CNC : Mamadou Koulibaly démissionne et prévient d’un chaos #Opposition
Abidjan, le 28-6-15 (lepointsur.com)-La Coalition Nationale pour le Changement (CNC) a organisé son deuxième meeting samedi 27 juin 2015 à la place Inch’Allah de Koumassi. Considéré comme le véritable test pour l’opposition ivoirienne, le rendez-vous de la commune du maire N’Dohi Yapi Raymond a enregistré une absence de taille. En la personne du professeur Mamadou Koulibaly, président de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER), par ailleurs, porte-parole de la coalition. Cette absence, considérée comme un camouflet pour la CNC par nombre d’observateurs de la scène politique ivoirienne livre ses secrets.
Dissensions au sein de la CNC : Mamadou Koulibaly démissionne et prévient d’un chaos #CIV
« Ils sont entrain de féconder le ventre misérable de l’ivoirité, qui ne peut qu’enfanter, comme par le passé, la violence, la mort, le chaos ». Peut-on lire sur le tweeter du porte-parole de la CNC, Mamadou Koulibaly. Très attendu à ce deuxième rendez-vous de l’opposition ivoirienne, celui qui est considéré comme l’un des porte-étendards de ladite coalition a brillé par son absence, à la surprise générale de tous. Ce tweet vient confirmer sa démission de la CNC, qui a longtemps circulé sous cape.
Evidemment, cette déconvenue a suscité des commentaires au sein de la clase politique ivoirienne et même du citoyen lambda. De fait, sans tomber dans un certain nombrilisme, à l’analyse de ces quelques lignes du leader de LIDER, l’on peut avancer que très au fait des réalités politiques ivoiriennes, Mamadou Koulibaly, contemporain des différentes crises en Côte d’Ivoire depuis deux décennies tire la sonnette d’alarme quant aux conséquences désastreuses qui pourraient découler des propos virulents et autres débordements pendant les différentes manifestations.
Point n’est besoin de rappeler que le porte-parole de la CNC dont les prises de positions sont les unes aussi surprenantes que les autres avait déjà donné le ton après les marches éclatées de la jeunesse de la CNC dans plusieurs localités du pays qui a enregistré un mort, selon les autorités ivoiriennes à Guiglo à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Au lendemain de cette marche, l’opposition ivoirienne a annoncé la mort de plusieurs personnes, dont 2 bébés, morts par annihilation à Gagnoa (Centre-Ouest). Certains analystes politiques ont qualifié ces allégations, d’ailleurs démenties par le régime d’Abidjan, de piège. Pour les tenants de cette thèse, l’objectif était d’amener le régime à commettre des exactions sur les marcheurs. Ce qui évidemment entraînerait des pertes en vies humaines.
Le prétexte serait donc trouvé pour accuser Ouattara et ses camarades de dictateurs et pourquoi pas de génocidaires. D’ailleurs, au lendemain de cette marche, après les menaces du régime en place de poursuivre les initiateurs des manifestations, le porte-parole de la CNC avait dit : « ces marches sont le fait de certains jeunes incontrôlés. » Pour dire que lesdites marches n’avaient aucun lien avec la CNC, dont il est l’un des membres fondateurs, ou du moins, la coalition n’était pas initiatrice des marches éclatées. Dans un cas comme dans l’autre, à travers cette sortie, l’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire dénonçait de façon voilée les déclarations et les comportements, à tout le moins porteurs de violences de certains de ses camarades. « Nous appelons les militants de l’opposition à se mobiliser davantage, car ce que nous avons vu aujourd’hui ne peut pas faire peur à Ouattara, encore moins le faire partir du pouvoir. Nous appelons les militants à venir nombreux à la place de la République pour chasser Ouattara, dont le bilan est négatif… » Avait lancé l’ancien dignitaire du Front populaire ivoirien (FPI). Comme, il fallait s’y attendre, cette sortie n’a pas été du goût de certains camarades de la CNC qui ont rué dans les brancards pour le brocarder. Point n’est besoin d’ailleurs de rappeler qu’au lendemain du meeting, ce malentendu qui n’est pas passé inaperçu a fait les choux gras des tabloïds, proches du régime d’Abidjan.
Du piège du rassemblement de la place de la République
C’est un secret de polichinelle. La place de la République d’Abidjan-Plateau qui jouxte le palais présidentiel est devenue un symbole de la lutte anti-démocratique. Ce n’est pas feu Général Robert Guéi dirait le contraire, lui qui a vu son pouvoir s’écrouler en quelques secondes après la prise de ladite place par des milliers d’Ivoiriens qui ont pris d’assaut ce lieu stratégique pour crier leur ras-le bol vis-à-vis du régime militaire, dirigé par l’enfant de Kabakouma. Ce dernier sous la pression des manifestants et surtout au vu des nombreux morts a été contraints d’abandonner le pouvoir.
Depuis, la plus de la République est considérée comme « la Bastille » dont la prise est tout un symbole pour la révolution française. Au demeurant, de sources, proches de l’opposition ivoirienne, outre la carte de l’inégibilité du candidat du RHDP, l’opposition significative, surtout celle rassemblée au sein de la Coalition compte s’appuyer sur un soulèvement populaire pour amener les tenants actuels du pouvoir à la faute (massacre des manifestants…) qui inéluctablement apparaîtra aux yeux de la communauté internationale comme une grave violation des droits de l’homme.
De fait, les opposants ivoiriens, comme nous l’écrivions dans nos éditions précédentes veulent s’essayer au syndrome burkinabé qui a contraint Blaise Compaoré à l’exil. N’est-ce pas qu’il serait difficile pour les autorités ivoiriennes de contenir une éventuelle marée humaine, dont l’objectif inavoué serait de créer une situation susceptible d’entraîner des débordements, avec leur corollaire d’actes de vandalisme. En tout cas, à l’analyse des derniers développements de l’actualité politique, telle la marche sur la « Bastille », le meeting de la place de la République, prévu pour le mois prochain présente des signes de dangers, non seulement pour la paix sociale, mais aussi pour la paix sociale.
EKB
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