Culture

Cheb Khaled, le roi du raï algérien, condamné à Paris pour avoir plagié Cheb Rabah un autre artiste


Le « roi du raï » algérien, Cheb Khaled, a été condamné mardi pour plagiat. Selon le tribunal de grande instance de Paris, son plus gros tube international, « Didi », a été composé par un autre artiste algérien, Cheb Rabah.

C’est sans doute son plus gros tube. Mais selon le tribunal de grande instance de Paris, Cheb Khaled a plagié la composition de « Didi » sur celle d’un auteur algérien, Cheb Rabah, a-t-on appris mardi 7 avril auprès des avocats des deux artistes. « C’est un succès qui reposait sur un mensonge », a commenté Me Jean-Marie Guilloux, avocat du plaignant. L’avocate de Cheb Khaled, Me Laurence Goldgrab, a quant à elle annoncé son intention de faire appel du jugement.

La chanson Didi a connu un grand succès dans les pays arabophones et sur plusieurs continents, notamment en Europe où il est entré dans le haut des hit parades en France, en Belgique, en Espagne et en Asie. La chanson a également été utilisée dans un film de Bollywood et a été jouée lors de la cérémonie d’ouverture de la coupe du monde de football en Afrique du Sud en 2010.

Les termes de la condamnation sont lourds pour Khaled, qui a vendu plusieurs dizaine de millions d’albums à travers le monde. Le tribunal ordonne notamment à Cheb Khaled, né à Oran en 1960, de restituer à Cheb Rabah les droits d’auteurs perçus pour la composition musicale de l’œuvre Didi, commercialisée à partir de 1991, au titre de son exploitation dans le monde, mais pour une période postérieure à juin 2003 en raison d’une prescription partielle.

Une réparation de 200 000 euros

Le chanteur a également été condamné à payer à Cheb Rabah une somme de 100 000 euros, en réparation de son préjudice moral, et une somme de 100 000 euros, en réparation des atteintes à son droit moral d’auteur. Le tribunal a en effet considéré que Rabah Zeradine, dit Cheb Rabah, compositeur, auteur et interprète de raï, avait perdu une chance de gagner en notoriété importante du fait du succès de la chanson.

Le tribunal a enfin ordonné à la SACEM (société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) de modifier toute sa documentation concernant la chanson Didi pour faire désormais bénéficier Cheb Rabah d’une part des droits de reproduction mécanique et d’exécution publique en tant que seul compositeur de l’œuvre.

JeuneAfrique

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