Economie

Cinquantenaire de la Banque mondiale : Ousmane Diagana (Directeur des opérations) : ‘’Nous envisageons de mobiliser près d’un milliard de dollars pour la période 2016-2019 en faveur de la Côte d’Ivoire’’ #CIV


lepointsur.com (Abidjan, le 25-6-2015) A l’occasion des festivités marquant le cinquantenaire de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire, le Directeur des opérations de cette institution bancaire a prononcé un discours. Au cours duquel il est revenu sur l’histoire des relations entre la Banque et la Côte d’Ivoire. Ousmane Diagana est levé un coin du voile sur la nouvelle stratégie de l’institution pour la Côte d’Ivoire qui, selon lui, couvrira la période 2016-2019 sur la base d’un diagnostic approfondi. Ci-dessus, l’intégralité de son allocution

 Monsieur le Premier Ministre

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement

Mesdames et Messieurs les Présidents des institutions de la République de Côte d’Ivoire

Honorables élus de la République

Mesdames et Messieurs les représentants des partis politiques

Distingués chefs traditionnels et religieux

Chers collègues Partenaires au développement

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités

Mesdames et Messieurs

Je voudrais avant tout propos souhaiter la chaleureuse bienvenue à tous ceux qui nous font l’honneur d’être à nos côtés ce matin pour participer à la commémoration de 50 ans de compagnonnage du groupe de la Banque mondiale et de la Côte d’Ivoire.

 Monsieur le Premier Ministre,

Mesdames et messieurs les membres du Gouvernement

Chers Invités,

Ce Bureau est le vôtre ! En effet, le terrain sur lequel est bâti l’édifice qui nous abrite est le fruit de la générosité de l’Etat de Côte d’Ivoire. Il me plait de rappeler que c’est au début des années 70, alors que nos bureaux étaient au plateau à l’Immeuble SHELL que notre Représentant Résident d’alors M. Serge Guetta a entrepris les démarches pour que la Banque mondiale puisse disposer d’un siège digne de son statut et de son ambition pour la Côte d’Ivoire. Généreux, Visionnaire, Développeur et Hospitalier, Feu le Président Félix Houphouët-Boigny, a spontanément mis à notre disposition gratuitement ce terrain sur lequel est bâti notre bureau, symbole de la qualité de notre partenariat. Je sais que le peuple Ébrié du village de Blockhaus, y a joué un grand rôle et de ce fait je voudrais en profiter pour leur exprimer toute notre gratitude pour nous avoir accueillis sur la terre de leurs ancêtres qui j’en suis persuadé, continuent de veiller sur nos locaux.

Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs,

Oui ! Ce Bureau et le Groupe de la Banque mondiale qu’il représente en Côte d’Ivoire sont bien les vôtres. Car votre pays est bien copropriétaire de cette Institution portée sur les fonds baptismaux depuis 1944 à Bretton Woods aux Etat-Unis d’Amérique. C’était suite à la fin de la deuxième guerre mondiale pour aider les pays affectés à se reconstruire, à relancer leur économie et à offrir à leur population de nouvelles perspectives faites d’espérance. C’est donc clair les principes fondateurs de la Banque mondiale sont la solidarité, la recherche de l’émancipation économique des nations et la justice sociale pour toutes les populations. Au demeurant, les premières demandes de prêts que la Banque mondiale a eu à traiter étaient en provenance de 6 pays : Tchécoslovaquie, Danemark, France, Luxembourg, Pologne et Chili. En 1947, la France sera ainsi le Premier pays à bénéficier d’un prêt de 250 millions de dollars américains.

Pour sa part, la Côte d’Ivoire a intégré la Banque mondiale le 11 Mars 1963, Son Excellence Monsieur Henri Konan Bédié, alors Ambassadeur à Washington, ayant signé l’acte d’admission, en présence de George David Woods, 4eme Président de la Banque. En 1965, donc il y a exactement 50 ans, l’Institution ouvrait les portes de sa mission résidente à Abidjan. Trois ans plus tard, c’est à dire en juin 1968, la Côte d’Ivoire bénéficiait de son premier projet financé par la Banque mondiale d’un montant de 5.800.000 dollars américains pour le développement de son réseau routier, comprenant la construction et la réhabilitation de routes principales et de pistes rurales. Depuis, le rythme de cette coopération n’a cessé de s’accélérer, touchant aujourd’hui tous les secteurs clés de l’économie ivoirienne.

Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs

En jetant un regard rétrospectif sur notre partenariat, on peut constater qu’il est marqué par quatre temps forts : d’abord, le temps d’une très grande complicité, ensuite le temps d’une certaine difficulté, puis le temps d’une évidente volatilité et enfin aujourd’hui le temps de l’efficacité et de la maturité.

