De la chute du mur de Berlin, à la révolution du peuple burkinabé en passant par le printemps arabe. Vive la liberté!
Abidjan, le 11-11-14 (lepointsur.com)-Le Vendredi 31 Octobre 2014, toutes les grandes chaines de télévisions, de radio et tous les organes de presse du monde entier annonçaient en direct et en quasi-direct, la chute d’un des régimes les plus « solides » et les plus autoritaires de l’Afrique, celui de Monsieur Blaise Compaoré.
Précisons que Monsieur Compaoré est marié à une ivoirienne, Madame Chantal Terrasson, il nous appartient de faire l’observation et l’analyse politique et scientifique, au-delà de nos pulsions et émotions personnelles et individuelles.
Aussi, il nous appartient de faire un récapitulatif de la révolte des peuples contre ces gouvernants et tyrans depuis la Tunisie où le 17 décembre 2010, l’immolation du jeune Mohamed Bouazizi à Sidi Bouis entraîne le départ de la contestation. Cette triste situation a précipité la chute et la fuite du tyran. Le Président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali s’est enfuit en Arabie saoudite le 14 janvier 2011.
Le 25 janvier 2011, premières manifestations place Tahrir, au Caire, contre le Président égyptien Hosni Moubarak. Le 27 janvier 2011, première mobilisation à Sanaa contre le Président yéménite Ali Abdallah Saleh.11 février 2011, Hosni Moubarak quitte le pouvoir. Le Conseil Suprême des Forces Armées assure la transition.14 février 2011, manifestations à Manama, à Bahreïn, pour réclamer des réformes politiques. Le 17 février 2011, manifestations en Libye, à Benghazi, contre le colonel Mouammar Kadhafi. Le 20 février 2011, manifestations au Maroc pour réclamer des réformes politiques. Le 27 février 2011, formation du Conseil National de Transition par l’opposition libyenne. Le 9 mars 2011, Le roi Mohammed VI annonce une réforme constitutionnelle au Maroc. Le 14 mars 2011,la Force Commune du Conseil de Coopération du Golfe entre à Bahreïn pour mater le soulèvement. Le 15 mars 2011, premiers rassemblements réclamant des réformes, violemment réprimés en Syrie. Le 17 mars 2011, L’ONU vote la résolution 1973 autorisant le recours à la force pour protéger les populations civiles en Libye. L’opération est placée sous commandement de l’OTAN. Le 19 mars 2011, adoption par référendum de modifications constitutionnelles en Egypte.
« Quand on est visionnaire,quand on est un véritable Homme d’Etat à l’écoute de son peuple, au contact des réalités sociale et économiques de son pays, quand on a la tête froide et qu’on voit les peuples d’ailleurs se révolter pour réclamer plus de pain, plus de liberté, plus de démocratie, plus de bonne gouvernance, on doit avoir la sagesse et l’intelligence d’anticiper et de lâcher du lest avant que la tempête ne vous emporte et n’emporte votre pouvoir. »
Malheureusement en Afrique noire, surtout ici, sous nos tropiques, on a souvent l’impression que le prince, ses proches, sa famille, ses cousins, voisins, amis et courtisans viennent d’une autre planète au point de régner quasiment sans partage, aveuglés et déconnectés des réalités profondes, des cris de douleurs, des entailles béantes, de la misère, de l’injustice et de l’extrême pauvreté de leur peuple. Il est difficile d’expliquer à un citoyen normal qui perçoit à peine le smig de 100 Euros comme salaire que les ministres, les décideurs, le présidents de la république, les directeurs généraux, les Conseillers spéciaux, les conseillers généraux, …etc, gagnent entre 70 et 150 fois son salaire à lui. Or, ailleurs, dans les grandes nations de liberté, dans les pays respectueux des libertés ,de la bonne gouvernance, de la transparence dans la gestions des finances publiques, dans les pays les plus riches de la planète, un tel écart de salaire entre l’échelle la plus basse et l’échelle la plus élevée entrainerait tout simplement d’abord une révolte, ensuite, une révolution et peut-être une guerre si les populations, croupissant dans la misère la plus exécrable, se sentent humiliées, grugées et volées par les décideurs publics, les gouvernants arrogants et vaniteux qui n’ont jamais pu rien gagner dans leur vie, qui n’ont jamais rien fait dans leur vie que de s’enrichir par la politique.
