Construction illégale au CERAP/ Le ton est monté d’un cran, mardi
Une construction de glacier sur le terrain qui fait angle avec le Centre de Recherche et d’Action pour la Paix (CERAP) fait polémique. Le ton est monté d’un cran ce mardi 18 mars 2014, après la messe de 6h45 mn. Les populations riveraines se sont soulevées pour manifester contre « les conditions irrégulières de l’attribution« , le fait de construire sur une servitude, malgré l’interdiction du maire de Cocody. Les phrases inscrites sur les banderoles « Carrefour dangereux: Protégeons des vies et respectons l’espace public », « Construction dangereuse pour nos enfants… » sont entre autres, des interpellations fortes à l’endroit de l’autorité qui a fini par prendre ses responsabilités. Pour combien de temps? Quand on sait que le mis en cause n’est pas à son premier « bras de fer » avec les autorités compétentes chargées de ce dossier. Le 20 janvier 2010, Denis Maugenest, Directeur Général du Centre de Recherche et d’Action de Paix- Institut National pour le Développement et Social (CERAP-INADES) demandait à la mairie de la Commune l’autorisation d’ »amenager » un parking matérialisé sur la servitude (c’est-à- dire un espace public réservé a l’utilité publique ) qui jouxte cette école. En réponse, le maire d’alors, feu Jean-Baptiste Diagou, par courrier a « marqué » son accord, mais par l’aménagement d’un parking protégé par des « plots chaînés, » en lieu place d’ »un parking clos » comme l’a indiqué l’objet de la demande. A cause la crise, le parking n’a pu être mis en œuvre, selon le Directeur Général du CERAP, le père Loua Hyacinthe. En 2011, avec l’accalmie, quand les services du DG du CERAP qui a remplacé Denis Maugenset ont décidé de reprendre l’aménagement du parking, les hommes du père Loua Hyacinthe ont eu en face d’eux Tanou Drissa à qui, Mme Fanny Fatoumata qui avait acheté le terrain a revendu. Ce Directeur de société a décidé d’y construire un glacier de type R+1. Or, ce petit terrain urbain formant le lot 645 dont le contenu est 340 m2 est au milieu de deux écoles. A savoir le Collège Mermoz et le CERAP. Outre ces établissements, le terrain en question est à l’angle à un carrefour, où il se pose déjà, un réel problème d’embouteillages. »Etant donné que le problème de gestion de garage des véhicules du personnel de l’administration et des visiteurs se pose, cette construction viendra en rajouter l’atmosphère déjà intenable« , a soutenu le DG du CERAP. Seul, le respect de la décision de l’autorité Face à la situation de plus en plus confuse, les responsables du CERAP ont fait recours à la mairie qui, aussitôt, selon notre interlocuteur « a pris ses responsabilités » en « annulant le permis de construire de Fanny Fatoumata« . Même le courrier de dame Fanny Fatoumata adressé le 31 janvier 2013, au conservateur de la propriété foncière et hypothèque de Cocody, Yoboué Kouamé pour « achèvement de la mutation » TFN°12764 de Cocody. En témoigne le courrier du 14 mars 2014, °1393/MC/SG/2014 signé du maire N’Gouan Kakou Mathias.
Pour mettre un terme à cette « illégalité » qui frise un bras de fer avec les autorités de la mairie, le ministère de la Construction à travers sa Direction des affaires juridiques et du contentieux a adressé un courrier d’appui à la mairie de la Commune de Cocody. « Il ressort de l’instruction de que vous avez délivré un permis de construire le 10 avril 2012, à Mme Fanny Fatoumata qui a été prorogé le 4 avril 2013, au profit de monsieur Tanou Drissa à l’issue de la vente passée entre eux devant notaire le 26 janvier 2010« , indique le courrier avec pour objet : Recours d’annulation des permis de construire ; N°1627/MC/LAU/DJC/DML du 17 mars 20014. Non sans préciser ce qui suit : »La Direction des affaires juridiques et du contentieux du ministère de la Construction du Logement de l’Assainissement et de l’Urbanisme vous sollicite (Ndlr : le maire) à l’effet d’annuler les permis de construire délivrés non seulement, au susnommé, mais également à madame Fanny Fatoumata » ajoutant « par ailleurs le permis de construire ayant un caractère intuitu personae, je vous prie, au profit de madame Fanny Fatoumata ne pouvait être transféré à monsieur Tanou Drissa« . Et de conclure » enfin, ladite Direction voudrait vous faire connaître que tous actes administratifs délivrés sur le lot susdit par l’administration du foncier urbain ont été annulés« . Cette fois, la décision sera-t-elle la bonne ? C’est pour « interpeler » les autorités sur cette « illégalité » qui n’a que trop duré que les populations se sont soulevées mardi 18 mars 2014. Serges Mignon (avec connectionivoirienne.net)
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