Chute de Blaise Compaoré/Une leçon de liberté et de révolution pour les peuples africains
Blaise Compaoré, la chute d’un tyran, d’un dictateur/Une leçon de liberté et de révolution pour les peuples africains
Le peuple du Burkina Faso, comme hier les peuples du Mali, de l’empereur Mandingue, Soundjata Kéita, de la Tunisie et de l’Egypte, s’est soulevé contre son « dieu », son « roi », son « empereur » qui n’est personne d’autre que monsieur Blaise Compaoré.
Cet homme dans son exercice solitaire et arrogant du pouvoir d’un seul, en 27 ans de règne absolu, dans une parodie d’exercice de régime présidentiel, a arraché ce qui appartient légitimement au peuple, la souveraineté, la propriété du pouvoir.
La révolution du peuple du Burkina Faso est une victoire pour chaque africaine, chaque africain et chaque citoyen du monde.
Quelle que soit la volonté d’un régnant, d’un gouvernant, il faut que ces femmes et ces hommes qui nous gouvernent, qui crient leur haine pour la CPI (Cour Pénale Internationale), la volonté des peuples est et demeure le Pouvoir, la vérité de la réalité du pouvoir. Les pouvoirs n’appartiennent ni aux rois, ni aux Présidents de la République, encore moins aux Premier-ministres.
Si la légalité de la modification de la Constitution, qui lui aurait permis de se représenter à la prochaine élection présidentielle et de se faire élire est justifiable, sa légitimité est contestable. Une Constitution, c’est peut-être ce qui est écrit, mais c’est surtout son esprit et sa lettre. Pour preuve, la Grande-Bretagne n’a pas une Constitution écrite. Et pourtant, c’est l’un des pays les plus avancés en termes de liberté, de transparence, de bonne gouvernance, d’Etat de Droit et de démocratie.
Il faut qu’en Afrique, on en finisse de manière définitive et radicale avec ceux qui pensent que Dieu leur a donné la légitimité, le droit divin, d’être des rois, des présidents et des chefs à vie, oubliant et méprisant par là, les principes mêmes de la liberté et de la démocratie.
Après 27 ans de folie au pouvoir, après avoir assassiné son ami en Octobre 1987, le capitaine-président Thomas Sankara ; de qui il n’a été que traitre et lâche, il est difficile de porter un tel tyran dans son cœur.
C’est vrai, nous sommes foncièrement et culturellement contre tout coup d’Etat, toute tentative de coup d’Etat. Mais, face à ces médiocres présidents qui massacrent et méprisent leurs peuples pendant des décennies, au motif qu’ils sont indispensables et que sans eux c’est le chaos, on ne donne aucune alternative aux peuples réduits à la faim et à la misère que d’user de la force brutale pour renverser les pouvoirs en place.
Et pourtant, Alpha Omar Konaré, ancien Président du Mali, Nelson Mandela, Thabo Mbeki d’une part et à un degré moindre Jerry John Rawlings, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade ont quitté le pouvoir, certains de leurs propres volontés, d’autres face à la révolte du peuple.
Nous condamnerons tous, hypocritement, pour notre part, un quelconque coup d’état au Burkina Faso. Mais, il faut admettre que Blaise Compaoré se croyait plus solide qu’un François Hollande, qu’un Barack Obama. Il a oublié que ce sont les systèmes institutionnels en place dans les pays de Liberté et de démocratie, résolument républicains qui, forts de leur ancrage et de leur solidité dans la culture et l’esprit de ces peuples qui rendent les Présidents et Premiers ministres crédibles, solides et forts. En Afrique, tout tourne autour d’un manitou, d’un Homme, d’une Femme, qui concentre tous les pouvoirs, contrôle les pouvoirs législatifs et exécutifs au point de vider les lois et les Constitutions de leurs substances.
Nous espérons que les Présidents du Congo, Mr Denis Sassou N’Guesso, du Cameroun, Mr Paul Biya, de la RDC (République Démocratique du Congo), Mr Joseph Kabila ont entendu et compris les messages de liberté et de dignité de leurs peuples qu’ils ont réduit pratiquement à l’état de soumission totale.
On ne peut qu’être révolté et dégoûté quand on voit comment nos gouvernants se conduisent avec suffisance et arrogance en Afrique, se servant et servant leurs proches dans les finances publiques, dans l’argent public, sans que personne ne puisse lever le moindre petit doigt. Il faut que ça s’arrête.
Nous disons, nous insistons sur ce principe : Aucun pouvoir n’est éternel. Il faut savoir respecter et son peuple et les règles institutionnelles qui régissent la société. Tant que l’injustice, l’impunité, la corruption, le népotisme, la mégalomanie seront érigés en système de gouvernement en Afrique, ce continent continuera de patauger dans les eaux nauséabondes de la misère et de la pauvreté.
Nous sommes si heureux de voir, enfin, le peuple burkinabé s’ouvrir de nouvelles frontières de liberté, pour peut-être paraphraser le Président John Fitzgerald Kennedy, président des Etats-Unis de 1960 à 1962.
Peuples africains, mettez la pression sur vos gouvernants, exigez d’eux d’être exemplaires, irréprochables, d’être des femmes et des hommes respectueux des règles de bonne gouvernance et de transparence. C’est en cela que les Occidentaux sont largement en avance, en tous domaines, sur toutes les autres parties du Monde. Aucune liberté, aucun droit ne se donne. On les arrache aux tyrans, aux gouvernants et aux dictateurs.
Nous espérons que cette nouvelle torche, flamme ; cette lumière de liberté et de volonté du peuple qui s’allume au Burkina Faso sera une boussole pour les peuples africains et les peuples opprimés.
Que cette lumière soit éternelle, ne s’éteigne plus jamais et soit transmise aux peuples qui sont sous la tyrannie et l’oppression de leurs gouvernants qui sont légion en Afrique. C’est aux prix de tels sacrifices que l’Afrique et les Africains prendront leur destin en mains.
Je vous remercie.
Par DAKS (Diarrassouba Abdoul Khader Stéphane)
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