« Si on n’entre pas en politique pour devenir pauvre, il faut surtout que celles et ceux qui sont à des niveaux les plus élevés de nos administrations sachent, montrent et prouvent que leur niveaux de vie puissent être justifiés par leur salaire. Malheureusement, la course folle au vol, à l’enrichissement illicite et illégal, au gaspillage, au détournement des deniers publics, au clientélisme, au népotisme, le manque de justice sociale, ont rendu nos pays aussi bancals que déstructurés, au point de les rendre quasi ingouvernables. Comment dire à un peuple qui est affamé, qui ploie et plie sous le poids de la misère, de se taire, de se laisser faire, de ne pas se révolter face à des tricheurs qui ont confisqué le pouvoir d’Etat ? Cela est quasi impossible. Tôt ou tard, ce peuple finit par entrer en rebellion, en insurrection contre le pouvoir central corrompu et ‘’anémié ‘’ par le banditisme et la prédation érigés en systèmes de gouvernement. Ainsi, à la moindre ‘’toux ‘’ sociale, le pays tout entier s’enrhume, prend une vilaine grippe et la température sociale fait exploser tous les records du thermomètre. Et c’est là que les pouvoirs et les régimes que nous croyions les plus démocratiques, les plus libres, les plus avancés, les plus solides, qui n’avaient ni crédibilité, ni confiance et ne reposaient que sur du sable mouvant , finissent par s’écrouler comme un château de cartes .Et quand le peuple, dégoûté, descend dans la rue, casse et détruit le peu d’acquis, l’architecture d’Etat, le régime en place, ne régnant que par le mensonge et la tricherie, depuis des dizaines d’années, ne peut que s’écrouler. »
Comme en tout système où on ne fait qu’applaudir les premiers des derniers, on n’encense que les voleurs et ceux qui, de par leur fonction publique, deviennent multimillionnaires, voire multimilliardaires, sans pouvoir justifier les ressources de plus et le train de vie dont ils disposent ; ce système qui ne dure ni dans le temps, ni dans l’espace, se montre corrompu et a érigé l’impunité en système de gestion et de management, en règle de gouvernance de la république. Comment un tel système vil, lâche, suffisant et arrogant, peut-il rester durement et longuement au gouvernail quand le pouvoir, l’exercice du pouvoir, la réalité du pouvoir est arraché à son dépositaire, à son, propriétaire, c’est-à-dire le Peuple ?Nous ne cesserons jamais de rendre hommage à un homme d’Etat de la trempe du Président des Etats-Unis d’Amérique, qui s’inspirant de l’exemple et du parcours de son pays dit ceci :« L’Afrique n’a besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes et crédibles. Mettez la pression sur ceux qui vous gouvernent, demandez leurs des comptes ». Nous pensons et croyons que c’est aux africains, avant tout, de décider de la trajectoire et du destin de leurs pays, de leurs histoires et de leurs peuples. Avec la chute du pouvoir d’un seul, ce cette tyrannie, ce despotisme de Blaise Compaoré,qui a duré 27 années, le peuple du Burkina-Faso vient à nouveau de rallumer la flamme de l’espérance, la flamme de la liberté. Nous saluons le courage et le sens du sacrifice de ce grand et vaillant peuple. Les morts, les martyrs de cette révolution burkinabè ne seront pas morts en vain. Ils ont donné de leur vie pour que leur peuple soit libre. Qu’ils reposent éternellement en Paix et demeurent à jamais dans notre Histoire commune, des modèles, des exemples à imiter et à ne jamais oublier.
L’expérience nous enseigne que l’on peut être hyper diplômé, sorti des plus prestigieuses écoles de Droit, de Médecine, d’Architecture, de Sciences Economiques, de Business School, d’Histoire, de Polytechnique, de la London School, de Harvard et être incapable et indigne de porter l’intérêt général, de gouverner et de gérer un pays. Après tout, ce grand emperreur, Napoléon Bonaparte, n’a quasiment jamais mis les pieds à l’école. Pourtant, il est certainement le plus grand empereur, avec Alexandre le Grand, que l’Europe n’ait jamais eu. Quel gâchis ! Quelle perte de temps que, de la Bocconi, des HEC, de Princetown,…avoir exercé dans les plus grands cabinets d’expertise, dans les institutions financières les plus prestigieuses de la planètes on devient un médiocre président de la République, un ministre voleur , tricheur, incapable de traduire en actes concrets, au bénéfice de son peuple, en majorité inculte et analphabète, ces sommes de curricula Vitae et d’expertises cumulées aussi bien ici qu’en d’autres parties du Monde .
