Abidjan, 10-11-2020 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo : Bon retour à Abidjan cher aîné. Nous sommes à deux jours du match Côte d’Ivoire-Madagascar. La Covid-19 sème le trouble et empêche certains sélectionnés ivoiriens de rejoindre le groupe.

En politique, le temps du dialogue est peut-être arrivé. Après les discours guerriers et le bras de fer.

“ Encadré/Politique : Alassane Ouattara confirmé, souffle le chaud et le froid ‘’

Augustin Sidy Diallo ne sera pas au stade olympique d’Ebimpé pour la première des Éléphants de Côte d’Ivoire dans le Nid d’Oiseau. Il a été contrôlé positif à la Covid-19. Du coup, il est confiné. Il va suivre le match à la télévision.

Les internationaux Christian Kouamé de la Fiorentina et Jérémie Boga de Sassuslo ne pourront pas rejoindre leurs coéquipiers. Un cas de Covid-19 a été détecté dans l’équipe de la Fiorentina et tout le groupe est en quarantaine. Jérémie Boga à la même contrainte. Jean Evrard Kouassi (Wuhan Zall) ne sera également présent. Le sélectionneur national a paré au plus pressé. Il a rappelé l’attaquant Juma Saeed évoluant au Koweït et deux joueurs de la ligue 1, le sociétaire de l’AFAD, David Datro et celui de l’équipe championne de Côte d’Ivoire, le Racing club d’Abidjan, N’guessan Jean. « N’guessan est avec le RCA qui prépare la coupe d’Afrique. Il est avec Datro David, des internationaux U20. Ils sont en pleine préparation des éliminatoires de la catégorie », commente un journaliste de Sport.

Quatre joueurs de ligue 1 désormais dans la sélection de Patrice Beaumelle: Eliezer Ira Tape (FC San Pedro), Cissé Abdoul Karim (Asec Mimosas), tous les deux gardiens de but et les deux nouveaux venus.

Juma Saeed, la pression de l’opinion sportive

Le joueur de Koweït SC n’était pas le premier choix du sélectionneur national. Aligné en match amical le 13 octobre 2020 contre le Japon, l’attaquant n’avait pas terminé la première mi-temps. « Il a raté son match. Mais je garde le contact avec lui. Je lui passerai un coup fil après la conférence de presse », avait déclaré, le jeudi 5 novembre 2020, Patrice Beaumelle. Il était quelque peu agacé par les questions-lobbying des journalistes de Sport. Beaucoup estimaient en effet que la sortie prématurée du joueur face au Japon était une manière de le briser psychologiquement. Une humiliation. Et que l’entraîneur avait manqué de tact. Celui que beaucoup appellent « le chouchou des artistes » et l’enfant d’Abobo, a une autre chance de prendre sa place dans le groupe des Éléphants. Tout dépendra désormais de lui. S’il est aligné par le technicien français, il devra se montrer performant.

Sébastien Haller parmi les premiers à Abidjan

Le gros lot des joueurs était attendu ce lundi à Abidjan. Parmi les premiers qui ont intégré l’hôtel Radisson Blu, Jonathan Kodjia, de Al Gharafa au Qatar, les joueurs locaux et surtout, Sébastien Haller. Le joueur de West Ham est à sa première sélection avec les Éléphants. L’attaquant de 26 ans, né en France a été convaincu par Patrice Beaumelle à opter pour le maillot Orange. Sébastien Romain Teddy Haller a évolué chez les Juniors de 2007 à 2012 à Auxerre puis en Seniors, de 2012 à 2015. En Seniors, il a joué 57 matches et marqué 8 buts. Il a signé en 2019 à West Ham en Angleterre après un passage à Francfort (de 2017 à 2019, 77 matches, 33 buts). En 2019, il atterrit en Angleterre (43 matches, 12 buts). La saison en cours, l’ancien espoir français a joué neuf (9) matches, toutes compétitions confondues pour cinq (5) buts. Il arrive en équipe nationale dans la période de maturité. Il doit s’imposer toute de suite dans le groupe.

Entraînement spécifique

Ce mardi 10 novembre 2020, Patrice Beaumelle va regrouper ses joueurs au stade Robert Champroux pour un entraînement spécifique pour les attaquants, décrassage pour les autres. Et l’après-midi, répétition générale à huis-clos au stade Felix Houphouët-Boigny. Les journalistes pourront voir en situation, l’équipe ivoirienne le mercredi 11 novembre 2020, à 17 h, au stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé. L’équipe malgache sera une heure plus tôt, sur la même pelouse.

