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[Communication politique au Maroc] Les partis sommés de s’adapter à l’ère numérique


Face à l’érosion de la confiance des citoyens, les partis politiques marocains doivent revoir en profondeur leur stratégie de communication, en intégrant les outils numériques pour établir un dialogue plus authentique et continu avec la population, en particulier les jeunes.

Abidjan, le 04 août 2025 (lepointsur.com) – La communication politique n’est plus un simple outil de marketing électoral. Elle s’impose désormais comme un levier stratégique majeur dans un contexte où la défiance des citoyens envers les institutions politiques ne cesse de croître. C’est l’un des constats mis en avant par plusieurs experts marocains qui appellent à une véritable refondation de la manière dont les partis politiques s’adressent à la population.

Un paradigme dépassé

Aujourd’hui encore, nombre de formations politiques au Maroc continuent d’envisager la communication comme une opération ponctuelle, centrée sur les périodes électorales. L’accent est souvent mis sur l’image des candidats ou sur des slogans peu incarnés, au détriment d’une stratégie de fond, continue et orientée vers le dialogue citoyen. Une approche jugée obsolète à l’heure de l’hyperconnexion et de la participation citoyenne décentralisée.

« La réalité contemporaine impose une communication politique permanente, participative et ciblée. Elle ne peut plus se résumer à un agenda électoral », affirme Abbas El Ouardi, professeur de droit public à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat, et directeur général du Journal Africain des Sciences Politiques, soulignant que la transformation numérique est en train de redéfinir en profondeur les modes d’interaction entre les partis et les citoyens.

La révolution numérique, une opportunité à saisir

Les réseaux sociaux, les plateformes interactives, les vidéos immersives, les podcasts ou encore les forums citoyens en ligne deviennent des canaux de plus en plus prisés par une population en quête d’écoute et de transparence. Mais plus que les canaux, c’est la nature même du message qui doit évoluer.

« Les jeunes, notamment, attendent des contenus courts, sincères, porteurs de sens, et adaptés à leurs réalités », a-t-il précisé dans une analyse adressée à Hespress FR. Il ne s’agit plus de simplement « parler aux citoyens », mais d’engager un dialogue, d’instaurer une relation de proximité, voire de coproduction démocratique.

Vers une communication politique de nouvelle génération

Selon lui, certaines formations commencent timidement à opérer cette transition, en intégrant les mutations sociétales et technologiques à leur production politique. Ce changement de paradigme marque une rupture avec l’approche traditionnelle fondée sur la verticalité et l’unidirectionnalité du message.

L’avenir de la communication politique au Maroc dépendra donc de la capacité des partis à repenser leur posture : adopter une logique de service public de la parole politique, construire une narration cohérente, transparente et inclusive, et faire de la participation citoyenne un pilier central de leur stratégie.

Médard KOFFI avec Hespress FR.

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