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#CIV Après la décision de fermeture des gares : Le Maire de la commune de Cocody refuse de céder au chantage


L'une des gares de taxis banalisés fermées par la décion du maire N'Goan Aka Mathias.

L’une des gares de taxis banalisés fermées par la décion du maire N’Goan Aka Mathias.

lepointsur.com (Abidjan, le 5-5-2015) Face au retard constaté dans l’application des arrêtés conjoints des ministères des Transports, de la Défense et de l’Intérieur, interdisant la prolifération des syndicats avec son corollaire d’insécurité, le maire de Cocody a décidé de prendre le taureau par les cornes. Le jeudi 30 avril 2015, au cours d’une rencontre avec des acteurs des transports, N’Goan Aka Mathias a pris ses responsabilités pour, mettre fin à l’anarchie.

Ainsi, décide t-il de la fermeture sans délai et jusqu’à nouvel ordre de toutes les gares communales. Le faisant, il souhaite épargner la commune la plus huppée, des querelles intempestives des syndicats entre factions rivales, dans leur volonté de contrôler le maximum de gares. Sevrant du coup les syndicalistes qui ont fait de la vente de billets leur principale source de revenus dans ces espaces.

« Tous les encaissements liés à l’activité syndicale sont suspendus dans les gares et les voies publiques pour une période de trois mois renouvelable », a mentionné N’Goan Aka Mathias qui avait à ses côtés le Général Gaoussou Soumahoro, Commandant des forces terrestres de Côte d’Ivoire. Bien entendu, cette décision vise à assurer la sécurité des populations et l’ordre public. Il n’en fallait pas plus pour que certains syndicalistes concernés brandissent des menaces à l’endroit du premier magistrat de la commune de Cocody.

Une décision courageuse et salutaire

Si elle apparaît injuste, la décision du maire N’Goan Aka Mathias est une mesure de sécurité pour les populations de la commune de Cocody. Selon Mme le chef du Cabinet du maire, les syndicats et les différents acteurs des transports étaient devenus insupportables du fait des bagarres récurrentes constatées tous les jours dans lesdites gares. Toute chose qui, selon Yvette Tiessé, n’était pas de nature à préserver la quiétude dans cette commune d’ordinaire calme.

« Cette décision du maire n’est aucunement liée au retour des cadres de la Banque africaine de développement », a-t-elle noté. D’autant que la mesure s’étend sur les quatre gares que compte la commune, à savoir au niveau de La vie au grand carrefour de Cocody, les deux gares au niveau de Mobil aux II Plateaux et enfin la gare de la Palmeraie au niveau du terminus 82 dans le quartier d’Angré.

Mme le chef du Cabinet du maire de Cocody n’a pas manqué de citer un exemple à couper le souple. Selon elle, sur 13 syndicats exerçant dans la commune, il y en a qui empêche les autres de s’acquitter de leur droit d’encaissement. Pour ce faire, dans le mois de février dernier, certains des syndicalistes ont fait intervenir des ‘’microbes’’ dans leurs bagarres rangées au niveau de Mobil aux II Plateaux. Une fâcheuse situation qui, selon elle, s’est achevée cinq jours après par l’agression des riverains et plusieurs entreprises environnantes. Bien entendu, une telle situation ne pouvait plus être tolérée.

Une décision difficile à avaler

Si elle est perçue comme une thérapie de choc pour nombre de populations de la commune, de nombreux acteurs des transports ont du mal à l’accepter. A juste titre, ceux qui assurent la liaison des autres communes avec Cocody observent un arrêt de travail depuis l’entrée en vigueur de la mesure du maire.

Les taxis communaux se sont joints au mouvement d’humeur des véhicules banalisés en observant à leur tour, dans la journée du mardi 5 mai 2015, un arrêt de travail. Seulement quelques uns d’entre eux se hasardaient sur la voie prise d’assaut par les nombreux usagers devenus piétons pour la circonstance. Une attitude qui ne semble point émouvoir le maire N’Goan Aka Mathias qui a décidé de rester ferme pour la sécurité de ses administrés.

Idrissa Konaté

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