Abidjan, le 18-09-2024 (lepointsur.com) Le 4 novembre 2023, une évasion digne des plus grands films a secoué la Guinée. Le Colonel Claude Pivi, ancien officier influent de l’armée guinéenne, s’est évadé de la Maison centrale de Kaloum, une prison réputée pour son niveau de sécurité élevé. Pendant près de deux mois, cet homme, recherché pour son implication présumée dans les événements tragiques du 28 septembre 2009, a réussi à échapper aux forces de l’ordre, mettant en échec les autorités guinéennes.

Ces événements, au cœur de la récente actualité judiciaire du pays, ont relancé le débat sur la sécurité des établissements pénitentiaires en Guinée et sur la gestion des anciens hauts gradés impliqués dans des crimes politiques majeurs. Le Colonel Pivi, figure controversée, était détenu depuis plusieurs années pour des accusations liées aux massacres du stade de Conakry en 2009, où des centaines de civils avaient été tués et de nombreuses femmes violées lors d’une répression violente d’une manifestation pro-démocratique.

Cependant, la cavale du colonel a pris fin ce 17 septembre 2024, lorsque les autorités libériennes, en collaboration avec Interpol, ont réussi à le localiser et l’arrêter. Selon des sources sécuritaires, Pivi aurait traversé plusieurs frontières avant de trouver refuge au Libéria. Cette arrestation marque un coup de filet majeur pour les autorités guinéennes, qui étaient sous pression nationale et internationale pour retrouver le fugitif.

Alors que les procédures d’extradition sont en cours, la Guinée attend désormais avec impatience le retour du Colonel Pivi dans le pays pour qu’il réponde de ses actes. Cette arrestation remet également en lumière la nécessité de renforcer les systèmes de sécurité et de surveillance dans les prisons du pays, afin d’éviter que des criminels de ce calibre ne parviennent à déjouer les dispositifs pénitentiaires.

Dans un contexte où la Guinée cherche à tourner la page sur ses violences passées, l’affaire Pivi pourrait bien être un tournant décisif dans la quête de justice et de réconciliation nationale.

Médard KOFFI

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