon les propos de ses proches parents et certains membres de sa communauté avec qui nous avons échangé hier et aujourd’hui (Ndlr : le 29 et le 30 juillet 2019) la parturiente a eu un malaise à domicile où elle est tombée, car elle était cardiaque et hypertendue. Rapidement, un taxi a été sollicité pour la conduire d’urgence à l’hôpital. C’est en chemin que la dame a rendu l’âme. Sans en avoir la moindre idée, le conducteur du taxi et les parents ont poursuivi la route jusqu’à l’hôpital général. A notre niveau, le médecin de l’équipe d’urgence a malheureusement constaté son décès », regrette la directrice de l’hôpital général.

 A la question de savoir si dame Dro Satty, du nom de la dame décédée, existait dans les fichiers de l’hôpital, la directrice répond qu’elle n’était pas suivie « chez nous pendant la période de consultations prénatales. Il y a d’autres maternités dans la ville où elle était certainement suivie. Elle est arrivée chez nous à cause de la crise qu’elle a piquée, d’autant plus que nous sommes l’hôpital de référence ».

D’autant plus que le sacerdoce des agents de santé est de soigner, il est évident qu’après le constat du décès de la parturiente, dame Tan Nathalie, épouse Fondio, a fait appel au service du commissariat de police de la ville dont la réquisition est formelle : « Dro Satty, ivoirienne de 37 ans est décédée ce jour, 24 juillet 2019, à 11h lors de son transfert à l’hôpital général de Bingerville ».  

« Tenez-vous bien, dans nos investigations, nous avons réussi à retrouver le sieur Marc Groguhé. Il est venu à nous et a avoué n’avoir aucune preuve des informations dont il s’est fait l’écho sur les réseaux sociaux. Il les a juste vues et en a fait le relais. Nous lui avons présenté la réquisition de la police qui indique que la femme en question n’est pas décédée chez nous. Il a regretté son acte et s’est excusé », a-t-elle précisé, avant de se réserver le droit d’ester en justice.

I.Koné avec Opportune BATH

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