Réuni à Cotonou, le Sommet Climate Chance Afrique 2025 a acté des initiatives majeures pour accélérer la transition énergétique et renforcer l’adaptation climatique en Afrique, plaçant les collectivités locales au cœur de l’action.

Abidjan, le 30 octobre 2025 (lepointsur.com) – Face à l’urgence climatique mondiale, l’Afrique refuse désormais la posture d’observateur. Les 27 et 28 octobre, Cotonou a accueilli le Sommet Climate Chance Afrique 2025, marqué par une dynamique résolument orientée vers l’action. Dirigeants locaux, experts internationaux, organisations environnementales et partenaires au développement y ont esquissé des solutions concrètes pour renforcer l’adaptation des territoires et accélérer la transition énergétique.

Au terme des travaux, quatre initiatives structurantes ont été lancées :

● La Feuille de Route de Cotonou sur les énergies renouvelables en Afrique ;

● L’Alliance des villes côtières d’Afrique de l’Ouest, face aux risques d’érosion et de montée des eaux ;

● Un réseau africain dédié à la conservation de l’éléphant, espèce symbole de biodiversité menacée ;

● La Maison du Climat, outil de partage des connaissances sur la gestion des risques climatiques.

Ces programmes s’inscrivent dans une vision : donner aux territoires africains les moyens de bâtir leur résilience tout en favorisant un développement bas-carbone.

Cotonou, vitrine d’un engagement municipal renouvelé

Dans son allocution d’ouverture, le maire de Cotonou, Luc Sètondji Atrokpo, également président de l’Association Nationale des Maires du Bénin (ANCB), a souligné le rôle pionnier des villes dans la lutte contre le réchauffement climatique.

« Dans un contexte où le changement climatique représente un défi majeur, il est impératif de repenser nos modèles de développement et d’adopter des solutions concrètes. Cotonou peut devenir un exemple de transition énergétique et de protection de la biodiversité », a-t-il assuré.

Il a insisté sur l’égalité d’accès aux énergies renouvelables et sur la nécessité d’investir dans des solutions locales, durables et inclusives.

Un appel pressant face à l’urgence climatique

Ronan Dantec, président de Climate Chance, a rappelé la gravité de la situation mondiale. Selon lui, la hausse record du CO₂ enregistrée en 2024 et l’augmentation de +1,55°C des températures mondiales imposent une réponse rapide et concertée.

« Nous ne réussirons pas sans les acteurs territoriaux ni sans intégrer dès maintenant l’impératif d’adaptation. Ce défi exige de nouveaux financements et des réponses innovantes ».

L’adaptation comme levier d’opportunités

Pour Luc Gnacadja, vice-président de Climate Chance, l’adaptation doit se concevoir comme un moteur de développement durable :

« Adapter, ce n’est pas seulement survivre. C’est transformer nos vulnérabilités en opportunités. Les énergies renouvelables sont au cœur de cette équation : elles éclairent des écoles, alimentent des centres de santé et redonnent aux territoires leur autonomie. »

Il a plaidé pour une transition énergétique africaine structurée et souveraine, capable de transformer les ressources naturelles en leviers de prospérité et de dignité.

Ce sommet marque un tournant : l’Afrique ne veut plus subir la crise climatique, elle veut y répondre par l’action. La mobilisation des collectivités locales, l’émergence d’alliances régionales et l’engagement affiché pour des solutions énergétiques durables ouvrent la voie à un continent plus résilient, autonome et prospère.

M. K.

Commentaires

commentaires