Le temps de la complicité correspondant à la période qui va de 1965 au début des années 80. Au cours de cette période qui coïncide avec celle que d’aucuns ont appelé le miracle ivoirien, (je tiens à saluer la présence de l’un des acteurs, le doyen Abdoulaye Sawadogo), la Banque a essentiellement financé les secteurs de l’agriculture, des infrastructures, (donc transports, eau et assainissement), le développement urbain ainsi que le renforcement du capital humain. Pendant cette période, la part de ces quatre secteurs atteignait 76 % de l’ensemble des engagements.

Le temps des difficultés (les décennies 90 à 2000) est celui des réformes structurelles et de l’austérité budgétaire, consécutives au choc pétrolier du début des années 80, de l’inflation qui en a résulté, de la baisse du cours des matières premières (café et cacao). Ce temps est marqué par la période des politiques des ajustements. Au cours de cette période donc, les opérations d’ajustement macroéconomiques ont absorbé près de la moitié des engagements de la Banque.

La décennie 2000 a été celle de la volatilité et de la fragilité parce que marquée par une succession de crises multiformes qui nous ont conduit, par 4 fois, à suspendre nos décaissements, avec pour conséquence l’arrêt des projets d’investissement.

Enfin l’ère actuelle de notre partenariat commencée en 2010, est celle de la maturité dans le dialogue et l’efficacité dans l’action comme en témoignent la robustesse de la croissance économique rétablie grâce à nos concours multiformes, la remontée spectaculaire de la Cote d’Ivoire dans tous les classements internationaux (Doing Business, CPIA…) et la rapidité ainsi que la qualité dans l’exécution des projets financés depuis 2010.

Entre 1968, date de la première opération de prêt, et aujourd’hui, les relations de la Banque et de la Côte d’Ivoire ont donc beaucoup évolué, traversant des contextes forts contrastés. Mais jamais elles n’ont été remises en cause fondamentalement. Par conséquent, je voudrai mentionner pour m’en féliciter que c’est environ 7 milliards de dollars américains que la Banque mondiale a investi en Côte d’Ivoire durant ces 50 ans, à travers 230 projets qui ont contribué à permettre à la Côte d’Ivoire de disposer d’un des meilleurs réseaux routiers en Afrique Subsaharienne, d’être leader en ce qui concerne l’accès des populations à l’eau potable ou à l’électricité , d’avoir fait des avancées considérables dans la transformation et la diversification de sa production agricole et d’avoir développé un système éducatif a la fois accessible, moderne et compétitif surtout jusqu’à la fin des années 80.

Monsieur le Premier Ministre,

Je voudrais à ce stade de mon propos, remercier au nom du Président Jim Yong Kim et du Vice-Président Makhtar Diop, les autorités ivoiriennes pour leur constante sollicitude. Je voudrais saluer les populations et les communautés ivoiriennes pour leur hospitalité et leur disponibilité à toujours nous recevoir et nous apprendre à mieux connaitre la réalité du pays profond. J’exprime ma gratitude, au nom de tout mon staff aux cadres ivoiriens de l’Administration publique comme du secteur privé, des universitaires comme des étudiants, des hommes politiques comme des acteurs engagés de la société civile, des femmes comme des jeunes pour leur contribution, par les idées et les critiques à notre travail en Côte d’Ivoire.

Permettez-moi de vous saluer personnellement M. le Premier Ministre pour votre engagement constant, votre détermination et votre leadership qui permettent à votre gouvernement d’afficher des performances économiques dignes d’éloges. Au moment où nous abordons la dernière ligne droite de la formulation d’une Nouvelle Stratégie pour la Côte d’Ivoire qui couvrira la période 2016-2019 sur la base d’un diagnostic approfondi que nous venons de conclure, je n’ai pas de doute que nous continuerons à bénéficier de vos orientations pour proposer des programmes structurants et transformateurs qui accompagneront la Cote d’Ivoire vers l’émergence en 2020. Nous envisageons de mobiliser près d’un milliard de dollars dans le cadre de cette nouvelle stratégie qui sera discutée à notre Conseil d’Administration en Septembre 2015.

Pour conclure je remercie l’ensemble de mes collaborateurs qui ont travaillé de jour comme de nuit depuis plusieurs semaines pour que cet événement historique puisse avoir lieu. Mention spéciale à Taleb mon conseiller en communication, à Jean Noel Gogoua, mon Chargé d’Opérations et à Mme Kraidy Agnès, notre consultante et surtout Bravo et Grand Grand merci à tous les acteurs de l’histoire de la coopération cinquantenaire entre la Cote d’Ivoire et la Banque mondiale qui ont apporté leur témoignage édifiant et instructif pour l’éclairage dont nous avons tous besoin.

Vive la Coopération entre la Cote d’Ivoire et le Groupe de la Banque mondiale ! Merci pour votre aimable attention !

Nb: Les titres et le chapô sont de la rédaction

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