“ Le nouveau président qui entame ainsi son troisième mandat à la tête de l’Etat, s’est adressé à ses compatriotes, dans un discours solennel qui mêle fermeté et ouverture. Alassane Ouattara a fait du Houphouët-Boigny, du Charles Pasqua et de Machiavel à la fois. ‘’

Encadré/Politique : Alassane Ouattara confirmé, souffle le chaud et le froid

Le Conseil constitutionnel a confirmé les résultats provisoires de la commission électorale indépendante. Alassane Ouattara est élu Président de la République de Côte d’Ivoire, conformément aux résultats définit du Scrutin du 31 Octobre 2020.

Le nouveau président qui entame ainsi son troisième mandat à la tête de l’Etat, s’est adressé à ses compatriotes, dans un discours solennel qui mêle fermeté et ouverture. Alassane Ouattara a fait du Houphouët-Boigny, du Charles Pasqua et de Machiavel à la fois. « C’est avec beaucoup d’humilité́ et une grande fierté́ que j’accueille la confiance renouvelée et le soutien du peuple ivoirien à travers les 94,27% des suffrages exprimés et un taux de participation de 53,90%, supérieur au taux du scrutin présidentiel du 25 octobre 2015, qui a été́ de 52,86% ».

Alassane Ouattara ne regarde pas dans le rétroviseur. Il a été élu point. Il avance droit et sans état d’âme. « À ceux qui n’ont pas voté́ pour moi et à tous les Ivoiriens dont je n’ai pas eu le soutien, je veux vous dire que la Côte d’Ivoire que nous nous sommes engagés à bâtir sera également solidaire de tous. Je veux donc vous assurer, que je serai le Président de tous les Ivoiriens, sans exclusion ».

L’élection du 31 octobre 2020 a divisé la classe politique ivoirienne. Les opposants qui ont boycotté la présidentielle n’y ont pas pris part. Alassane Ouattara les tient pour responsables des troubles pendant la campagne et le jour de vote. « À l’issue de ce processus électoral, nous déplorons malheureusement les incidents provoqués par l’opposition politique, avec des conséquences parfois dramatiques, dans certaines localités de notre pays ». Et là, il n’exclut pas les poursuites judiciaires contre les responsables de l’opposition. « Je veux vous dire aussi que ces agissements ne resteront pas impunis. Des enquêtes seront menées afin de situer toutes les responsabilités. Les auteurs ainsi que leurs complices, où qu’ils se trouvent, seront recherchés, interpelés et traduits devant les tribunaux, afin qu’ils répondent de leurs actes ». Puis, il sort la carotte pour ses opposants. « Je voudrais inviter mon aîné́, le Président Henri Konan BEDIE, Président du PDCI-RDA, à une rencontre, dans les tout prochains jours, pour un dialogue franc et sincère en vue de rétablir la confiance ». Alassane Ouattara est un homme froid. Quelqu’un a dit « le banquier a lu Machiavel en entier ».

Il sait dire exactement ce que ses partisans et la communauté internationale veulent entendre. Il est désormais élu, il est le président qui défend la légalité constitutionnelle. Alors qu’il est combattu sur ce terrain par ses opposants. Il se présente comme l’homme du dialogue. Et il dresse la table de discussions en position de force. Il met la patate chaude dans le camp de ses adversaires. Particulièrement, dans la cours du président Henri Konan Bédié. Comment va réagir le chef de l’Opposition ?

Des personnes introduites notent que des contacts souterrains ont permis de déblayer le terrain. L’ancien président Laurent Gbagbo avait, dans une déclaration publique, le 29 octobre 2020, conseillé au pouvoir et à l’opposition de privilégier le dialogue.

Au lendemain de son assignation à résidence, les diplomates occidentaux dont les pays ont droit de veto à l’ONU, avaient rencontré le président Henri Konan Bédié. Ils lui avaient suggéré de renoncer à la mise en place du Conseil national de Transition, revenir dans l’ordre constitutionnel et ouvrir le dialogue. L’ancien ministre Marcel Amon Tanoh a été plus incisif. « Je déplore la création du Conseil de transition qui n’a aucun fondement légal et qui ravive les tensions et les risques d’affrontements ».

Tout le monde a conscience que la situation actuelle du pays est intenable. Les affrontements notés ce lundi 9 novembre 2020, ont fait plusieurs morts et occasionné des destructions des biens. La Côte d’Ivoire ne peut pas continuer sur cette voie.

Alassane Ouattara sait qu’il ne pourra pas gouverner lisse avec une opposition qui est vent debout. On ne gouverne pas en paix en jetant les opposants en prison. L’opposition ne peut continuer de défier le pouvoir sans donner une chance à l’apaisement.

Une chose est sûre : Chaque partie devra dépasser les égos et les ressentiments pour sortir la Côte d’Ivoire des turbulences actuelles. Discuter, c’est un rendez-vous du donner et du recevoir. Le pays gagne gros, chacun partie y perd quelque chose. En certitudes et en intérêts.

Par Fernand Dédeh, Journaliste indépendant

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