Quant au cas de la Côte-d’Ivoire, honnêteté intellectuelle oblige, le chemin est encore long, très long, parce qu’il ne peut y avoir de développement et de progrès si les mentalités, le niveau d’éducation et de culture de nos populations ne sont pas pointus et avancés. Quand, critiquant une situation, mauvaise et avariée, on a le courage de vous rétorquer de face, ceci : « Ici, c’est l’Afrique. Ce n’est pas l’Europe, ce ne sont pas les Etats-Unis où vous avez vécu », on ne peut qu’avoir honte d’entendre cela de la bouche même de certaines personnes, issues de ce même peuple. Soyez le plus excellent, tirez la société vers le haut, les compromissions, les médiocres et la corruption vous tireront vers le bas.
Donc, la chute des tyrannies et des dynasties, au Burkina-Faso, au Gabon, au Cameroun, en Guinée-équatoriale, au Rwanda, en Ouganda, au Congo-Brazzaville sont inéluctables et ne devraient plus surprendre un observateur averti de la scène politique africaine.
En Afrique, surtout ici chez nous, au-delà des diplômes , le réel problème de cette Afrique que nous aimons tant, c’est que la pauvreté et la misère de nos peuples, la pression sociale, sont tellement fortes que ceux qui sont appelés à occuper des fonctions publiques se croient obligés de s’enrichir et d’enrichir vite leurs entourages et leurs proches, vidant les finances publiques, ruinant les espoirs et le capital confiance que ce peuple a placé en eux.
Sans état d’âme, quels que soient nos liens affectifs avec un homme d’Etat, il faut que nous comprenions que l’intérêt général, le sacrifice au service de nos peuples passent avant tout.
« Que ceux qui ont envie d’être des supers riches, d’accumuler des millions, qu’ils sachent que l’Administration Publique n’est pas un milieu d’affaires, un centre de la mafia. Ils peuvent démissionner, créer des entreprises, se lancer en compétitions, réussir et devenir aussi riches qu’ils le voudraient. Personne ne crierait au scandale. Malheureusement, ils occupent les plus hautes fonctions de l’Etat. Parallèlement, ils sont Hommes d’Affaires, se distribuent et confisquent les marchés publics. Il y a corruptions, délits d’initié, conflits de compétence ».
Nous entretenant récemment avec des amis occidentaux, dégoûtés par cette gestion cavalière, la lenteur dans le traitement des dossiers, le fait qu’on attende d’abord que vous donniez des dessous de table avant d’être pris en compte ,ces amis expatriés, occidentaux dirent ceci : « Monsieur le Président Alassane Ouattara est un Homme extrêmement compétent et rigoureux. Mais, il n’a ni les hommes, ni les femmes à la hauteur de ses ambitions pour son pays. Certes quelques uns tirent leur épingle du jeu. Dans ce pays, il faut que la justice frappe fort, que la loi soit appliquée avec justice et rigueur pour l’exemple et pour que l’impunité prenne fin. Sinon,…». Cela aussi me rappelle les paroles de son adversaire politique le plus farouche, l’ex-Président Gbagbo Laurent : « Alassane Ouattara est ivoirien. Il est compétent et travailleur. Il a toujours été bon ».
« Quel gâchis, quelle perte de temps ! », dirons-nous.
Monsieur le Président de la République, nous ne cesserons jamais de nous battre pour le triomphe des libertés, de la Liberté. Peu importe qui est le Président de la République, le chef de l’Etat. Les valeurs de justice, de Liberté, d’Etat de Droit, de lutte contre l’injustice et l’impunité sont des valeurs éternelles, des droits inaliénables de la personne humaine. Nous n’hésiterons pas, un seul instant, à prendre nos responsabilités en cas de dérapage. Ce seront des moments difficiles pour qui critique le pouvoir. Mais, nous ferons ce qui est l’essence de notre combat, de notre vie . Nous nous battrons pour que nos peuples aspirent à des gouvernants à la moralité irréprochable, au-delà-même du respect de la loi. Encore une fois de plus, à l’unisson,nous disons : « VIVE LA LIBERTE ! » pour que l’Afrique soit ce continent d’avenir et de promesses pour lequel nous nous battons aujourd’hui contre les despotes, les tyrans. Ce combat, cette espérance, cette grande vision, ce grand rêve, ne se font ni par des compromis, ni par des compromissions.
A bas le pouvoir des tyrans et des despotes. Vive la liberté des peuples.
Je vous remercie.
Par DAKS(DIARRASSOUBA Abdoul Khader Stéphane).
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